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Lidia Rainoldi

Paris- Millau / Lidia


par : Christine


Lili Aubrac...

Ce raid fut une aventure formidable !
Je vous invite à aller voir les jolies photos et le beau travail de mise en place fait par Alex sur son site « Rollerenligne.com » !
J’ai du mal... A redescendre sur terre !!
Je suis comme droguée, piquée ! J’ai Aucune courbature, rien ! Je suis simplement sur une autre planète,
la tête et les yeux remplis d’ « images inoubliables !
Je ne dis pas ça pour faire photo de vacances, non ! Mais vraiment, l’endroit qui m’a émue, et vu les circonstances, car on était seuls, "perdus" dans l’immensité, c’est l’Aubrac !

Dans l’Aubrac, donc, des gris et des blancs, surtout des blancs somptueux, cotonneux, moelleux ; un brouillard nous enveloppant tous, vaches et taureaux compris, seuls habitants semble t-il (?) dans une espèce de bulle de silence grandiose, déchirée en plusieurs endroits par le vol de rapaces, juste là, au-dessus de nos têtes...

Voilà pour le côté lyrique ! Pour la perf, on va dire, que le fameux 4è jour, nous sommes venus à bout, non pas d’un col, mais de deux !!! Oui ! Deux cols grimpés sur une seule journée !!!!!!!
Et après 500 bornes dans les pattes !!! (Le premier : le col de « La Croix des Gardes » à 654 m d’altitude et le second : le col de « la Fageole » à 1 114 m).
Et la Lili qui disait qu’elle n’aimait pas les côtes !

Evidemment le 5ème et dernier jour, nous avons continué à grimper le matin, jusqu’au col des 1 350 mètres (le col de « Bonnecombe ») avant de redescendre une vertigineuse pente de 8 km nous menant tout droit sur Millau !

Pour l’anecdote, la Kcri partie devant pour repérer les coins dangereux (imaginez la flopée de virages !) a eu du mal à prendre la marche arrière pour nous signaler une plaque de givre sur un virage de gauche !
Total : une belle maîtrise toute en conscience nous a permis de terminer tous les trois dans la même seconde, dans le décor enneigé froid et piquant de ronces, qui, le cul par terre, qui embrassant un arbre...

Nous avons alors grimpé tous les trois dans la voiture, pour terminer la descente sans danger et nous remettre de nos émotions !!!
Bien nous a pris, car un peu plus loin le givre sévissait à nouveau !
Sur l’effort fourni : en ce qui me concerne, c’est le 4ème jour que j’ai morflé !
Bien sûr, le 3ème jour on en a eu marre tous les trois, car dans l’Allier, c’était toute la journée en côte, sur sol glissant et gratonneux ; une seule heure de pluie ce jour là !

Le temps a été MAGNIFIQUE pendant les cinq jours !!!!
Quelle chance nous avons eue ! Nous sommes passés à chaque fois entre les gouttes !!!!
Mais chaque matin le sol était mouillé par la rosée et la brume.
Dans l’Allier donc, du graton pour tracteur, sur sol glissant, nous empêchant de rouler, de glisser.
Même Phil, montait dans l’herbe !
Moi n’en parlons pas, je montais au pas, comme à pied.

Bref, le plus important, c’est le 4ème jour. Après avoir monté les 3/4 du 2ème col, donc en fin d’après-midi, j’ai senti que je n’en pouvais plus et ai dit à Phil que j’étais fatiguée !!!
En fait je m’aperçois que lorsque je dis que je suis fatiguée, je suis MORTE !!! « CREVEE !!!! »
Là, j’ai senti que j’allais au bout de moi-même : j’ai donc mesuré les risques dans ma tête, car il n’était absolument pas question de m’arrêter pour faire la pause et me reposer, ou encore moins de prendre la voiture !
Donc on était en côte à 12 ou 15 km/h et je me disais que si vraiment je n’en pouvais plus, j’allais tomber par terre, dans les pommes ou je ne sais quoi d’autre.
Sans oublier que j’ai roulé tout le périple en Hyper 100 mm !!!!!!
Oui parce que les roues de 90 ne tenaient absolument pas sur sol mouillé ! Je vous dis pas la cuisse affûtée !!!!
Donc, je me voyais par terre, et me disais que le danger physique n’était pas grand puisqu’on roulait lentement en côte et sans personne ni ravin sur le côté.
Ma gorge commençait à enfler ????? Bizarre ! Pas une boule d’angoisse dans la gorge qui empêche de déglutir, non, non, ça je sais ce que c’est car ça arrive quelques fois avant une course difficile, juste avant le coup de feu ;
non, la gorge qui semble gonfler, limitant l’air entrant et provoquant une respiration en râles....

Alors là, Phil s’est rendu compte de quelque chose et s’est mis devant moi en me disant "prends ma main, je vais t’aider ! Non pas tirer, mais simplement te donner la cadence, ça va t’aider".
Bien sûr, je n’étais pas d’accord, mais lorsque j’ai vu Alex venir derrière et proposer ses services pour me pousser, alors là, j’ai vu rouge ! Vraiment rouge !
Et bien qu’en côte, je me suis mise à hurler comme une hystérique en sortant du petit peloton sur la gauche et en piquant un sprint, en disant que PERSONNE n’allait m’aider ! Etonnant !
Je suis partie sur plusieurs mètres, à fond en montant très vite, les laissant derrière, puisant toute mon énergie dans ma rage, une rage folle, qui fait un peu flipper ! Et les autres de crier : "arrête d’accélérer ainsi ! Tu es folle ! Tu vas t’épuiser !" Curieux, étrange, au bout de moi-même, j’y suis allée ! Et qui y ai-je trouvé ???? Moi-même !

Toujours moi-même ! Je ne suis pas tombée, il ne m’est rien arrivé, seul un état second, je ne m’appartenais plus, j’étais mue par je ne sais quelle force ou folie ? Ou quoi d’autre ? Je n’ai qu’un seul regret, celui de me dire que j’aurais voulu que cet état dure plus longtemps, pour comprendre, pour pouvoir l’analyser ???
J’imagine que c’est parce que c’est la première fois que je vais si loin, mais je pense que ceux qui y vont plusieurs fois ne sont plus étonnés, y trouvent encore de la ressource !!!
Comme un cercle sans fin, un cycle, un peu comme en psychologie, il y a le moi, le surmoi, et tutti quanti ! Et que quand on en a fait le tour, en se disant que de l’autre côté de son moi, il y a sûrement quelque chose, on se cogne encore à soi, indéfiniment...

J’ai donc pu terminer l’étape, fourbue, mais sans problème. Et Phil de sourire "tu vois qu’il te restait encore du jus !!!".
Quand je pense que certains, en course s’effondrent après la ligne, j’en suis encore loin !!!!

Conclusions : notre challenge, notre défi sportif a été un franc succès :
Le Paris-Millau SANS monter dans la voiture ! Pari gagné !!
C’est pour les gens du Téléthon que nous l’avons fait, et c’est avec eux, que nous avons gagné !!!

Lili encore cotonneuse et haut perchée !
Lidia Rainoldi


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