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OUZBEKISTAN 2014
par : Claire

La caravane des rollers … sur la route de la Soie....la route empruntée par Marco Polo

Bientôt des photos et déjà un lien :

https://plus.google.com/photos/1153...

et même une vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=fRU...

Je relis mes notes, je me disais en partant que j’étais impressionnée d’aller dans ce pays, ancienne république soviétique et maintenant tenue d’une main de fer pas " Papa " , nous verrons plus loin que les Ouzbek appellent ainsi leur dirigeant suprême !

Le voyage commence dans l’avion d’Uzbek airways, je trouve que je suis bien placée car je peux étendre mes jambes mais je vais vite m’apercevoir que là où je suis impossible de dormir, mais bon, il y a mes voisins …. et ils valent le cliché : qui sont-ils ces jeunes asiatiques " new generation " ? Le plus proche de moi pianote sans arrêt sur son smartphone et son voisin est un vrai sumo, petit à petit il retire tous ses pull-over... le voilà en débardeur, il est vrai qu’il fait une chaleur dans cet avion …. et le jeune, il s’étale de telle sorte qu’il va bientôt glisser complètement parterre s’il s’endort comme ça ! On nous sert à dîner, ce qui est tout à fait agréable car en fin compte on a faim. Ceux du groupe viennent ensuite m’expliquer qu’ils ont mis des notes au dîner et ils ne sont guère indulgents, je me réserve un 8 sur 10 surtout lorsque le thé va nous être servi, j’essaie de photographier la théière, elle est jolie c’est si rare dans les avions et le thé est bon c’est encore plus rare, mais impossible de photographier, elle doit être surveillée par le KGB, je ne pourrais pas vous la montrer ! L’hôtesse me fusille du regard et la cache sous son aile !

A ma gauche mon voisin est Italien, il habite le XVéme arrondissement à Paris mais il est marié avec une Ouzbeke et il va la rejoindre à Tachkent car elle y est pour les vacances avec ses enfants chez ses parents, tout ce monde là parle russe, en Ouzbekistan bien des gens parlent russe et seulement russe, mais c’est surtout à Tachkent car dans les " provinces " on parle l’ouzbek qui s’écrit avec nos lettres latines.

Lorsque nous atterrissons après une courte nuit sans sommeil, le lever du soleil sur Ourgentch est splendide. Dans l’avion avec nous il y a deux " bataillons d’argent " … des groupes (importants , environ 35 à 40 participants - pas comme notre petit groupe de quatorze ! - qui sont les touristes les plus acharnés : des retraités qui affichent leurs cheveux d’argent d’où leur nom !) et ceux là sont plus vindicatifs que nous et ils nous piquent la première place. ...car il faut maintenant sortir de l’aéroport et ce sport là il faut savoir le pratiquer. D’abord il nous faut nous mettre en ligne, en rang comme à l’école selon l’ordre des numéros qui sont inscrits pour chacun de nous sur notre visa de groupe ! (voir photo du document !) nous avons chacun un numéro et c’est ainsi que nous devons entrer en Ouzbékistan, l’un derrière l’autre selon notre chiffre ! Évidemment cela nous fait tellement rire que nous n’arrivons même plus à parler ! Et bien sûr comme les " flics " qui (essaient) de faire passer tout le monde dans l’ordre, sont des jeunes, ils retiennent également leur rire sans bien le cacher ! Mettre des Français au pas … ils vont apprendre à nous connaître ! Mais quand enfin nous passons le sas, les bataillons d’argent ont déjà pris les places pour la seconde étape : déclarer sur un papier en deux exemplaires ce que nous introduisons dans le pays en tant que valeurs (nos bijoux -éventuels- nos biens, quel qu’ils soient et notre somme d’argent ) car au retour il faudra sortir nos biens personnels mais aussi que nous ayons dépensé notre argent ! Sinon nous serions des travailleurs clandestins ou autres trafiquants. Nos formulaires sont prêts depuis l’avion car les hôtesses les ont distribués avant l’atterrissage, mais pour les faire tamponner il faudra toute l’autorité d’Olivier qui mesure plus d’un mètre quatre vingt cinq pour resquiller entre les bataillons d’argent qui traînassent tout ce qu’ils peuvent car ils s’attendent les uns les autres au lieu de dégager dans l’aéroport et retrouver leurs guides qui sont à l’extérieur ….. ça me rend familière !

Donc trois heures après avoir atterri nous sortons en vainqueurs et rencontrons Farhad notre guide pour ce voyage et nous constaterons bien vite que nous avons le meilleur guide de ce pays …..en tous cas sûrement un des ….

Évidemment la journée va être duredure quand même ! Car on enchaîne aussitôt : petit déjeuner à notre hôtel : l’hôtel Malika, une chaîne d’hôtels touristiques très bien organisée, nous sommes reçus avec beaucoup de sourires et de gentillesse, et ici on nous prend nos valises pour les porter dans nos chambres, qui sont grandes et spacieuses, avec une salle de bain tout ce qu’il y a de convenable (sauf la fenêtre qui ne s’ouvre pas, je peux toujours essayer elle a été boulonnée ! Le monsieur de l’hôtel intervient avec un tournevis !)

Le petit déjeuner est un moment de détente et je découvre avec un bonheur infini qu’ici on me permet d’avoir … ma théière !! oui l’Ouzbékistan a bien des avantages en tant que pays touristique, culturel, d’un accueil fort sympathique etc etc mais il a un avantage que je n’ai pas ou trop peu trouvé dans ma vie de globe-trotteuse : on boit du thé et que j’emprunte toute la théière pour moi seule à ma table ne choque personne ! Et du thé noir et surtout il est délicieux ! Et je ne suis pas au bout de mes bonnes surprises car dans ce pays où le thé du matin est délicieux, nous avons à la fin de chaque repas, un thé vert léger servi dans une théière pour quatre tasses environ, d’ailleurs je repartirais avec ma théière (cadeau de Xfred pour un dollar au marché de Samarkand) joliment décorée des fleurs de coton, le motif le plus répandu ici.

Après ce premier petit déjeuner composé de saucisses, œufs, gâteaux, pains locaux, jus de fruits etc il est temps d’enchaîner sur les visites prévues ce matin ! En voici la liste : Médersa Moukhammad Amin Khan, Minaret Kalta Minor, Citadelle Kona Ark. Médersa Ferouz, Mausolée de Sayid Allaouddinne, Atelier de la sculpture sur bois, Mausolée de Pakhlavan Makhmoud, Minaret et médersa Islam Khodja, Mosquée de Djouma, Médersa Allakouli Khan, Tach Khaouli. Oui oui tout ça ! En fait Khiva est une ville ancienne, restaurée magnifiquement mais toute touristique qu’elle soit, elle reste une ville où les habitants vivent et les touristes ne sont sûrement pas que les bataillons d’argent ni les rollers de Planet roller mais énormément de groupes de jeunes Ouzbeks, Tadjiks, et Kirguiz qui visitent le pays avec leurs écoles ou leurs clubs et qui nous photographient sans vergogne, ils se mettent en face de nous et clic clac vas-y que je te shoote ce qui va vite nous décomplexer pour les photographier à notre tour et là pas question de monnaie ! Oui ne restons pas sur certaines impressions des pays où les enfants demandent de l’argent systématiquement si nous voulons les photographier, ici en Ouzbékistan vous voulez prendre une photo de votre copain devant un monument … eh bien un jeune Ouzbek vous fait signe et c’est un plaisir de le prendre sur notre photo ! Alors à ce moment là un autre sort de derrière je ne sais où et bientôt vous avez tout un groupe d’Ouzbeks sur votre photo ! Nous avons tous adoré cette coutume et vous pourrez le voir sur nos photos !

Il est 10h, le soleil est caressant et notre groupe est en marche, d’abord la carte de la route de la soie représentée en faïence sur le mur d’entrée de la ville de Khiva juste derrière les remparts. Farhad nous explique la marche à suivre : nous sommes arrivés à Ourguench la grande ville la plus à l’ouest, Khiva est à 42 km, distance qu’Olivier fera en roller malgré le piètre revêtement ! Les étapes seront ensuite Boukhara, Samarkand, Shakhrisabz et Tachkent la capitale du pays. Je traîne avec Béa et le groupe qui a avancé est si loin devant que nous ne le retrouvons pas. Nous visitons donc toutes les deux en ouvrant l’œil mais point de groupe et la ville est plus grande qu’il n’y paraît ! Arrivées à l’orée des remparts nord j’aperçois le marché populaire, le marché local celui où les Ouzbeks viennent acheter des casseroles, des bassines, de l’huile de coton, des couvertures à fleurs bref des objets fascinants et nous convenons avec Béa que je reste une demi heure dans ce marché tandis qu’elle arpente ailleurs et nous nous retrouverons à un endroit que nous déterminons avec soin. En attendant je parcours ce vrai marché, des jeunes en treillis patrouillent parmi les groupes de jeunes Ouzbeks, de ménagères, de touristes Italiens et Français, oui oui ils viennent jusque là !

Cette ville est d’une beauté à couper le souffle. Une demi heure plus tard nous nous retrouvons Béa et moi mais toujours pas de groupe en vue. Alors nous employons les grands moyens : l’office de tourisme, où nous sommes accueillies par une charmante jeune femme qui fera en sorte que nous retrouvions notre groupe dix minutes plus tard et ainsi que nous profitions de tous les enseignements de notre guide . Car nous avons fait un voyage digne d’un séminaire universitaire, préparation d’une thèse d’histoire et d’histoire de l’art en pays ouzbek …. nous enrichissant intellectuellement et spirituellement …. Khiva est aussi une ville pèlerinage, le lendemain dimanche de Pâques nous aurons une belle démonstration de ferveur au milieu de ces groupes de jeunes venus de tout le pays mais arpentant les ruelles en mangeant des glaces et en riant comme savent le faire les jeunes !.

La mosquée aux mille colonnes en bois sculptées, le harem une splendeur d’architecture sophistiquée où chaque alcôve carrelée de majolique et de mosaïque plus ou moins ouvragée indique le rang de la concubine qui y réside, le rang de la femme légitime, et celle du souverain ! On peut même voir sa chambre !

L’impression de parcourir un décor de cinéma, ou une scène de théâtre, nous nous prenons à imaginer un festival de théâtre, de musique, de danse ici dans ces places réservées, à l’ombre de ces murs épais et protecteurs. Nous montons contempler un point de vue sur s’étend à l’horizon jusqu’à la steppe. Une grosse dame récupère l’argent des touristes qui montent pour 3000 soum (1 euro), la dame habite non loin de son lieu de travail, fort heureusement car passé une certaine heure elle a coutume de fermer les portes sans s’assurer des touristes encore en haut ! Certains en ont fait les frais !

A midi nous déjeunons de " chiwatachi " une spécialité de Khiva : sur le plat décoré aux fleurs de coton des pâtes vertes car cuites dans les herbes entourent la viande, les tomates et les pommes de terres au centre du plat. Nous sommes dans la cour intérieure d’une maison d’hôte où nous avons un accueil des plus chaleureux. On boit de l’eau distribuée par Nestlé, mais aussi du vin rouge ou blanc, de la vodka bien sûr, et du thé .

Notre hôtel Malika est à 10 minutes à pied du centre historique de Khiva mais nous empruntons le bus car notre chauffeur est à notre service aussi nous avons vite compris qu’il fallait le laisser travailler . Le premier soir je suis si fatiguée que je n’apparais pas au dîner, tous nous dormons comme des pierres car ce n’est que le premier jour et de nombreuses visites nous attendent ! En revanche le lendemain soir après un bain de foule, car pour ce dimanche de Pâques les touristes et les pèlerins sont encore plus nombreux, nous ferons une promenade vespérale sous les étoiles et nous contemplerons cette ville de décor féerique illuminée et mise en valeur avec des éclairages bien agencés. L’après midi est réservé au roller. C’est une sacrée surprise qui nous attend : le car nous emmène à Ourgentch car nous avons l’autorisation de patiner dans un parc. Je suis déjà convaincue que ce sera des dalles alors qu’alentour il y aura du bon bitume mais on va voir. Bingo ! Mais ce qui nous attend dans ce parc est vraiment inespéré : une réception infiniment émouvante ! Les enfants de la ville sont alignés de chaque côté de l’entrée du parc et lorsque nous entrons ils nous font une ovation !



Christine a apporté des ballons que nous leur distribuons, ils sont là si sages entourés de leurs maîtres et de leurs parents car tous sont venus nous voir ! Nous faisons le tour du parc en roller selon notre protocole de star d’un jour et en 10 minutes nous avons, bien entendu, terminé ! Commence alors un dialogue surréaliste comme les rollers savent en établir ! Chacun de nous prête ses rollers afin que quelques uns des plus téméraires de ces enfants essaient et participent à la fête ! Et bien sûr soudain arrivent les quelques enfants du pays qui possèdent une paire de rollers et qui se joignent à nous !



C’est un après midi merveilleux ! Photos de groupes, et encore photos tous ensemble !



Et pour notre dernier dîner au Malika Khiva un concert de musique ouzbek nous est offert ! Un groupe local khivien ; de très belles voies d’hommes et de femmes, ils sont 5 en tout, la danse est tournante comme les derviches ? Le soir nous aurons l’occasion de voir un magasin où nous aurions dû acheter tout ce qui nous plaisait car à Khiva le sac que j’ai payé 5 euros était le lendemain à Boukhara à 25 euros et c’était l’identique absolument ! Mais la très belle veste que j’ai essayée était à 60 euros sans regret mais quand même, il est vrai qu’il nous faut avoir sans cesse des euros, des soum et des dollars américains sur nous car les prix nous sont donnés dans ces trois monnaies et on ne paie pas en CB !! il y avait dans ce magasin des pochettes brodées à un euros, des bijoux, de la vaisselle, des chaussons tricotés et une marchande adorable ! Si je retourne dans ce pays je n’achèterais que chez elle !

Lundi matin (21 avril 2014 pour mémoire !) nous partons pour Boukhara qui est à environ 450 km ! Mais une surprise de taille nous attend sur ce trajet de la route de la soie ! Après quelques kilomètres à travers des villages encombrés par les marchés et les troupeaux de moutons, de vaches, de chèvres ..., ce qui nous imprègne vraiment de l’ambiance du pays, nous arrivons bientôt sur une autoroute, mais quelle autoroute !



Une splendeur toute neuve et quasiment vide ! Nous avançons et examinant cette route sur laquelle patiner va être un plaisir et c’en est un. Farhad nous comprend et il indique au chauffeur comment nous permettre de faire quelques kilomètres sur ce parcours mythique puisqu’il suit le trajet de l’ancienne route empruntée par les caravanes. Nous réalisons un rêve en quelque sorte car il n’était pas possible de prévoir que cette autoroute serait si peu fréquentée, toute neuve et surtout la partie droite n’est même pas encore ouverte aux véhicules, ainsi notre chauffeur saura très bien organiser un arrêt afin que nous descendions et chaussions, puis chacun à son rythme nous faisons glisser nos roulettes sur ce sol parfait, lisse, sous un ciel clément, un soleil doux, au milieu d’une steppe mystérieuse.





Parfois une voiture ou un camion sur l’autre voie, celle réservée aux véhicules, nous salue en passant à 140 ! Et de temps en temps des travailleurs de cette route s’arrêtent et nous arrêtent car ils veulent (et nous aussi !) une photo avec nous ! Je roule avec Christine, Hélène et Isabelle environ 10km en touristes ! Mais les autres feront 25 km et Olivier 40 …. pendant ce temps là …. !

Ainsi dès le 2eme jour celui où nous commençons à récupérer nos forces, nous avons déjà assuré un bon point du contrat roller !!

On s’arrête en route pour déguster des brochettes dans un Bagdad café local au milieu de nulle part ! On pourrait faire cuire les œufs sur la tôle au soleil tant la chaleur est intense ! Des jeunes filles souriantes et discrètes font le service. Ce soir nous serons à Boukhara après avoir somnolé dans le bus par intermittence. Nous y arrivons vers 18h, il fait encore jour. Notre hôtel est situé en plein centre ville, en face des magnifiques mosquées et mederssa de cette place célèbre. Une grande fontaine avec des jets d’eau colorés le soir où les habitants viennent ici boire un verre ou dîner autour de cette belle pièce d’eau.



Juste en face de nous, la statue de Mulla Nasreddin, le facétieux Robin des Bois local ! Il est représenté sur son âne fidèle et Farhad nous raconte quelques unes de ses plaisanteries, par exemple un jour il est convié à une grande réception, pourtant il y va avec ses habits de tous les jours et personne ne fait attention à lui, c’est à peine si on lui adresse la parole car il est regardé un peu de haut du fait de sa tenue. Quelques temps plus tard il est à nouveau invité mais cette fois-ci il revêt son plus beau manteau pour s’y présenter. Il est accueilli comme doit l’être une personne " bien habillée " et tout le monde a les yeux rivés sur lui. Au cours du dîner Nasreddin ne cesse d’envoyer la nourriture dans les manches de son bel habit. Au bout d’un moment le maître lui demande quelle est cette tactique étrange ? Pourquoi ne mange-t-il pas et envoie-t-il la nourriture dans son manteau ? Ce à quoi Nasreddin répond : il est évident que ce n’est pas moi que vous avez invité mais mon habit de cérémonie, donc c’est à lui de manger et de déguster les plats !!!

Le soir nous dînons sur une terrasse dans un restaurant très agréable. Notre hôtel est des plus charmants. Une jolie cour intérieure avec un escalier en bois sculpté, de même que les gouttières ici qui sont toutes en zinc ouvragé, des tables et des fauteuils sont installés sous un auvent pour le petit déjeuner. Notre hôtesse est une maîtresse femme (elle est une des rares grosse dame que nous ayons vu dans ce pays de gens plutôt secs, rarement obèses) et c’est sa fille ou sa belle fille qui nous sert le petit déjeuner. Elle est toujours souriante, et nous apporte de multiples plats dans ses bras, bien sûr du thé en abondance, des gâteaux, des œufs et des saucisses auxquels je vais vite renoncer si moi je ne veux pas finir obèse.... ! A partir du lendemain matin je me promène avec mon petit calepin car les explications de Farhad méritent d’être notées ! Nous visitons les mosquées qui sont sur la place puis un peu plus loin la mosquée qui était ensevelie sous le sable et qui fut dégagée récemment, elle est très belle, transformée en musée du tapis de Boukhara, je constate que le motif "Boukhara " est un des plus répandu chez nous en Europe… Boukhara était un carrefour très actif commercialement et les motifs ici sont légions, pourtant le motif Boukhara je le reconnais ; dans mon enfance il était chez tous les médecins de Rouen ! actuellement on le voit très souvent dans les salles d’attentes. Pourtant à Boukhara nous avons vu des tapis de toute beauté, en soie et jusqu’à 18 000 euros prix local ce qui paradoxalement n’est même pas très élevé ! Nous visitons un atelier dans un ancien caravansérail.

Puis un atelier de marionnettes, qu’elles sont jolies les mignonnettes ! Le marchant fabricant nous expliquent comment sont faits ces petits chefs d’œuvre et nous montre la manipulation avec 2 doigts. Les marionnettes représentent les grands de ce monde en plus des gens de tous les jours ! Marlène se fait photographier avec Barak Obama !!! mais François Hollande n’est pas encore représenté ici …. D’anciennes photos racontent l’historique de cet atelier et sont signées.... Nadar !

Le soir dîner sous les étoiles : mezzés, soupe (il y en a à chaque repas sauf le petit déjeuner !) beignets de viande et légumes chez l’habitant !

Le lendemain matin nous visitons le parc Kirov, en bon pays ex communiste il y a des parcs et des jardins où on peut manger des glaces dans chaque ville ! Le parc Kirov abrite des mausolées que les Ouzbeks viennent visiter en pèlerinage. Le Zoroastrisme est ici encore vivace. Farhad saura très bien nous montrer, avec des jeux de questions pour un champion (et il nous aide pas avec des indices, sauf une seule fois !!)... comment le culte du feu pratiqué par le Zoroastrisme réservait le milieu du " temple " pour le foyer. Ces temples construits ou transformés sur des lieux déjà consacrés sont devenus des mausolées pour les imams et autres saints musulmans. Ils attirent des pèlerins toujours nombreux. Le tombeau du saint ne se trouve pas au milieu du mausolée mais décalé, ce qui peut surprendre lorsque l’on entre dans le mausolée ! D’où les questions pour un champion de Farhad !

La religion monothéiste qu’est l’Islam arrive dans cette région d’Asie Centrale vers 640 de notre ère , auparavant ce sont des cultes animistes et issus du Zorostrisme http://fr.wikipedia.org/wiki/Zoroas...

Farhad nous montre la tombe de Job, nous sommes toujours dans le parc et il y a de la musique classique ! Il nous explique les gestes chamaniques car nous voyons les pèlerins caresser les stèles ce qui relève de ce culte ancien, il nous montre la mosquée aux quarante colonnes, pourtant il n’y en a que 20.... encore une énigme pour le jeu des mille francs ! Christine trouve : devant la mosquée se trouve un bassin dans lequel se reflètent les colonnes et ainsi les multiplie par deux !

Nous visitons la citadelle Ark, je me demande si Vauban n’est pas venu ci pour s’inspirer du plan car la citadelle de Belle île est bien ressemblante ! Nous sommes dans une cour rectangulaire, pavée de marbre blanc, au fond il y a un mur qui indiquait à ceux qui se retiraient qu’ils étaient arrivés car on se retirait en reculant, on ne tourne pas le dos au souverain ! Sur le côté un lion touchant car il ressemble plus à un animal mythologique qu’à un vrai lion, bien que …. ? Il a été sculpté par un artiste qui n’avait aucun modèle, pas même un dessin de l’animal, juste une description orale...

Lorsque nous sortons un chameau prête ses bosses aux touristes, nous l’essayons bien sûr mais après une famille kirghiz et deux Ouzbeks éméchés ! Photo ! Boukhara est une ville sainte, une des cinq cités de l’Islam avec La Mecque, Médine, Damas ...et il était impossible aux non musulmans d’y entrer à partir du XVIIIeme siècle, toutefois deux Anglais qui s’étaient habillés en derviches y sont parvenus … trouver cette histoire

http://fr.wikipedia.org/wiki/Boukhara

le 21 mars pour le printemps les enfants font du bruit avec les sifflets, c’est pour réveiller le printemps ! C’est la fête de Navrous ! Sur le site de notre partenaire il y a énormément d’explications , à se demander pourquoi j’en rajoute !

http://asiecentrale-voyages.com/rev...

mercredi enfin on mange le PLOV, le plat traditionnel ! C’est très très bon, mais comment le refaire ? Avec de l’huile de coton ? Il paraît que nous n’avons pas goûté cette huile très particulière, car pour les touristes la cuisine est spéciale sans huile de coton, il faudra revenir essayer dans les boui boui ? Le Plov c’est du riz, des carottes et de la viande (celle qu’on a sous la main : du mouton, du poulet, du bœuf …. pas du cochon ! À quoi vous pensez ! On n’a même pas vu l’ombre d’un cochinou dans ce pays voyons !

On peut essayer comme ça : http://www.marmiton.org/recettes/re...

mais ce soir …. ah ce soir c’est hammam pour les filles ! Ici le hammam est ancien, c’est un vrai traditionnel, avec les briques et le marbre et avec les masseurs car en Ouzbékistan la tradition veut que ce soit les hommes qui s’occupent du hammam, et ils massent et enduisent les filles avec grande pudeur et grand professionnalisme, nous sommes toutes enchantées ! Ce sont des hommes jeunes et ils sont très respectueux. Avant la fin de la séance ils nous enduisent les épaules et les genoux avec une pâte de gingembre et miel, on doit rester dans la pièce la plus chaude et en plus …..olala ça pique, ça chauffe ! C’est divin !!! il y en a d’autres qui y sont allés : http://voyager-comme-ulysse.com/ham...

Ce soir là tout le groupe va se promener le nez au vent !! nous partons droit devant nous sans souci du trajet , heureusement Boukhara est assez simple et puis les minarets nous indiquent notre direction. La promenade est joyeuse malgré l’obscurité, il fait doux, l’air est embaumé comme dans les contes des mille et une nuits. Bientôt nous sommes à un carrefour si on peut appeler ainsi le croisement de deux chemins de terre... car au fur et à mesure de notre progression le sol s’est dégradé ! Chacun s’exprime sur la route à suivre et Norbert et Marlène empruntent une ruelle de côté sans nous le dire, pour les retrouver nous prenons le chemin inverse en faisant semblant de s’inquiéter, les maisons semblent désertes et pourtant nous nous retrouvons tous sur la place des medersas, à l’ombre du grand minaret, en terrain connu ! On s’y repose,on traîne encore un peu avant de rentrer en contemplant la soirée. Quelle ville délicieuse ! C’est à Boukhara que nous avons vu nos premiers tapis " persan " mais aussi les miniatures, de jeunes artistes nous ont montré leur travail minutieux, les miniatures et les calligraphies sont très belles. http://fr.wikipedia.org/wiki/Miniat...

Jeudi nous allons nous arrêter à Shakhrisabz, la ville natale de Tamerlan, le héros revenu. Je dois avouer que je voudrais passer plusieurs jours à Shakhrisabz car dans cette petite ville et sous la pluie nous avons pourtant vu des choses qui défient l’entendement : ces immenses ruines que vous pouvez voir de très loin dans le désert …. ce sont les restes de la porte que Tamerlan avait fait construire et dont il ne reste que des fragments... mais quels fragments ! Deux tours gigantesques qui ne sont que la base de l’ensemble. Cette " porte " était haute du double de ce que nous voyons actuellement, cette entrée dans la ville était destinée à impressionner le visiteur.... ah bon ? Le guide nous montre les mosaïques restaurées par un groupe archéologique de Français ; le sol autour de cette porte monumentale était carrelé sur une immense surface. A présent la statue de Tamerlan semble surveiller les ruines de son empire.

Il pleut et nous traversons la petite ville pour aller admirer les platanes centenaires que malheureusement " papa " fait abattre trop souvent pour les remplacer par des sapins tels qu’il en a vus en Roumanie... " papa " a aimé les sapins et il a décrété qu’ils pouvaient s’adapter en Ouzbékistan, mais que nenni.... les sapins pompent toute l’eau et ainsi achèvent le travail des plantations de coton contre la mer d’Aral. Pauvre mer d’Aral, pas prête de se renflouer si la nature ne l’aide pas ….. ainsi dans beaucoup d’endroits en Ouzbékistan, des sapins étiques bordent les avenues et les lieux publics.

Nous visitons une belle mosquée, elles sont toutes belles à couper le souffle. La cour est calme, Béa s’appuie sur le platane centenaire pour être photographiée, des femmes accourent les bras chargés de pochettes et autres petits napperons brodés pour nous les vendre. Nous restons quelques instants à admirer cet endroit magnifique puis repartons vers le bus. J’ai vu les magasins des artisans en passant. Ici il y a des menuisiers, des ferronniers, des zingueurs.... un artisanat qui n’est pas destiné aux touristes car il produit des pièces d’utilité de la vie courante. Aussi je repère vite la fenêtre de mes rêves... ce sera pour un autre voyage car je n’ai pas les mesures, incrédule que j’étais avant de partir ! Un autre objet intéressant que ces petits lavabos, sorte de cabinets de toilettes en zinc que l’on peut installer sans branchement sur l’eau courante et ainsi mettre n’importe où dans la maison ou dans l’entrée pour y faire ses ablutions, un réservoir doublé d’un petit miroir, sur lequel est fixé un robinet, on remplit le réservoir d’eau et sous la vasque un autre réservoir recueille l’eau usée.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Chakhrisabz

Et encore quelques descriptions intéressantes : http://www.voyage-asie-centrale.net...

Shakhrisabz mérite vraiment le détour. Elle renferme de nombreux trésors historiques mais aussi elle est une ville où on voit les habitants vivre, notre visite a été trop courte à mon goût !

Nous reprenons la route pour Samarkand. Il pleut toujours et notre chauffeur va très très vite, bien sûr nous sommes en retard sur l’horaire et les " faux flics " le long de la route (des voitures de police, ou des silhouettes de policiers en carton pâte bien imités) ne l’impressionnent guère. Il connaît la chanson... mais il arrive aussi que les policiers soient des vrais qui arrêtent les voitures suspectes ! Nous traversons une zone pastorale, un mariage a lieu ! La noce est joyeuse, le paysage devient vert tendre et les pâturages sont nombreux à présent. Puis l’arrivée sur Samarkand fait vraiment penser à une grande ville. De nombreux embranchements apparaissent sous la pluie redoutable ! Nous avons rendez vous dans un restaurant retenu de longue date dans le programme. Il est tard et Farhad m’explique que nous n’avons pas le temps de passer à notre hôtel qui se trouve à l’opposé de là où nous sommes !

Ce restaurant est tenu par une famille dont les femmes sont libérées et font partie du mouvement de libération des femmes ! Une grande table nous attend, le décor est celui d’une tente de nomades agrémentée d’affiches vantant le mouvement féministe ouzbek ! Avant de partir nous faisons une photo sous l’affiche avec les femmes de la famille et celles de notre groupe !

Notre résidence est l’Hôtel Malika comme à Khiva. Celui-ci a deux jolis patios et les chambres sont grandes et confortables.

Et puis ce sera l’émerveillement de cette ville qui sort enfin de l’ombre... ok je parle pour moi mais il faut reconnaître que Samarkand et toutes ces villes d’Ouzbékistan faisaient parti, il n’y a pas si longtemps, de l’immense empire soviétique : l’URSS ? Dont le tourisme était organisé par une agence tentaculaire : " Intourist " . Bien sûr des occidentaux venaient en groupe encadrés militairement visiter ces lieux sous le contrôle d’Intourist. Une de mes cousines maintenant très âgée avait fait ce voyage dans les années 1960 ! et maintenant notre groupe peut en savoir plus en lisant le mémoire de Doniyor par l’intermédiaire de qui nous avons programmé ce voyage ! Nom du mémoire Au cours des siècles la place du Régistan a changé de physionomie ! Cette place célèbre comporte trois merdersa et je préfère ne rien en dire mais vous renvoyer au wikipédia car l’histoire de cet endroit mythique dépasse mes connaissances, en ce qui me concerne j’ai juste été totalement impressionnée comme jamais dans ma vie....

http://fr.wikipedia.org/wiki/Samarcande

En revanche et c’est un peu dommage pour nous justement, la place est un immense chantier car le sol n’est pas stable et les minarets l’indiquent clairement avec leur petit air de tour de Pise. Toute la surface centrale est sens dessus dessous, ce qui ne gâche même pas l’écrasante beauté du lieu ! Au milieu des ouvriers, zigzaguant entre les sacs de sable et les blocs de marbre, les touristes en majorité français et allemands photographient sans relâche ! Le cours magistral d’Histoire de l’Art et de d’Histoire tout court continue, je prends des notes mais dans ce récit je préfère vous faire part de notre émotion et ensuite de nos promenades en roller, car pour le site historique je ne saurais vous en dire trop (c’est non pas un cours magistral mais une vie entière à suivre l’Enseignement !). Dans ce récit il y a aussi nos relations surréalistes avec les habitants toujours prêts à converser - en quelle langue ?? celle des mains et des yeux voyons ! - et à sourire avec nous sur nos photos ou sur les leurs !

Nous visitons l’atelier de Babourrr le musicien. Nous admirons les instruments de musique d’Asie Centrale, car Samarkand est plutôt Tadjik.... le découpage des frontières a encore été fait sans tenir compte des anciennes provinces d’avant la Révolution de 1917, mais les quatre " régions " sont officiellement ouzbek de nos jours.

Babourr nous montre des photos de lui avec François Mitterand, avec Charles Aznavour ….et surtout il joue de chaque instrument , celui en bois de mûrier et en peau de poisson, le tambour, le " tor " à onze cordes, le " nai " flûte traversière – Olivier en achètera une – la guimbarde instrument des nomades, le " doïra " tambour ouzbek en peau de bœuf …..

Puis nous visitons le tombeau de Bibi Kanoum, la femme préférée de Tamerlan (on dit que Tamerlan fit assassiner le mari de Bibi Kanoum pour l’épouser rien ne prouve que cela se soit passé ainsi...)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Bibi_K...

Farhat nous raconte cette histoire : Bibi Kanoum était restée à Samarkand (en chantier) et elle voulait que la ville soit terminée et magnifique pour le retour du prince ! (Tarmerlan , vous suivez ?) . Elle pactise donc avec l’architecte qui n’a qu’une idée … l’embrasser ! Elle lui présente alors deux œufs et lui fait remarquer qu’ils sont identiques, donc il peut aller dans le harem de Tamerlan et choisir la femme qu’il voudra, elle en prend la responsabilité. Le lendemain l’architecte vient la voir avec deux verres remplis l’un d’eau et l’autre de vin blanc. Il lui dit " lorsque tu as soif tu bois l’eau mais lorsque tu bois le vin la tête te tourne ! " . Vaincue Bibi Kanoum se laisse embrasser mais au dernier moment elle tourne la tête. Pourtant les lèvres de l’architecte étaient tellement brûlantes qu’une marque apparaît sur la joue de Bibi Kanoum. Tamerlan revient et de loin dans le désert il aperçoit la ville et il est émerveillé. Mais lorsqu’il voit la marque sur la joue de Bibi Kanoum …. il pardonne car il adore cette femme et la ville est tellement belle ? En revanche il se venge sur l’architecte, il doit être jeté du haut d’une tour. L’architecte résiste en se tenant sur les colonnes de chaque côté du vide. Les soldats frottent et poussent sur ses omoplates, tant et tant que les ailes de l’amour lui poussent et il s’envole …..

Plus tard Marco Polo est passé et a écrit le Livre des Merveilles …..

Plus terre à terre nous demandons à Farhat de nous traduire quelque mots d’argot pour désigner l’argent, alors en Ouzbek on peut dire : " de l’air ", de " l’eau " , des " plantes " , des " briques " , des " papi moni " ….. Et nous allons déjeuner dans une maison individuelle tout à fait magnifique avec des peintures murales découvertes par la 3eme génération qui habite les lieux ! Car avant, il y avait ici un atelier de vêtements en coton molletonné pour l’armée et pour le Goulag et les murs étaient recouverts de peinture blanche, les descendants de la famille ont commencé à gratter …..c’est à présent une maison de toute beauté où l’on fabrique et l’on vend des susani, ces broderies traditionnelles ouzbek : https://www.google.fr/search?q=brod...

et

http://shaxrisabzembroidery.jimdo.c...

Nous visitons le mausolée d’Ulur Beg, le petit fils de Tamerlan (élevé par Bibi Kanoum) celui ci était un astronome remarquable dont nous avons vu l’Observatoire sur les hauteurs de Samarkand. Ulur Beg a eut accès dès son enfance à la bibliothèque de Tamerlan et il s’est intéressé aux sciences connues de l’époque et est ainsi devenu l’astronome que nous savons ;

. Son fils lui fit couper la tête car Ulur Beg si près des étoiles n’avait pas rencontré Allah …. une génération régresse puis une autre progresse … Les travaux d’Ulur Beg sont d’une précision implacable et sont toujours répertoriés par l’Astronomie actuelle .

Les mausolées que nous visitons sont recouverts de majolique et de mosaïques. Ils sont d’une beauté à tomber parterre, ici il faut bien se tenir car l’ émotion devant la beauté des lieux est telle que l’on pourrait s’évanouir comme cela est arrivé à des touristes qui visitaient Florence ! Au-delà il y a le cimetière municipal avec ses tombes musulmanes et orthodoxes, on reconnaît ces dernières car les portraits des défunts y sont gravés sur le tombeau

Ulur Beg, Tamerlan, Bibi Kanoum … ces personnages célèbres hantent encore ces régions d’Asie Centrale que Tamerlan conquit il y a des siècles mais intriguent tant que les Russes voulurent en savoir plus lorsqu’ils étaient " l’Empire ", l’URSS. Ils envoyèrent donc le médecin légiste russe Mikhaïl Guerassimov. En 1941 pour tenter de reconstituer son physique. Ce médecin et son équipe furent prévenus qu’il était dangereux de sortir Tamerlan de son repos éternel. Que nenni de ses fadaises, les voilà au travail juste la nuit du 21 au 22 juin. Cette même nuit où Hitler entérine la déclaration de guerre 39-45. Comme le voulait le dicton " si vous dérangez Tamerlan dans son sommeil éternel le dieu de la guerre se réveillera " ….. J’en ai des frissons... La malédiction de Tamerlan Selon la légende, une malédiction pèse sur le tombeau de Tamerlan ; une inscription gravée avertit " Lorsque je reviendrai à la lumière du jour, le monde tremblera ". Il se trouve que la nuit du 22 juin 1941 où Guerassimov exhuma le corps de Tamerlan, Hitler lança l’opération Barbarossa contre l’URSS. Mikhail Guerassimov est ainsi considéré, dans les anciennes républiques soviétiques, comme le responsable du déclenchement de la Grande Guerre patriotique pour avoir ouvert le tombeau du chef mongol. Il a été redéposé dans sa tombe au Gour Emir, en suivant les rites islamiques, en novembre 1942, juste avant la victoire soviétique à la bataille de Stalingrad.

Alors Staline, oui Staline lui même a frémi et a payé pour la restauration des trésors qui avaient été construits par Tamerlan, nous pouvons admirer bien des choses à présent dans cette région d’une richesse incomparable ...chercher pourquoi... ! Il a même fait construire un IMA (Institut du Monde Arabe à Moscou) je demande à voir car je n’ai pas trouvé sur internet mais c’est Fahrat qui nous l’a dit ! Le fait est que l’accès aux pèlerinages et la protection des musulmans a été claire à partir de ce moment là.

Le samedi matin une course contre la montre à la recherche d’une banque ouverte commence pour notre groupe !! d’une part c’est intéressant car nous avons pu constater que la banque qui est ici a déménagé là et lorsque nous arrivons elle ne peut pas nous délivrer de monnaie car les fonds ne sont pas arrivés... ensuite une autre banque est fermée puis Western Union dans le quartier des ambassades d’où le bus doit dégager illico presto, mais c’est fermé aussi même si les employés sont là pour nous le dire ….

Après cette petite visite des banques nous allons à la tombe de St Daniel alias Doniyor . Cette tombe grandit chaque année et actuellement elle mesure ses bons 18 mètres de long ! Lorsque la tombe aura fait le tour de la terre les hommes seront tous frères...Tamerlan avait fait rapporter (avait razzié...) de Damas les restes de St Daniel à Samarkand et en secret car qui détenait le corps du prophète était protégé toute sa vie.

https://www.google.fr/search?q=tomb...

Un vieux pistachier qui était sec a reverdit lorsque le corps de St Daniel est arrivé, le Patriarche Alexis a jeté de l’eau bénite dessus, mais juste derrière le tombeau c’est la nature (Olivier y a photographié une marmotte) et une et plusieurs grottes où sont pratiqués les rituels zoroastriens sont bien visibles. ….nous n’avons pu y assister, les adeptes du culte du feu se réunissent là le soir, non loin de ce tombeau miraculeux. Des prières pour la religion " officielle " sont récitées de façon ininterrompue sous un auvent devant la tombe. En redescendant une source accueille les pèlerins, dont moi, une eau pure et sainte surgit de la nature, en effet elle est délicieuse et fraîche et peut être m’a-t-elle guérie... Puis nous visitons le musée des peintures murales, des fresques d’avant l’Islam ont été mises à jour du temps des Soviétiques et maintenant sous la direction du Professeur Paul Bernard. Des Français continuent les fouilles. Elles évoquent le temps du commerce et des ambassades, elles témoignent d’une riche vie d’avant l’Islam . Dans le musée des jarres du 3éme siècle av. JC , des objets très anciens sont exposés, les plus précieux sont sous vitrines. Ce qui est surprenant ce sont ces femmes qui sans arrêt nous interpellent pour que nous achetions des souvenirs alors que Farhat nous explique au même moment l’histoire de ces trésors !

A midi nous déjeunons chez " Platan " un restaurant de la ville et l’après midi est consacrée au roller !



Qu’allons nous donc pouvoir roller dans Samarkand ? Sous un soleil timide nous nous séparons déjà en deux groupes. Les " rapides " partent sur l’autoroute, enfin moi je trouve que cette rue ressemble à une autoroute, pourtant ils feront ainsi 13km avec grande joie à les voir au retour. Quant à nous, nous ferons 8 km dans de petites rues ombragées, croiseront de nombreux personnages charmants, et surtout créeront le buzz dans un quartier bien retirés derrière des petites rues car Christine sortira des ballons de sa poche et tous les pitchounes sortiront des maisons bientôt suivis de leurs mères puis de leurs grand mères et enfin de quelques pères !....Des randos comme ça resteront dans notre cœur à jamais !



Le soir nous dînons dans un restaurant tadjiks avec danses et simulacre de mariage qui ne sera pas du goût de la mariée (mariage forcé pour Isabelle avec Norbert !!! la plus jeune avec le plus ancien ?) . Pourtant un beau spectacle de danse orientale a précédé cet épisode qui se veut didactique ! Et enfin nous avons mangé le " plov " tadjik ! Et il est délicieux !

Dimanche matin, avant de quitter Samarkand nous nous arrêtons à l’église orthodoxe, y mettons un cierge tout fin comme ils sont dans ces églises où quelques femmes prient en se signant sans cesse. L’église catholique est fermée et Farhad propose d’aller chercher le prêtre mais le temps presse... et nous connaissons déjà les églises catholiques …



La route pour Tachkent est fascinante ! Nous passons les " portes de fer " : une trouée dans la montagne creusée à mains nues par les hommes de Tamerlan il y a des siècles ! La route suit la rivière Sanguizar qui est la seule à couler d’ouest en est en Ouzbékistan me dit Farhad, je suis perplexe, je ne trouve rien sur cette rivière mais je découvre ceci :

http://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A...’Ouzb%C3%A9kistan

Poursuivons notre route vers Tachkent.... bientôt c’est une autoroute magnifique ! Je n’exagère pas, elle se prolonge au Kazakstan que nous voyons au loin mais nous devrons bifurquer sur une route franchement pourrie car si nous traversions le Kazakstan il nous faudrait des visas ! Et le " papa " kazak ne veut pas que les Ouzbeks et autres passagers de ce pays, empruntent sa belle route car c’est lui qui a payé !!

A présent sur notre route moins belle, mais les cigognes y sont ! Partout des nids de cigognes sur les poteaux électriques ou autres pylônes, et avec les cigognes dedans ! Et aussi les tuyaux de gaz qui enjambent la route ! Des tuyaux jaunes qui suivent les routes et les contournent et il y en a partout !!!

Contrôles de police … pas pour nous … bien que en arrivant à Tachkent Farhad se fâchera pour passer dans un fatras de voitures bloquées à l’entrée de la ville par des flics pointilleux !

Nous entrons dans Tachkent sans trop savoir si nous sommes toujours sur la route ou déjà dans la ville. Un immense marché longe l’entrée de la ville, nous en verrons un autre tout aussi immense, avec son magasin Goum comme à Moscou, enfin comme pas terrible car il est vide de gens mais plein de produits peu intéressants car connus chez nous ! Et puis à Moscou ….

https://www.google.fr/search?q=maga...

Tachkent est en Ouzbeksitan peut être mais soudain nous avons tous l’impression d’être en Russie, même si on n’est jamais allé en Russie, Tachkent c’est déjà la Russie, avec ses avenues immenses, sept voies de chaque côté, donc quatorze au total je précise car on n’y croirait pas sinon, et partout des arbres, une ville très verte et très large en somme.

Nous sommes à l’hôtel Uzbekistan. http://www.hoteluzbekistan.uz/ un immense complexe ancien inter-continental, il fait penser à l’Habana Libre à la Havane, ces anciens hôtels Hilton, InterContinental et autres reconvertis par les socialistes. Impressionnants. Christine et moi sommes au 12eme étage sur 21. . La vue sur la ville aussi vaut le détour, du dernier étage où se trouve le restaurant de notre dîner, les voitures apparaissent minuscules sur ces grandes artères si larges et entrecoupées de petites ruelles ouzbek invisibles si l’on n’y prend pas garde, qui conduisent aux quartiers où vivent les habitants et surtout les Ouzbeks, car à Tachkent il y a des Russes.

En face de l’hôtel, au milieu de la place, la statue de Tamerlan sur son cheval au centre d’un parc qui semble un rond point vu d’en haut mais lorsqu’on est dedans c’est un vrai jardin ! Un jardin où les jardiniers sont des femmes qui coupent la pelouse avec ….des ciseaux ! Et quand elles ne font pas ce travail elles balaient les rues.

En arrivant nous déjeunons dans un restaurant qui longe le boulevard sur lequel circule le tramway, de l ’extérieur ce restaurant semble insignifiant mais à l’intérieur c’est luxe, calme et volupté ! Comme dans bien des endroits de cette ville bizarre ! Il pleut toujours un peu, et en arrivant à l’hôtel nous avons droit à une succession de jeunes mariées toutes plus jolies les unes que les autres qui viennent ici se faire photographier, le décor de l’hôtel semble être dévolu aux mariages et autres réjouissances sociales. La sœur de Doniyor est là pour nous rencontrer et nous tenir compagnie !

L’après midi est réservé au roller et la pluie s’étant arrêté nous convenons d’y aller derechef ! Un parc est réservé pour nous ainsi que deux jeunes Ouzbeks un garçon et une fille qui nous accompagnent, mais en arrivant au parc qui est non loin de l’hôtel, nous sommes en plein centre, un panneau interdit aux rollers bien visible met le gardien dans tous ses états lorsque Farhad lui montre notre autorisation officielle du Ministère du Tourisme !



Bien sûr pour nous il n’est pas question d’utiliser ce passe droit qui mettrait à mal une convention du parc, pourtant c’est comique cette situation, de plus le sol du parc est en dalles dans lesquelles les roues se coincent. Pour nous c’est clair on va sur la chaussée qui est large et lisse … ! Mais seulement jusqu’à un autre parc dans lequel il y a un skatepark !.. Ubuesque ! Sur la barrière du skatepark un écriteau en cyrillique nous apprends qu’il y a une amende de 50 000 soum (15 euros environ) si on essaie d’y entrer... olala on ne voudrait surtout pas ça ! Sur un banc, un enfant chausse ses patins qui sont plutôt de bonne qualité, que va-t-il faire avec ? Juste rouler un peu sur les minuscules allées de ce parc lilliputien ! Nous aussi, Isabelle improvise un slalom et initie la jeune fille qui devait être notre … " guide " !! tout cela est tout de même très sympathique. Il est déjà 18h passées, nos amis Ouzbeks doivent rentrer, nous aussi, et nous décidons de rentrer en roller, un dimanche soir il n’y a pas trop de circulation et nous sommes très proches de l’hôtel. Cela ne nous empêche pas de nous perdre alors que l’orage menace ! Olivier sort son petit poucet (un logiciel pour se retrouver très astucieux) je le suis et juste quand la pluie commencera drue nous serons en sécurité !

C’est le moment des adieux avec notre chauffeur, nous avons préparé une enveloppe pour lui et le monsieur qui l’a accompagné tout le temps, porté nos valises, et tenu la main pour descendre du bus toujours avec le sourire . Son fils sera notre chauffeur demain pour le dernier jour.

Le dernier jour il pleut dru et nous avons bien fait hier de faire notre " journée roller " ! Nous allons visiter le musée des arts décoratifs et nous allons y voir des choses absolument magnifiques ! Si nous avons vu bien des artisans qui sont de véritables artistes, que ce soit en sculpture sur bois, en peinture pour les miniatures, en tissage pour les tapis ou en broderie pour les susani, nous n’avions rien vu ! La magnificence des objets de ce musée ainsi que les explications très intéressantes, par exemple le dessin des tissus ikat en plusieurs exemplaires selon l’avancée du travail, les " jouets " en terre cuites représentant des scènes de la vie quotidienne, les sifflets en forme d’animaux mythiques….tout dans ce musée perdu (à nos yeux) dans un quartier résidentiel, est splendide, et surtout la maison elle même qui a été offerte par son propriétaire, un Russe orthodoxe, véritable mécène, les plafonds sculptés et peints, les murs également, les cheminées en céramiques, le jardin, bref nous sommes émerveillés !

Sous une pluie qui redouble nous courons vers la mosquée qui abrite le premier Coran. Ce livre sacré est sous une vitrine au milieu d’une mosquée et nous avons déchaussé pour entrer. C’est un livre immense et en son milieu une traînée brunâtre témoigne de son histoire tragique : lors de sa transcription en vieil arabe le kalife scribe eut la tête tranchée et c’est son sang qui est resté au milieu des pages. Ce Coran est en peau de cerf et l’encre en feuilles de saule pressées. La corruption dans ce pays est arrivée au point tel que quatre pages de ce Coran ont été un jour mises en vente chez Sotheby’s ! scandale ! Dans cette mosquée nous avons vu une multitude d’exemplaires du Coran, en plusieurs langues et écritures, en plusieurs formats, des manuscrits souvent très beaux et dont les calligraphies sont remarquables.

La suite logique ce sera l’atelier du calligraphe et notre nom à chacune faite par un jeune étudiant en calligraphie dans une medersa spécialisée pour former les jeunes à cet art.

Notre dernière nuit n’est en rien semblable aux autres ! Une " fête " est prévue pour notre départ ; un spectacle de danse dans un restaurant, jusque là on connaît sauf que cette soirée va s’avérer différente. La première danse est un genre de danse du sabre, très entraînante, exécutée par quatre jeunes garçons qui sautent très haut, puis viennent les danseuses genre indiennes ; les unes derrière les autres leurs bras sortent d’un même tronc, enfin les danseuses orientales jupes longues en mousseline, ventre nu et boléro de perles et sequins, elles circulent autour de nous jusqu’à ce que les garçons commencent à mettre des billets dans leur ceinture. Elles sont très belles et la musique est terriblement envoûtante. Le dîner est servi depuis longtemps mais je ne mange pas trop, fascinée par ce spectacle.

Et il arrive ce qui devait arriver Christine se lance sur la piste à la suite des danseurs dont le spectacle est terminé, elle attrape une Ouzbek qui dîne a une autre table avec sa famille. Plus tard Christine me racontera que les personnes qui étaient à cette table nous regardaient avec insistance, elle demande donc à Fahrad s’il n’est pas déplacé de les inviter à danser avec nous ! Et c’est parti ! À une autre table en face on fête l’anniversaire de Tatiana championne de l’équipe nationale de handball féminin. Elle est un peu grise, c’est rien de le dire, et bien répandue dans les bras d’un haltérophile impressionnant, mais sur la piste c’est Bila une Tina Turner locale, qui mène la danse ! Au milieu du cercle une petite fille de dix ans environ, monstrueusement mignonne ne se ménage pas et séduit toute la troupe ! Elle danse comme Olivia Newton-Jones dans " Grease " !.... Farhad pensait partir vers 22h30, et à 22h on avait commencé à sonner le rappel....on fera partir tout le monde difficilement à minuit moins le quart !

Le lendemain matin est consacré aux bagages et aux remerciements à Farhad pour sa merveilleuse prestation ! Nous repartirons instruits et avec le désir imminent de revenir car malgré tout cet enseignement nous ne pouvons que constater nos nouvelles lacunes face à tout ce qu’il y a à voir et à apprendre de ce pays et des pays alentour (Kazakstan, Tadjikistan, Kirgizistan et Tukmenistan) et si on veut pousser … Iran et … Inde.

Christine pensait trouver une bouteille de vodka à rapporter (à peu près deux euros la bouteille, ça encourage ….) mais dans cette ville aux avenues infinies on ne trouve un magasin qu’après de longs moments de marche, en fait c’est un peu comme Los Angeles, sans voiture on est loin de tout même si on est au centre ville !

A l’aéroport nous avons failli avoir un problème car Véronique au moment d’enregistrer se voit dire qu’elle est déjà enregistrée ! En fait un monsieur qui a un nom un peu analogue (Baud et Baudry je vous laisse juge !) a été enregistrée avec son nom à elle ! Confusion, perte de temps, angoisse !!! heureusement c’est un Français et il s’aperçoit aussi de la bévue, tout revient dans l’ordre, juste si nous devions enregistrer des noms en cyrillique peut être … peut être … ferions nous aussi quelques erreurs, pitié pour la jeune employée toute communiste qu’elle soit je ne lui jetterai pas la pierre !

Dans l’avion je suis au hublot et comme le vol a lieu le jour je vais avoir la chance d’apercevoir un bout de mer d’Aral, plutôt une gigantesque plaque de sel, sans doute … Ensuite je verrai la mer Caspienne et ses vapeurs de pétrole, Xfred m’explique des choses passionnantes à ce propos, cette mer renferme tant de matériaux qui intéressent les grandes puissances (pétrole, minerais...) mais si difficiles à extraire car impossible de faire parvenir le matériel nécessaire au travail d’exploitation dans cet environnement … encore de beaux jours pour " le dessous des cartes " ! Puis la Pologne et sa forêt rassurante tant elle est immense, la forêt d’Europe centrale ! Et enfin les champs cultivés, leurs différentes couleurs en font un tableau d’art moderne vu d’avion !

Et puis Paris … il pleut encore !!! Il est maintenant temps de lire " Ainsi parlait Zarathoustra " !



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