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CUBA MAI 2010
par : Claire

Voyage à Cuba du 9 au 23 mai 2010 en partenariat avec l’association A LO CUBANO

Voici le récit de ce premier voyage salsa, mojito et rollers (quand même) ! Nous repartirons avec eux du 10 AU 24 avril 2011 de Santiago de Cuba à la Havane pour faire du roller et de la salsa !! (très vite les détails sur ce site) !

Chaque fois que je reviens de Cuba depuis des années je visionne sur mon magnéto « Buena Vista Social Club » et j’ai vite fait d’avoir les larmes aux yeux tant j’aime Cuba, Cuba tel qu’il est, quelque soit l’époque. http://membres.multimania.fr/exon/

Cette fois ci nous avons pactisé avec un groupe de danseurs de salsa : A lo Cubano, une association qui danse la salsa, on peut donc dire que notre séjour a été vraiment différent et de mieux en mieux ! car avec A lo Cubano on vit « chez l’habitant » et Cuba chez l’habitant c’est une autre image de Cuba et il était temps que nous fassions cette expérience !

Notre groupe était composé d’une vingtaine de personnes dont un tiers venait avec A lo Cubano, un autre tiers avec de Planet Roller et le dernier tiers venait d’internet ! Ce qui fait qu’il y avait plusieurs profils et tous les âges étaient réunis mais dès le début du séjour le mojito cubain a bien rassemblé tout le monde ! A Cuba le rhum est omniprésent et si vous cherchez de l’eau dans les magasins vous trouverez du rhum, d’ailleurs si vous cherchez des magasins vous ne verrez vraiment que ceux qui vendent du rhum !

Nous avions deux « chefs de groupe » Jean Louis et Jean Pierre Jean Louis devenu très vite Juan Luis parti quelques jours avant nous, nous a accueilli à l’aéroport José Marti le soir de notre arrivée, le temps est doux, nous venons de parcourir plus de 7600 km en avion et Jean Louis est en short très décontracté et souriant ! Il nous emmène vers le bus qui nous accompagnera, conduit par Salvador, tout le long de notre périple cubain soit en gros : La Havane, Vinales, Remedios, Moron, Trinidad, Cienfuegos et la Havane Nous allons connaître six étapes et à chacune d’elle nous rencontrerons des Cubains différents qui nous accueilleront dans leur foyer.

Mais ce soir nous partons vers Centro Habana où nous résiderons cette nuit et la nuit prochaine. A l’angle de Neptuno et San Miguel se trouve notre résidence, José, notre hôte est un Cubain un peu huileux, petit, timide, ou « RAF » (rien à foutre) car nous devons un peu nous imposer et demander serviettes, papier de toilette, etc . Il est tard, José est sans doute fatigué bien que les siestes à longueur de journée sur le canapé devant la télévision nous laisseront pensifs ! Thierry a sa chambre et je partage l’autre chambre avec Véronique, nous n’avons qu’une salle de bain pour nous trois mais « ça baigne » ! La Havane est toujours aussi fascinante, il est minuit nous avons des balcons où nous allons passer du temps car les premiers rendez vous ne sont pas simples à coordonner dans la formule « chez l’habitant », ce qui nous laisse du temps pour nous adapter un minimum ! Pour commencer nous allons dîner de langoustes chez une autre dame qui se trouve deux blocks (on dit comme ça à Cuba) plus loin et on rentre par les rues noires se coucher à pas d’heure !

Je passe la première journée avec Véronique, nous allons à la maison d’Abel Santamaria http://www.granma.cubaweb.cu/marti-... (page traduite) et à l’Alliance Française pour rencontrer André, notre contact avec qui nous avons élaboré l’année dernière d’exposer « Paris Capitale du roller » à Cuba. Nous pensions faire une exposition temporaire, le temps de notre séjour, mais André souhaite montrer l’exposition à la Havane, Cienfuegos et Santiago (je m’en réjouis !) je laisse donc tout les panneaux didactiques sans savoir que nous en aurons peut être besoin en France !……….. Nous allons ensuite rendre visite à Guillermo aussitôt que possible car saluer mes amis cubains est une priorité. Le soir nous avons rendez vous à la Roca, célèbre restaurant du Vedado, c’est glacial car la clim est à fond mais c’est un endroit réputé………….ah bon………..

Je commence mon carnet de voyage trois jours après à Vinales, je regarde les étoiles ce soir car le groupe est parti boire un mojito et écouter un orchestre pas mal mais qui gagne vraiment à être entendu à l’autre bout de la place où je me trouve ! A Vinales nous résidons chez Dulce Maria Martinez qui vient de fêter les 15 ans de sa fille ce qui représente un moment très important pour une jeune fille à Cuba, les 15 ans sont fêtés en grande pompe et la jeune adolescente est la reine d’un jour inoubliable. http://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%A...

Le lendemain nous faisons une promenade à cheval Mon cheval s’appelle Lucero , il est un peu maigre et surtout les étriers ne sont pas du tout réglés à ma taille ce qui fait que je vais avoir des bleus aux cuisses pendant plusieurs jours car quand Lucero se met à trotter (heureusement il ne galope pas sinon je tombe !) mes pauvres gambettes frottent dangereusement sur la selle rudimentaire, mais notre gaucho est charmant et nous parcourons une belle distance à travers les champs, ananas, café, il faut le savoir et c’est lui, notre guide, Guillermo, et son jeune gaucho charmant, ils ont des chapeaux superbes, qui nous indiquent les plantes. En fait ce sont des jardins indiens ; ils semblent en friche à première vue, des cultures à l’abandon alors que ce sont des plantes qui s’entraident ; une chasse les parasites et vit en harmonie avec la plante choisie, une autre l’aide à mieux pousser, ce sont des jardins plein de sens ! Nous nous arrêtons sous un ceiba multi centenaire http://fr.wikipedia.org/wiki/Ceiba Il est magnifique, très impressionnant, Pierre Yves en connait le nom latin et il me dit que ces arbres sont des bonzaï chez nous…………….il est l’arbre de la chance et un symbole très respecté à Cuba. Nous nous arrêtons dans une future ferme de développement durable où notre hôte Félix, nous offre des ananas sauvages qu’il va cueillir sous nos yeux. Belles fleurs, liserons, clématites et toujours les coqs qui donnent l’heure !

Au 3 éme jour je suis un peu brûlée mais nous avons fait un chouette périple en roller un peu dangereux et dur dur car graton, chaleur et compagnie sur …..les 7 km du pedraplen de cayo Juitas ! Et comme je ne trouve rien sur google pour pedraplen voici l’explication : ce sont des chaussées goudronnées construites en remblais sur les hauts fonds entre les cayo et les cayo sont des ilots dans un paysage de mangrove plein d’une vie naturelle, en revanche la construction de ces pedraplen pour joindre les cayo autour de Cuba a contribué avec les années à provoquer un véritable désastre écologique que j’ai pu constater en dix ans ; le marécage s’assèche, et une croute de sel gris s’installe. Bien qu’exploité sous prétexte de faire du sel cela ressemble plus à une maladie qu’à une bonne santé écologique ! Cayo Juitas, quel endroit de rêve ! Eloise, Finita, Thierry, Paul, Dominique, Véronique et moi-même quelle belle rando sur ce pedraplen et quel bon repos sur le sable blanc du cayo. Je me promène sur la plage en discutant avec les belles Fetiha et Xuan venues avec nous par internet, nous faisons connaissance sur ce bout de paradis………… Le déjeuner a été un délice, les Cubains nous ont préparé riz, poissons, poulet, légumes dans de grandes et belles assiettes blanches, tous assis sous les canisses à l’ombre, la mer bleu vert pour paysage et un transat en plastique pour table, ça me rappelle les délicieux déjeuners à Socotra. Il y a de la musique cubaine qui s’échappe d’une vieille Chevrolet mauve mordorée, magnifique voiture qui représente Cuba, le soir la famille entière rentre dedans vers leur maison, étrange pays où le moindre citoyen circule dans une voiture de collection ! Ce soir je suis sur la petite terrasse de Dulce et Antonio Carillo éclairée au néon, la « abuela » se balance dans son fauteuil à bascule, le voisin vient de partir avec son adorable petite fille, il fait bon, il a tenu compagnie à cette vieille dame aveugle, je pense qu’elle prie, ces personnes âgées à Cuba sont émouvantes à plus d’un titre, leur existence est un témoignage de la révolution, elles sont toujours là, aimées et respectées dans leurs familles, en tous cas il faut l’espérer pour le plus grand nombre. Maintenant elle est partie en s’appuyant sur ses deux canes, seule, après sa prière, se rend-t-elle compte de ma présence, en tous cas on m’offre sa place, je prends le fauteuil d’à côté, celui occupé par le voisin ! Quel plaisir de se balancer au frais ! Le monsieur de la maison, Antonio, vient s’asseoir à côté de moi, on parle un peu, il me dit qu’il y a beaucoup de touristes à Vinales, des Allemands en particulier, ils seront nombreux en juillet et août malgré la chaleur

En rentrant de Cayo Juitas nous nous sommes arrêtés au jardin botanique de Vinales, il a été crée par 2 sœurs : Caridad et Carmen Miranda et en 1989 des touristes allemands qui passaient par là ont été tellement charmés par ce travail entamé qu’ils en ont parlé autour d’eux et obtenus des aides, ce jardin a pris un vrai tour de petit Eden ! Etape charmante et instructive, en revanche les moustiques pullulent et que dire des énormes cafards qui traversent la terrasse sans vergogne pendant que j’écris………. Je ne saurais zapper une petite rando du soir avec Paul et Dominique ! D’abord je me trompe de route et vais dans le mauvais sens mais c’est un régal, toutefois Véronique et Thierry renoncent à recommencer de l’autre côté mais nous autres repartons et ainsi jusqu’au mur de la Préhistoire qui vaut le détour ! il se délabre mais dans le soir tranquille c’est une belle petite excursion. Le lendemain à Pinar Del Rio, dans l’après midi cela avait été bus et archi bus pour visiter la fabrique de cigares et ses employés en cage ! le matin avait été plus tonique avec ce beau garçon aux yeux bleus et au type un tantinet russe qui nous a raconté l’histoire de cette fabrique de cigares Robaina http://www.cubalatina.com/cigares/h...

Nous voyons le séchoir à tabac où les routards de Club Aventure ont dormi sur des hamacs

Le dîner est superbe : poulet et moros y cristianos ! http://www.recettespourtous.com/rec... Mais le petit déjeuner ………… œufs frits dans moulte huile et de la camomille en guise de thé ! Pauvres buveurs de thé ! On nous confond vraiment, j’aurais dû me méfier et apporter mon éco ! Enfin hier Dulce nous avait trouvé pour chacune un sachet de thé mais dorénavant je suis à la menthe, faut bien s’adapter ! sinon fruits frais (un peu parcimonieux mais si gentiment présenté…) pain, miel et ignorance totale de la mantequilla , quand on sait le prix du beurre !... Ici on vit pourtant au rythme anglo-saxon : il y a du monde toute la journée dans les rues, l’animation malgré la chaleur et le soir personne ! Aussi tous sont derrière des grilles….que de fois vous aurez vu une carte postale avec un Cubain âgé, une petite fille aux nattes dressées sur la tête, toujours derrière des grilles…

Au petit matin nous prenons notre bus pour Remedios.

REMEDIOS accueil magnifique chez Ania, Eberto et Ebertico leur fils ! et enfin j’ai pu admirer la Vierge enceinte (pas plus de 5 mois !) de l’église enfin ouverte ! et ce retable en bois doré splendide au cours de la fête des fleurs de mai ! Quelle chance ! Toutes ces petites filles bien coiffées et mon groupe de mécréants qui chante Ave Maria dans l’église…….. Un miracle véritablement ! nous restons tout du long de cette fête joyeuse soutenue par le Père Franciscain qui nous salue amicalement à la fin et par les abuelas qui donnent le ton et surveillent tous ces enfants qui viennent finalement pour le cadeau qu’ils auront s’ils suivent l’enseignement chrétien ! c’est le communisme à la cubaine !

Dîner de poulet, riz, pois chiches, et gâteau traditionnel au dessert, à Cuba on fait un gâteau très représentatif, c’est une génoise fourrée à la confiture mais ornée de crème rose, verte tendre ou même bleue sur le dessus ! mais je peux dire maintenant que ce dîner a été si fameux que c’est vraiment le meilleur que j’ai dégusté à Cuba, Ania et son mari, ainsi que son fils car ils cuisinent en famille, sont d’excellents cuisiniers. Cette nuit il a plu un déluge, alors j’ai mis mon maillot de bain et suis allée sous cette pluie bienfaitrice dans le patio, une douche locale ! Toute cette bonne eau douce ne sera pas perdue !

Nous partons pour le Cayo Santa Maria : le désastre écologique ne tarde pas, ça pue et maintenant les plages sont payantes ! Heureusement il en reste une gratuite pour les Cubains, mais………..au secours, ici ça pue et c’est la raison hélas ! Chouchou, Dominique et moi, nous nous promenons plus loin sur une belle plage qui nous autoriserait un bain mais ce sera encore mieux après : après le déjeuner d’un sandwich à l’aeropuerto de Las Bruyas (ça a bien changé, tout est agrandi) le groupe va rechercher une autre plage, même payante tandis que Dominique et moi nous partons en roller sur cette chaussée parfaite et je retrouve un sentier que César nous avait montré et qui conduit sur une belle plage de l’océan avec vagues et eau pure ! mais au loin des grues, quel dommage ces constructions qui sont des destructions………. Dominique et moi nous parcourons ce bitume de rêve dans ce paysage tout autant féérique sauf que maintenant ça construit de partout, avec des travailleurs déplacés dans des bus antiques, vieux camelos déglingués….chauffeurs ivres qu’il nous faut éviter en douceur, d’ailleurs ils nous klaxonnent joyeusement mais leur conduite est peu stable et on ne sait jamais !!! ça tangue sur la route le soir venu !! nous sommes prudentes.

Chez Ania la musique est super ! le décor est beau, sa maison, ses meubles de famille, l’ambiance, les objets tout est beau, elle est notaire, son mari est ingénieur et Ebertico leur fils est à l’armée où il se rend tôt le matin. A Cuba les notaires travaillent sur les héritages, nous parlons elle et moi toute la soirée, elle en espagnol et moi en anglais mais nous nous comprenons bien et nous avons les mêmes idées. Ces Cubains vivent bien dans leur foyer familial et dans le pays tel qu’il est, non seulement c’est ce qu’ils nous disent mais c’est bien l’impression qu’ils donnent, et ils sont enchantés de converser avec les « étrangers » que nous sommes.

A Remedios, nous avons si bien mangé que j’en grossis et voici quoi : pollo con vegetales, comida, criolla, arroz imperial patatas fritas c’est délicieux, les cubains sont extraordinaires ils font avec ce qu’ils ont et utilisent tous les restes avec art et les poulets sont de vrais poulets qui chantent et non de pauvres poulets qui viennent de Nouvelle Zélande et ont fait 3 fois le tour du monde avant d’arriver à notre super marché du coin !

Le soir tout le monde va boire un mojito (enfin un … plutôt 3 ou 4 ………. ???) moi je reste à regarder les étoiles et discuter avec Ania, en me balançant sur ces chaises à bascules mais ce soir j’ai entendu dire qu’Ana une des participantes venue avec A Lo Cubano, a fait le travail à Cuba dans les années 1970 au temps de l’enthousiasme révolutionnaire ! Connaitrait-elle Marie Thérèse qui traduisait les bulletins de Fidel durant ces mêmes années, Marie Thérèse qui avait programmé nos voyages cubain de 2004 et 2005 ? je me bouge jusqu’au bar et je commence à discuter avec Ana. Et justement oui, elles se connaissent ! à partir de ce moment là je suis dans l’euphorie de rencontrer cette dame qui connait Cuba et Marie Thérèse et qui partage mes idées et qui me propose d’aller à Montevideo sa ville natale, de laquelle j’ai toujours rêver pour aller faire du roller dans cette capitale lointaine, belle et …..plate !!!

Le voyage continue : nous partons pour Moron. A Moron nous nous installons chez Marel et Idalberto, professeur de salsa qui saura me faire danser ! Nous allons à la ferme des crocodiles, un orchestre de macho macho chantent des chansons où les femmes ne sont que des jalouses, et puis une chanson ultra drôle dans sa mélodie mais finalement plutôt triste, voici grosso modo le refrain : "Pom,pom, pom, pompom, cierra la boca que hay un raton !!!" ça veut dire que le mari d’Asunscion (une femme) dormait la bouche ouverte et un rat en a profité pour entrer dans sa bouche mais personne ne sait comment soigner le pauvre homme ! quel répertoire magnifique !……..et puis ils chantent la chanson du Che ! le percussionniste a un citron en plastique accroché sur la main droite….. en guise de maracas ! Un autre a une casquette avec « I love Jesus » et encore un autre avec « Panthers », on attend une heure le déjeuner, les crocodiles sont nourris avant nous, tout le monde va les regarder manger. Il y a un jeune avec un t-shirt Lacoste, en fait Lacoste est écrit en gros et en travers et ce n’est guère discret façon Lacoste, bien sûr ça me fait rire, alors Ana lui demande si on peut le photographier ; il nous montre alors 4 doigts, qu’est ce que ça veut dire ? 4 cuqs ? ou 4 photos ? il est drôle en fait il en profite pour m’embrasser façon ! Quand je dis que toutes les femmes sont des bombes sexuelles ici……. ! Il revient avec une Bucanero (la bière forte locale), il nous entoure, il nous enveloppe, on rit beaucoup mais il saura se retirer avec classe car comme c’était parti ce n’était pas vraiment évident. Maintenant le déjeuner est arrivé, je mange un morceau de cerdo, un cochon sportif car j’y mets toutes mes dents !

Moron est triste et carrée, semble neuve, ce soir des jeunes étaient rassemblés autour d’un stade où il y avait une très forte musique, ils sont sur des vélos, le sol est parfait, une rando serait sympa ici ! mais toutes les activités prévues à Moron vont s’éclipser, c’est fermé ! Nous partons pour cayo Coco et Coyo Guillermo. Le désastre écologique est presque pire qu’à Santa Maria, évidemment Santa Maria a été construite plus tard, mais que dire de Cayo Guillermo le désastre est total et la plage paradisiaque de Cayo Pilar est aux mains des exploitants, faut bien vivre. Quelle chance nous avons eue en 2002 d’avoir l’impression de découvrir le paradis terrestre. Bien sûr je vais me baigner plus loin à droite, ce sera sûrement exploité bientôt alors j’en profite vite, je chante une chanson improvisée à la mémoire de la nature perdue.. l’eau est toujours turquoise et belle mais quelle foule soudain ! et à midi moins le quart les chairs sont exposées au dieu soleil dans toute leur blancheur….. pour permettre aux futurs docteurs le prix Nobel de médecine anti cancers dans quelques années et même avant ! Enfin ce matin j’ai un peu réussi à synthétiser et à raconter la révolution cubaine dans le bus, à notre groupe intéressé. Il y a encore du travail pour bien leur raconter et surtout tant à dire sur cette histoire qui fascine toujours. En même temps je suis émue d’avoir retrouvé ma bonne vieille chaussée de Cayo Coco , séquence émotion, (voir notre voyage avec Olivier Lacaze sur la chaine « Voyages ») elle se prolonge au carrefour sur Cayo Guillermo avec une 4 voies impressionnante, toute neuve bordée de lampadaires !! et personne encore dessus. En revanche les Cubains ont enfin le droit d’y aller bien qu’en 2002 cette plage sauvage les accueillait également mais à eux d’arriver jusque là ! Sur la plage, des oiseaux au chant comique rivalisent avec les téléphones portables qui font musique en même temps, je cherche l’oiseau vers le ciel ce qui me fais découvrir soudain les tentes installées ici pour obtenir un peu d’ombre, elles sont déjà toutes déchirées par le vent. Vers le soir, le soleil est maintenant sous nuages et nous nous promenons le long de la plage, la marée descend et découvre de vastes étendues de sable argenté, tout devient plus beau avec cette lumière inattendue et comme la plage se vide nous avons enfin l’impression d’être à la découverte du paradis ! En revenant j’ai pris de nombreuses photos de cette chaussée maintenant si longue, des buffles paissaient le long du chemin et traversaient tranquillement. La végétation y est très abondante.

A la nuit tombée, j’entends de ma chambre le train de Moron avec son charme de vieille locomotive et sa sirène retro (Olivier l’avait filmée en 2002), je chausserais bien pour aller voir mais on va dîner et dans la nuit on ne roule pas, ça n’a tout simplement pas de sens ! il fait bien trop noir !

Le soir suivant nous avons dîné tous ensemble, et dansé, chez nos hôtesses Maité Valor Morales et sa copine. Elles sont des cuisinières remarquables (ça se voit quand même sur leur tour de taille…. ! nécessaire sacrifice au bien-être de nous autres ?) porc grillé tendre et fondant, crevettes et soupe de pois chiches et riz et …. Un flan au désert ! et ces 3 musiciens, un âgé en pleine forme et ses 2 frères ? Véronique l’appelle le John Lee Hooker cubain … il ressemble à John Lee Hooker ! Moron désert, on rentre en faisant suffisamment de bruit (coutume française) pour qu’on nous reprenne gentiment, il y aurait un rôdeur ! info ou intox ? on arrive sans encombres ! Au fait il y avait un perroquet dans une cage dans le couloir chez Maité. Il était vert et rouge, ici il y a beaucoup d’oiseaux en cage.

Tous ces coqs qui s’égosillent le matin à Moron ! Et le train qui envoie sa sirène antique, ils se cocoriquisent, se parlent entre eux, Marel vient nous dire quelque chose, sans doute a-t-elle peur qu’on ne soit pas réveillées ! Illusion ! Avec ce concert de cocoricos, impossible !

Je descends prendre mon petit déjeuner, sur la table des fruits et un torchon blanc impeccable brodé d’une belle poule au fil rouge recouvre le pain, et dans cette salle à manger qui est le décor quotidien de nos hôtes, des meubles garnis de verres, de théières, des objets retro et plein de charme.. ! Marel me dit que « le petit futé » de cette année les signale, normal, ils sont super !...

TRINIDAD De Moron à Trinidad il y a 270 km que nous parcourons aussi en dormant !.une pluie fine de mai nous accueille et Trinidad est toujours aussi belle. Nous traversons rapidement la petite ville : nous allons directement vers le « Gran parque Topes de Collantes » pour visiter le parque Carbuni situé après une route en lacets pour parvenir au col. On peut dire ensuite qu’on l’a bien mérité ! Quelle beauté cette route ! une végétation splendide. A ce titre je note que Cuba avec ses moyens tellement restreints a trouvé le moyen de bien restaurer le pays ; les pâturages et les élevages sont nombreux ; des animaux (cabris, chèvres…) se promènent et broutent sur les talus et des près verdoyants renferment des bœufs, buffles, et autres animaux à cornes fatalement destinés à être transformés en hamburgers.. J’espère juste que ça ne représente pas la future obésité qui se développe également à vitesse grand V

Mais soyons positifs, les routes, les maisons, les transports tout semble s’améliorer, sans parler des merveilleuses reconstructions d’Eusebio Real Spangler à la Havane. On sait où va l’argent de l’UNESCO, ici ça se voit d’années en années.

Après avoir achevé de parcourir cette route de montagne vertigineuse , nous voilà dans un restaurant bien cubain : non, non pas une belle toiture en chaume sur une charpente savante, mais un de ces blocs de béton avec odeur de renfermé issu de l’architecture stalinienne alors que nous sommes totalement à l’air pur de la montagne ! Mais j’apprends que la sœur de Salvador, notre chauffeur, travaille ici, ok, bonne raison acceptée ! surtout que Salvador porte bien son nom, il nous a amené ici sans embûches et franchement chapeau car la route pour un championnat de descente serait encore trop extrême !

Un magnifique banian (caoutchouc) se trouve devant l’entrée du village qui est tout en blocs de béton, surréaliste dans un tel cadre de nature ! sans compter l’hôtel de « plaisance » ? plus proche du sanatorium que de l’hôtel de charme et on se demande un peu qui vient résider ici dans ce village tout en béton ! Mais cet après midi nous allons faire une escalade, une promenade sportive ….Le trajet en bus a été redoutable, la route en lacets que Salvador maîtrise avec art, (je suis quand même un peu retournée) mais la balade aux cascades après deux heures de marche dans la « jungle » vaut le détour, et en rentrant Salvador emmène sa fille qui dort paisiblement pendant ce trajet si ardu ! la confiance en son papa ! et elle peut, car Salvador nous ramène à bon port et dans les temps sur cette route en grand 8 Juste avant de quitter la forêt nous avons entendu soudain dans la nature un ….pic-vert ! et nous l’avons même vu … de dos ! toc toc toc on dirait une machine, une tronçonneuse ! ce petit bout ! quel barouf !

Je suis avec Ana dans une très belle maison à Trinidad, chez Cleof Zayas. Ana lui fait croire qu’elle ne comprend pas l’espagnol, c’est une ruse pour qu’il s’adresse aussi à moi ! et puis Ana aime blaguer ! Mais bientôt, pendant le dîner, toujours délicieux, elle me donne des nouvelles, car elle a regardé la télé avec la grand-mère, et elle a vu que des médecins cubains allaient dans les endroits les plus retirés du Nicaragua pour soigner les déshérités. Cleofe vit avec sa femme Victoria, et sa belle sœur Maria de Los Angeles et la mère de ces deux là, la grand-mère qui regarde la télé ! et ce soir là Cleofe est parti chez son père pour le secourir car le vieux monsieur est seul. Les Cubains que nous avons rencontrés ont tous leurs parents à la maison !

Nous allons passer la soirée à la Trova de la Musica dans Trinidad nocturne, bien calme, sauf à la Trova qui est située sur les marches à droite de l’église où un orchestre électrifié me fait fuir, alors je reviens sur les pavés célèbres et j’écris mon journal sur la terrasse de notre belle demeure de quelques jours, sous la tonnelle de fleurs suaves qui embaument le soir.

Il pleut toujours ce matin à Trinidad, une petite pluie fine et fraîche et aussi un peu étouffante. Nous allons avec le train antique jusqu’au fameux campanile qui servait à surveiller les environs et surtout les esclaves au travail. La brave locomotive m’enchante, elle est rythmée sur un vieux blues qui tend vers le rap … Dans ce train la climatisation est naturelle, pas de fenêtres, et au bout du wagon une toilette qui gagnerait à recevoir un coup de jet d’eau ! et un musicien en solo sorti lui aussi des années 1950 avec ses tubes d’époque : la bamba, la cucaracha, le chachacha…. Les vieilles rails résistent à coups de cendres distribuées au fur et à mesure par le machiniste qui descend et remonte avec sa pelle pleine des cendres chaudes au cours de l’avancée du trajet, et les ponts en bois s’ébranlent à notre passage….frissons garantis !

Nous visitons le campanile et ses 136 marches ; la vue est unique là-haut, on se croirait dans Vertigo d’Hitchcock ! Ici jolies broderies et musique sont proposées aux touristes qui sont accueillis, non, attendus ! le petit commerce s’organise bien entre les chaudrons immenses qui servaient à faire la mélasse, les femmes du pays présentent (un peu agressivement) les nappes et broderies aux points traditionnels et faits de leurs blanches mains. Avec Jean Louis nous perçons le mystère des ongles peints des Cubaines. Ils ont des motifs incroyables (des mickeys par exemple), ce sont de faux ongles, une activité qui fonctionne très bien ici ! nous avions vu au Vedado une petite échoppe de manucure !

Pendant le déjeuner (un sandwich qu’on attend une heure), l’orchestre nous rejoint, la guitare rythmique est tendre, ils ont un répertoire nouveau pour moi, derrière eux le décor mouillé des arbres exotiques, les fleurs jaunes, les palmes, les flamboyants … un oiseau se pose sur une branche qui bascule et le pauvret si drôle s’entortille autour ! En direct de cette terrasse de la belle demeure d’Alejo Iznaga, qui a donné son nom au village et à la gare … Nous repartons sur la locomotive 1552 qui date de 1914 et avec laquelle nous sommes arrivés, elle était utilisée pour le transport du sucre et fut fabriquée aux USA à l’instar de ses « sœurs » vieilles Chevrolet, Studebaker etc qui animent le paysage cubain en plus des services qu’elles rendent encore !

Cet après midi je suis venue sur la plage d’Ancon pour repérer la route en roller mais je regrette car la plage est un peu sale (pour pas dire autrement) et ne me dit rien qui vaille et pour la route c’est kifkif ! La plage est plate et calme et jonchée de déchets de toutes sortes, on dépose les 5 d’entre nous qui vont plonger un peu plus loin sur une plage de corail qui s’avère toujours plus attirante pour la baignade que la plage de sable blanc (gris ? ) Après leur plongeon ils nous confirmeront que les fonds sont beaux et juste snorkeller apporte déjà un splendide spectacle durant des heures et sans qualification ! En rentrant de la plage d’Ancon je scrute encore la route soigneusement au cas miraculeux où nous pourrions enfin patiner demain tant il est vrai qu’il pleuviote sans cesse ce qui résout le problème…des crabes de toutes tailles traversent la route et les voitures habituées ralentissent pour en épargner le plus grand nombre.

Je rentre dans notre patio délicieux et c’est un long moment de conversation sur les fauteuils à bascule avec Ana et nos hôtes. Nous pouvons discuter avec eux, leurs informations sont vraiment enrichissantes, Ana et moi sommes toujours chez des hôtes de nos opinions…. Et si nous nous croyions dans une des plus belles demeures de Trinidad, Dominique et Pierre Yves, puis Véronique et Laurence nous invitent à voir le palais dans lequel ils résident ! O splendeur : jardins intérieurs, grandes pièces avec meubles anciens, écran plat géant pour la télé au passage… toute cette maison respire la classe et la sérénité … un tableau noir retro sorti d’une école élémentaire des années 50 sert aux devoirs de la petite fille de la maison, la maman nous explique que par tradition, elle-même et sa mère faisaient leurs devoirs scolaires sur ce tableau ! une belle bibliothèque sous verre à l’autre bout de la galerie attire mon attention, je ne peux pas m’incruster ici, dommage, je ferais bien l’inventaire de ces ouvrages anciens …. Véronique a offert une collection entière de Barbie, les habits, les petites bottes, chaussures et tout l’attirail de la poupée chérie, à la petite fille, tous ces trophées sont bien rangés sur la table et c’est émouvant d’imaginer la joie que ces cadeaux a engendré…

Ce matin, jeudi, dernier jour à Trinidad, nous avons parcouru la ville sous la pluie (fine) et sommes allés à la banque en bus par un chemin alambiqué. Paul me demande où sont les magasins, je lui réponds « en face de toi il y en a un » étonnement de sa part, car c’est un magasin du peuple et je l’y accompagne avec plaisir. Il y a de moins en moins de ces magasins où on paie en monnaie locale et qui fournissent les Cubains en denrées de base (riz, lait, café …) et cigares à un cuq la boîte de 10 !! au passage le marchand nous offre le Granma http://fr.wikipedia.org/wiki/Granma...) et http://www.granma.cu/frances/

car Paul me demande aussi après la presse locale ! Plus tard, nous rejoignons Véronique qui avait apporté des nounours en peluches et autres jouets récoltés auprès des enfants de sa commune. Elle a offert ces cadeaux à une école d’enfants handicapés où la joie explose sur tous les visages et le soleil brille dans les cœurs malgré ce jour pluvieux !

En attendant le groupe dans la maison de notre hôtesse je remarque la petite statue de saint dans un coin. A Cuba, si on regarde attentivement dans les coins des maisons, on trouve un petit autel dédié à Saint Lazare, il se peut que dans d’autres maisons un autre saint soit vénéré, mais depuis que j’ai remarque ce premier petit autel je le remarque maintenant dans toutes les maisons où nous passons. Quel dommage que j’ai manqué d’attention plus tôt car j’aurais plus à dire sur ces oratoires, le saint est en tenue de pauvre et devant lui il y a deux coupelles, on y met de l’argent, des « dineros » des piécettes, et ainsi nous en aurons en retour, le saint est généreux. Et si soudain toutes ces choses qui vont un peu mieux pour moi depuis le retour étaient le fait de San Lazaro ………………..

Plus tard nous avons quartier libre, j’en profite pour visiter le musée historique, les hirondelles font leur nid dans la salle de conférence, d’ailleurs elles sont partout dans ce musée, virevoltant autour des visiteurs en chantant joyeusement leur présence ! Ana m’attend au café d’en face alors comme je l’ai fait attendre 50 minutes je l’accompagne au marché comme promis, et elle réalise l’exploit de me garder à piétiner entre les étals à acheter des choses inutiles ! Mais qui, nous l’espérons, ferons le bonheur des amis au retour et surtout celui des marchands. Pas tellement inutile car à un moment donné Ana souhaite acheter une petite robe brodée pour sa nièce. Elle voudrait que « Cuba « soit brodé au fil vert sur le devant de la robe comme ça l’est sur une petite salopette qui attira notre attention auparavant, la discussion commence en espagnol et je dis entre mes dents à Ana , « à Dakar ce serait déjà brodé comme tu le veux ! » bien m’en a pris, car Ana lui dit et nous obtiendrons une heure plus tard la robe telle que souhaitée ! et voilà qu’elle veut des maracas avec le prénom d’une de ses amies, aussi sec nous réitérons la formule Dakar, ou Sana’a (au Yemen) et je pense maintenant que ce marché obtiendra de meilleurs résultats auprès des touristes en gravant ou en brodant à leur nom les objets souvenirs ! au moins j’aurais servi à quelque chose !! Dans le cadre de nos aventures, l’installation à Trinidad a réservé une surprise vraiment glauque aux belles Fetiha et Xuan. Elles me la racontent aujourd’hui : elles sont installées au 1er étage d’une maison (pas terrible) et voilà qu’en rentrant de la soirée à la Trova que ne voient-elles pas dans l’ombre sous l’escalier qui mène à leur appartement : un mâle entrain de se masturber dans le noir….. Frayeur (légitime) de nos amies qui montent vite ouvrir leur porte pour se réfugier dans la quiétude de leur « home » et en ouvrant cette porte les voilà nez à nez avec leur propriétaire dont le visage n’est guère plus avenant surtout dans la nuit et dans cette situation, il est là, devant elles, de marbre, elles se sentent un tantinet seulettes avec cette présence insolite qui se croit rassurante ! et pour couronner l’affaire leur salle de bain se trouve au-delà du palier, ce qui les oblige à faire les 5 mètres qui séparent la salle de bain de leur chambre top chrono pour vite verrouiller chez elles et enfin souffler ! Viva Cuba ! Elles sont stoïques…..après le vol (brutal à la Havane) de son appareil photo, j’ai peur que Fetiha ait un mauvais souvenir vu sous certains angles…

Surtout qu’en voyant surgir ce propriétaire tout gros et tout noir soudain du rez-de-chaussée pour leur demander les instructions du dîner, je suis surprise moi-même un fruit « chirimoya » à la main qu’elles viennent de m’offrir de l’arbre de leur terrasse (les bons côtés) en me recommandant la discrétion…. Je suis en débardeur et en short, le fruit à la main (caché autant que possible) mais trop visible sur mon visage coupable tant je manque tomber du perron en le saluant … de loin !

Le coucher de soleil sur Trinidad vu de leur terrasse était un bien beau spectacle, je rentre discuter politique avec Ana et Maria de los Angeles….. !

Notre dernière étape est Cienfuegos. Nous visitons la forteresse Notre Dame des anges qui garde l’entrée de la baie et qui fut construite en 1745. http://www.cuba.to/cuba/show_destin...

Elle est en réfection car il est clair que tout le pays se ravive ! Et ça vaut la peine, c’est un endroit fortifié et fort intéressant, une jeune guide nous fait visiter ce site historique et nous raconte les légendes qui s’y rattachent : Donà Leonora de Cardenas, épouse du premier constructeur des lieux hante toujours le château fort car son mari l’a sévèrement punie pensant qu’elle le trompait avec tous ces hommes qui passaient ici Depuis ce lieu qui a servi aux l’armées cubaine, américaine, espagnole….a également été la première église où on pouvait se marier, être baptisé … on s’y refugiait en temps critiques (ce qui ne manquait pas) sa situation à l’entrée de la baie de Cienfuegos assurait la tranquillité de toute la région, impossible d’entrer dans la baie en bateau sans être vu du guet ! Nous parcourons en bac la distance qui sépare l’extrémité de la baie à la forteresse, au loin des panneaux « bienvenu aux socialistes » nous accueillent en décorant le paysage cubain …………..

Cienfuegos est une très belle ville, propre, prospère, avec rues piétonne parsemée de magasins bien achalandés et musique dans les rues. Partout des arbres, des bancs, et … des poubelles qui n’empêchent pas un homme de ménage de ramasser chaque détritus oublié………. Un modèle de ville avec ses accès handicapés, sa rue aux charrettes à cheval qui sont ici le transport en commun qu’une écolo comme moi pourrait baptiser d’avant-garde (alors que je suis hélas certaine que le souhait des habitants de cette ville sera de se doter au plus vite d’immondes autobus polluants …………. !)

Je pars seule à la recherche du cimetière célèbre avec ses anges aux ailes de pierres. Je parcours pas mal de rues moins élégantes mais où je croise partout des gens attentionnés qui me renseignent très bien malgré ma grosse lacune en espagnol ; j’y parviens enfin mais …….. il est fermé pour ….. Réfection ! Décidément ce pays sera rénové bientôt, une dizaine de « travailleurs » sont assis devant la grille du cimetière et m’accueillent aimablement, je prends deux photos pleines de nostalgie, Jean Louis nous a dit que la belle au Bois dormant était enterrée dans ce cimetière ! Cienfuegos est cossu et la maison où nous résidons Ana et moi est tout droit sortie de « Mon Oncle » de Jacques Tati ! nos hôtes aiment leur vie et sont heureux du régime, non pas pour parler avec une langue de bois, Ana est assez fine pour amener une conversation sincère, de plus les enfants de la maison âgés de 24 et 26 ans habitent en Floride mais reviendraient volontiers au pays et laisseraient encore plus volontiers le « paradis capitaliste » derrière eux !

Cette maison, chez Luisita, est un trésor pour exposition à Beaubourg d’une rétrospective des années 1950 ! y compris les ustensiles de cuisine Et tout est en parfait état, surtout la salle de bain qui comporte un bidet d’une efficacité redoutable…………avec jet d’eau façon dos de baleine qui souffle, vous voyez !!!

Les marchands parcourent les rues de cette petite Californie en vélo et en chantant leurs marchandises, fleurs, pain, en plus de la chanson un sifflet strident réveille ceux qui n’auraient pas entendu !

Il fait très chaud, un ciel bleu et sans nuage fera de cette dernière journée un souvenir de bonheur. En face la mer et le long du Malecon local, de très beaux bâtiments qui ont accueillis des chefs d’états. Plus tard je visite la cathédrale avec ses beaux vitraux XIXéme et son maître autel à la Vierge, l’allée centrale est parsemée de citations bien pensantes : les dictats religieux en phase avec les dictats révolutionnaires !

Dans la rue piétonne je trouve un roman de Daniel Chavarria http://fr.wikipedia.org/wiki/Daniel... j’avais adoré « un thé en Amazonie » que j’avais trouvé à la bibliothèque de mon quartier, je partage avec Ana ma découverte, elle adore aussi cet auteur et je me lance pour elle à la recherche de la librairie où j’ai vu ce livre (lequel ? il est en espagnol !) de D.Chavarria et je le retrouve ! maintenant nous pouvons rentrer en France !

Le dernier jour nous ne passons que deux heures à la Havane en attendant notre avion ! adios Cuba ! nous reviendrons !!

Ce petit bonhomme sur son cheval est un personnage très populaire que vous avez sans doute vu sur les murs de toutes les villes de Cuba, il est dessiné par Elpidio Valdès qui est un célèbre déssinateur cubain, il travaille bien sûr à l’ICAIC, le grand institut cubain de création de dessins animés qui ont produit le célèbre "Vampiros de la Habana" et mon ami Guilermo travaille avec lui à l’ICAIC .



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