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CUBA 2012
par : Claire

Voyage CUBA 28 octobre- 11 novembre 2012

Le récit de notre voyage par Claire :

Un cyclone ravage l’Oriente, cette région de Cuba qui se trouve vers l’Orient comme son nom l’indique, le cyclone s’appelle Sandy et tout le monde en parle car après Cuba et surtout Santiago et cette région de l’Oriente, il dévaste la Floride, il y a des morts et bien sûr beaucoup de dégâts (voire en annexe l’article concernant ce sujet). Aussi l’aéroport de Santiago de Cuba est fermé et les vols sont détournés sur la Havane, ou remboursés ou encore remis à une semaine. Nous acceptons, bien obligés, d’atterrir à la Havane à nos dates – difficile de différer un voyage de 34 personnes !. Et en arrivant nous prendrons notre bus qui nous emmènera à Camaguey à quelques 500 km de la Havane vers Santiago.



Dimanche 28 octobre, jour de notre départ, il y a déjà 2 heures de retard à Paris Orly ! Aussi lorsque nous arrivons à José Marti (l’aéroport de la Havane) la nuit est tombée, alors que nous devions arriver à Santiago de Cuba vers 16h et assister au coucher de soleil sous les tropiques…. Sacré cyclone qui change les plans………. Chino, notre chauffeur bien aimé de l’année dernière, nous accueille à l’aéroport au milieu d’une foule excitée de touristes et de Cubains, et China ?? (Est-ce bien son prénom ?) La « future » de Charly (oui Charly qui était avec nous l’année dernière dans le groupe avait rencontrée ce qu’il pensait être son amour, à Cienfuegos, il a entretenu les relations avec elle et doit l’épouser au cours de ce voyage….), elle est là aussi à nous accueillir avec un beau sourire. Christine me demande si elle est enceinte …. Ça ne nous regarde pas, en fait elle a pas mal grossi ………..

Jean Yves est consigné à la douane, par notre faute ; chacun de nous a emporté une valise en plus ; il est encore possible, mais c’est la dernière fois, d’emporter deux fois 23 kilos, aussi nous avons notre valise personnelle et une valise remplie de rollers et autres « cadeaux » Mais Jean Yves a une valise pleine de roulements et « axes » ; les axes qui ne sont pas des épées ni des « choses dangereuses » mais du métal (c’est la partie sur laquelle la roue de roller est enfilée sur la platine, une petite tige en métal avec une vis à chaque bout, sauf que c’est un objet inconnu des douaniers et Jean Yves, sans un mot d’espagnol est encore en zone apatride, avec cette valise qui fait des bruits bizarres……..après de longs moments tout s’arrange ! et bientôt tout le monde est installé dans le bus et s’endort vite. La route est longue …

A 5 heures du matin nous arrivons sur la place de Camaguey, il fait encore nuit, et la banderole « hasta la victoria siempre » suivie du portrait du Che en haut d’un immeuble veille en face de l’église.



Nos hôtes arrivent les uns après les autres et nous emmènent dans nos résidences. Christine et moi sommes avec Afida et Nathalie chez Dinora et Alejandro et leur fille Lisbeth, 12 ans, qui fait du roller ! Mais ce sera pour notre réveil tout à l’heure en fin de matinée après avoir dormi quelques heures dans ……….un lit enfin ! Autrement dit au paradis après 11 heures d’avion et 7 heures de car !

La journée peut commencer, petit déjeuner cubain avec « smoothie » de goyave (les cubains ont presque tous un mixer et ils offrent des jus frais du jour avec les fruits de saison, et en ce moment c’est la saison des goyaves et des papayes car nous en aurons chaque jour (avec plaisir !).

La maison est jolie disposée comme de très nombreuses maisons cubaines : une lourde porte sur la rue (calle Avellaneda, qui est elle est de plus en plus bruyante avec les heures qui avancent car maintenant les Cubains ont des voitures et le bruit de la rue est infernal, toutefois il y a aussi et heureusement beaucoup de vélos et …. des véhicules électriques et silencieux !) et des pièces en profondeur le long d’un couloir agrémenté d’un patio en jardin avec orchidées et multiples fleurs disposées sur le grillage qui forme un plafond ombrageux.

Dans notre jardin il y a aussi une tête de femme au milieu de la végétation, cette tête ressemble à une tête réduite de tribu primitive, mais elle est en carton bouilli, porte un chapeau et des lunettes de soleil…


C’est une belle journée de roller dans Camaguey. Notre petit groupe est composé des rollers du groupe sauf Françoise et Marie France qui visitent à pied avec le groupe de salsa. Nous ne nous connaissons pas encore très bien avec les participants au groupe de salsa qui sont plus de 20 et nous 10 rollers. Donc Jean Yves, Martine, Joël et Laetitia, et Christine et moi nous partons à la conquête de Camaguey. La ville est en parfait état, restaurée et embellie car je l’ai vue il y a des années au cours de notre voyage en 2005. Le revêtement des rues est un délice de roller, sauf quelques rues en pavés, (et une rue piétonne où nous ne pourrons pas aller en roller car les rollers sont ici considérés comme vélos et soumis au code) mais la ville est classée au Patrimoine de l’UNESCO ….

- Le héros révolutionnaire Ignatio Agramonte (1841-1873) originaire de Camaguey est maintenant à l’honneur : l’aéroport local porte son nom et sa statue est présente en diverses places, de plus l’ancienne place des armes porte également son nom.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ignaci...

En roller nous avons le privilège de parcourir de belles distances et ainsi d’aller jusqu’à la place de la révolution, où Ignacio Agramonte est encore plus présent, un mausolée sur le modèle de celui du Che à Santa Clara est gardé par des jeunes gens en uniforme qui nous permettent de les photographier. Nous passons par le parc aux beaux arbres où se retrouvent les amoureux..

Le soir même : premier cours de salsa dans une maison aux hautes marches en marbre plutôt en mauvais état, nous montons sur la terrasse où le DJ de la soirée est occupé derrière une longue table en formica et sous un éclairage au néon verdâtre, le son est … pas terrible, l’électricité est maintenant en de trop nombreux endroits où les musiciens et le son cubain si célèbre avaient leur place. Cette ambiance m’évoque la « pauvreté » de la nouvelle « richesse » qui s’installe ici…. le sens des mots………….

Le dîner chez nos hôtes est succulent et nous rions en nous balançant sur la balancelle en fer forgé de notre patio avant de dormir à poings fermés.

Lundi matin Qu’ouis-je ? qu’entends-je au matin charmant ? Les cloches de l’église voisines sonnent ….les heures, mais elles sonnent, je n’avais jamais entendu les cloches des églises à Cuba ! Et j’en entendrais beaucoup d’autres sonner ici ! Les temps changent en effet ! Nous partons à 8h30 ce qui est humain, et en plus ce sera 9h (Ah retards de certains !!…) ….La route est celle de Las Tunas, la route suivie dans le merveilleux film « Guantanamera » de Tomàs Gutiérez Alea, que nous vous recommandons ardemment :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Guanta...)

Beaucoup de vendeurs de chapeaux de paille le long de cette route, le temps est radieux. A 11h on s’arrête dans un « relais de la route » eh oui ! Maintenant à Cuba et même dans cette partie lointaine de l’Oriente, des bars sont ouverts et on peut y manger, y boire, acheter des cartes postales et autres souvenirs et hélas la musique y est toujours électrifiée et…pas terrible ! Il y a 10 ans on faisait pipi dans des toilettes infectes mais des musiciens locaux s’approchaient en chantant déjà avec un grand sourire édenté, ils ne cherchaient même pas le dollar juste une relation humaine et nous faire partager ce son qui est leur célébrité… la vie va…

Nous faisons un stop à Bayamo. Très belle ville historique fondée en 1513 par Diego Velasquez de Cuellar

http://fr.wikipedia.org/wiki/Bayamo

La place centrale est entièrement restaurée (j’étais aussi passée à Bayamo en 2005 mais quel changement en quelques années et en bien !), à la Trova de la Musica nous avons enfin la joie d’entendre un groupe de musiciens sensationnel « le vrai son cubain » l’enthousiasme !

Ça existe toujours, Cuba entretient sa légende !

Les musiciens nous chantent même l’hymne national cubain calqué parait-il sur notre Marseillaise, car la Révolution Cubaine est bien calquée sur notre révolution Française dont ici tout le monde connait les protagonistes : Danton, Robespierre, Saint Just, Camille Desmoulins, Joseph Bara … (enfin peut être que ça se perd de nos jours mais j’ai été étonnée parfois lors de conversations avec des Cubains, ils savaient la date de la mort de Danton et de Robespierre ! et même Robespierre est un prénom cubain ! attention la France nous sommes un modèle !)

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Nous restons déjeuner à Bayamo dans un hôtel restaurant refait à neuf et avec goût ! en revanche en arrivant à 34 personnes nous sommes toujours condamnés au sandwich jambon fromage ou jambon seul ou fromage seul !!! Mais deux dames très élégantes (nous apprendrons qu’elles viennent de Buenos Aires) déjeunent à une autre table de plats qui semblent succulents. L’endroit est vraiment très beau, avec un patio fleuri et un comptoir en bois avec une statue de « l’employé » -ex esclave ? Local accueillant et souriant. Quelle paix ce serait de venir passer quelques jours dans un tel hôtel !

Nous reprenons la route (en retard sur notre plan mais qu’importe c’est les vacances et chacun a pu acheter des souvenirs et marcher dans cette petite ville si typiquement cubaine) vers Guantanamo. Le paysage est dévasté par le cyclone, des arbres meurtris, des maisons au toit arraché… la nuit tombe alors que nous sommes encore loin de Baracoa notre destination pour les deux jours suivants ! La route est excellente le long de la mer, la plein lune s’y reflète au loin, Chino est un as du volant sur cette route appelée la Farola, toute en lacets, nous la verrons de jour au retour, pourtant même la nuit le mystère de cette nature qui abrita les révolutionnaires de la Sierra Maestra est très impressionnant !

http://www.youtube.com/watch?v=aKZ7...

Parfois une femme assise sous un arbre, et soudain un homme exorbité, une machette à la main, surgit et se place au milieu de la route, sous les roues du car, très angoissant, un peu film d’horreur, cauchemar dans la sierra ! Chino l’évite avec tact… Nous sommes très fatigués en arrivant à Baracoa, un dîner charmant est préparé sur la terrasse par nos hôtes qui sont très très chaleureux et attachés à se présenter en famille ! Maria, son mari et Manolin, leur fils, à la « Mary’s house » !



Mardi, je me réveille au chant du coq avec le soleil levant que je vais contempler de la terrasse. Ces coqs n’ont pas arrêté depuis 4h du matin. Ils chantent les uns après les autres et le dernier coq a la voix cassée ! Ensuite il y a un répit et ça recommence en chaine…en fait c’est très drôle !

Nous sommes au bout de Cuba à l’extrême est, là où Christophe Colomb a débarqué en 1492 en croyant qu’il était aux Indes ! Sa statue se trouve sur le Malecon.

Les Indiens Taïnos habitaient la région avec leur chef Hatuey dont la statue en buste est sur la place en face de l’église. Cette église a été construite pour convertir les « Indiens » « païens » à la chrétienté, mais Hatuey n’a jamais renoncé ; avant de mourir martyrisé il a demandé à Las Casas, le prêtre qui lui promettait le paradis s’il se convertissait « y a-t-il des Conquistadors au paradis ? » le prêtre a bien entendu répondu « oui » et Hatuey lui a dit « alors je ne veux pas y aller »

http://fr.wikipedia.org/wiki/Hatuey

Je contemple les toits bien délabrés, (le cyclone a touché Baracoa également) depuis notre terrasse ; les fils électriques traversent le paysage mais de beaux cocotiers et une branche de maracuja en premier plan se balancent dans le vent du matin, un minuscule oiseau traverse le champ de mon appareil photo mais trop rapide le p’tiot, je le rate ! Baracoa s’éveille :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Baracoa

Notre premier petit déjeuner à Baracoa a lieu sur la terrasse avec nos amis, nous sommes avec Françoise et Henry qui sont des amis d’enfance pour moi ! Nous avons rendez vous avec Benny, notre guide cubain qui parle anglais, en fait il parle un anglais américain absolument parfait, je lui demande comment il a chopé cet accent parfaitement américain, « à l’Université de la Havane » ! Il n’a jamais quitté le pays ! Benny nous montre la petite ville de Baracoa qui fut longtemps coupé du reste de l’île, on y parvenait qu’en bateau. Depuis il y a la Farola qui traverse la montagne ! Les objets touristiques sont très jolis ici et j’encourage à acheter local, à Cuba il faut acheter ce que l’on trouve au moment où on le trouve, rien ne prouve que l’on peut retrouver un objet même un jeu de dominos, très populaire à Cuba, dans une autre ville, sinon au double de prix et jamais identique ! Il y a un cafouillage ce matin car tout le monde n’est pas au rendez vous, il pleut et nous constatons que le revêtement est vraiment pourri en tous cas si on voulait le faire en roller, même si Joël persiste il va vite renoncer en voyant le Malecon, la troisième plus longue promenade de Cuba, qui malgré son charme a bien besoin de travaux ! Au milieu du Malecon se trouve la maison de la « Russe », une femme au destin surprenant, décédée en 1979, elle accueillit le Che et Fidel après la Révolution. A présent c’est toujours un petit hôtel :

http://www.cubaism.com/fr/hotels/vi...

Puis nous partons en bus sur la route de Maisi, dernier point extrême est de Cuba qui servi de « décor » au film « Viva Cuba » que je vous recommande :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Viva_Cuba

Nous allons visiter un jardin extraordinaire ! Un vrai verger indien, à l’origine plantation de cacaoyers, auxquels s’ajoutent pêle-mêle des bananiers, des piments, du café et d’autres plantes encore que Benny nous montre et nous explique. Puis nous pouvons acheter du cacao brut et du beurre de cacao, boire un cacao maison délicieux, et d’autres produits naturels de ces vergers à la ferme rustique. La route vers Moa (au nord) est aussi spectaculaire que la Farola et depuis de nombreuses années je souhaitais l’emprunter, mais il semble qu’elle soit bien fermée en ce moment, pour toutes sortes de raisons militaires et climatiques … n’empêche, nous allons quand même jusqu’au tunnel des Allemands, un rocher naturel qui forme tunnel au bord de la mer, il tient son nom d’une famille allemande qui résidait ici et faisait payer un péage aux gens de Maisi lorsqu’ils voulaient passer pour aller à Baracoa !

A midi Jean Louis a préparé une surprise pour l’anniversaire de Lucie, un méchoui (trop délicieux !) et le gâteau traditionnel d’anniversaire des Cubains ; c’est le gâteau dans toute sa splendeur de crème rose mais parfois vert amande ou blanche, une tradition ici !

Après ce succulent et copieux déjeuner nous avons la démonstration de l’homme aux 24 doigts ! à première vue, il est tout à fait normal, plutôt bel homme, à nous de trouver ce qu’il a de spécial, et en regardant bien il a un doigt supplémentaire à chaque membre : pieds et mains ! Et bien sûr grâce à ça il grimpe au cocotier en quelques minutes ! Non ! Ce n’est pas grâce à ses doigts surnuméraires ! C’est juste grâce à son talent de grimpeur !...quel spectacle ! Plus tard nous avons droit à une promenade en barque jusqu’à une petite île déserte mais le temps est maussade et frais ce qui enlève de son charme à cette balade vespérale, il n’a, à ma connaissance, jamais fait si frais à Cuba, même froid ! (le soir couverture en plus !) Pour revivre un peu notre passage à Baracoa voici une petite video qui se passe dans ces endroits où nous sommes allés : http://www.youtube.com/watch?v=mJjH...

Le lendemain matin, jeudi 1er novembre 2012, le départ est encore retardé à cause du business de l’huile de coco ! Il est possible de s’en procurer avec nos hôtes et à un tarif défiant toute concurrence, comme en plus elle est excellente et bio…. Charlie est encore plus en retard il n’a pas compris l’heure de départ et pendant ce temps là, la pluie tombe averse ! Alors ?... Cette fois ci je vois bien la route la Farola, il fait jour mais une brume comme en Ecosse enveloppe le paysage, et puis cette route spectaculaire s’achève au bord de la mer, là où la lune se reflétait à l’aller. A San Antonio del Sur le revêtement devient parfait, et si peu, si peu de voiture ! Quelle belle rando nous pourrions y faire… un jour… ! Mais le revêtement se détériore à nouveau puis il redevient impeccable à Maqueicito et là où c’est vraiment parfait c’est sur …….l’autoroute entre Guantanamo et Santiago, où Benji et Fred restent couchés en travers de la route pendant une minute, le temps de bien les prendre en photo !

Nous arrivons à Santiago en milieu de journée. La ville est déjà bien déblayée après le cyclone meurtrier, tout de même les toits et les arbres arrachés sont nombreux et les tas de déblais aussi, certaines rues sont fermées. Nous résidons chez Pedro y Laura, drôle de couple, Laura est en robe de chambre, elle porte des lunettes qui lui donnent un air intellectuel, nous attendons dans le patio feuillu car je dois remettre argent et document à la maman d’Alejandro mon nouvel ami cubain à Paris ! Tout se passera bien : mission accomplie, sauf la grand-mère dérangée par le (peu de) bruit que nous faisons. Elle sort de sa chambre qui se trouve juste à côté du salon et nous fait les gros yeux ! (il est 15h !!) La petite sœur d’Alejandro reçoit des patins et ce qu’il faut pour se mettre au roller, sourire radieux ! La maman reçoit les papiers précieux et j’espère bien vite revenir ici et retrouver ces gens adorables ! Car Santiago est une ville à l’ambiance « ambiance » ! C’est Cuba ! Ancienne capitale elle garde une spécificité de ville authentiquement cubaine, elle donne envie de s’y attarder ce que nous ne pourrons, hélas, pas encore faire cette année à cause de Sandy (dans de nombreuses maisons il n’y a pas d’électricité et l’eau est marronnasse) ; mais nous assistons à un spectacle remarquable qui retrace l’histoire des esclaves et des religions qu’ils pratiquaient, la Santeria et le syncrétisme chrétien et africain (Yoruba) toujours très vivace. http://fr.wikipedia.org/wiki/Santeria En sortant de ce spectacle remarquable qui se tenait au musée du Carnaval, c’est un énorme concert avec un orchestre de tous les instruments qui anime la rue … ambiance encore !

Puis nous visitons de la caserne de la Moncada, visite commentée par une jeune étudiante en histoire, mais la nuit tombe et nous ne verrons que l’extérieur illuminé. La majorité du groupe part au cours de salsa, sauf Christine, Alain, Françoise et moi, nous restons autour de cette caserne qui fut le premier théâtre de la révolution : en 1953 Fidel Castro, Abel Santamaria, et une centaine de jeunes engagés dans la lutte, prennent d’assaut cette caserne militaire au cours de la journée du 26 juillet http://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvem... qui reste célèbre malgré son échec. Après la révolution ce fait d’armes prend le nom de M26 : « Mouvement du 26 juillet ». Fidel Castro fut emprisonné dans cette caserne puis libéré, ironie du sort, grâce à une amnistie de Batista - le dictateur à la solde des Américains et surtout à la solde de la mafia - et Abel Santamaria fut tellement torturé qu’il en mourut. Sa sœur, Haydée Santamaria, emprisonnée également se suicida en 1980, elle entendait toujours les cris de souffrance de son frère dans la cellule voisine. Je ne trouve pas d’artiche sur Abel qui était journaliste et fut à l’origine de la rédaction de la Révolution avec Fidel Castro dans son appartement du Vedado à la Havane. http://www.marxist.com/celia-hart-s... mais je trouve cet article (ci-dessus) sur les enfants d’Haydée, nommés Abel (en hommage à son frère) et Célia (sûrement en hommage à Célia Sanchez qui fut une amie de Fidel Castro et grande révolutionnaire, grande fumeuse comme il était de coutume à Cuba, elle mourut d’un cancer de la gorge et Fidel Castro décréta (limita… comment interdire de fumer à Cuba !) l’interdiction de fumer !) http://fr.wikipedia.org/wiki/Celia_...

Après cet épisode M26, nous restons tous les 5 sur un banc de la seule plazza éclairée de la ville. Car Santiago est sombre et sans lumière toujours à cause de Sandy (tellement inhabituel pour nous) aussi cette place arborée accueille la petite foule de ceux qui souhaitent un peu s’attarder le soir, et nous offre un spectacle courtelinesque : nous sommes sur un banc – à qui avons-nous « pris » ce banc ? Nous ne le saurons jamais – car chaque banc de cette place semble être le domaine de personnes « habituelles » et à 45° en face de nous de nombreux jeunes gens terriblement efféminés se succèdent autour d’un homme d’âge mur assez beau de sa personne et le manège se prolonge toute la soirée comme un véritable défilé de mode, de petits bisous par ci par là tandis qu’une personne – homme efféminé ou femme masculine ? – dresse discrètement un portrait d’un de nous ! Elle viendra déposer ce dessin, très réaliste…. d’Alain qui lui laissera quelques cuq (la monnaie locale !)

Le lendemain matin, vendredi nous reprenons le bus pour aller jusqu’à la plage de Santa Lucia au nord dans la province de Camaguey où nous reviendrons passer la nuit !



En chemin, à quelques seize kilomètres de Santiago se trouve un lieu très remarquable où nous nous arrêterons un petit moment.



Peu connu des touristes s’il l’est terriblement des Cubains : c’est le sanctuaire de la Virgen de la Caridad del Cobre : la Vierge sainte patronne de Cuba, présente dans cette basilique, lieu de pèlerinage que l’on peut comparer à notre Lourdes. Ce lieu se trouve au milieu de carrières de cuivre d’où son nom. Par une route escarpée nous arrivons bientôt proche de l’église et à peine le bus est-il engagé sur l’étroite rue que des groupes de jeunes hystériques le stoppent quasiment en tendant des bouquets de tournesols artistement arrangés et destinés à offrir à la Vierge de la Caridad, ainsi que des images et autres bougies. Quelle aubaine pour eux, un bus de touristes après ces longues journées sinistrées par le cyclone ! Jean Louis ouvre la portière pour les raisonner, s’ils continuent leur cirque nous repartons ! … La voie se dégage et nous parvenons jusqu’au chevet où deux anges de pierres veillent l’entrée nord. En faisant le tour on entre dans cette église, très belle et magnifiquement entretenue. La future de Charlie et une amie cubaine de Jean Louis offrent des cierges sur les autels et je devine leurs vœux (mais je peux me tromper comme nous verrons dans la suite de cette telenovela… !), Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, née à Lisieux en Normandie mon pays natal, se trouve là, sur un autel où repose un corps du Christ en châsse. Dehors, autour de l’entrée, la statue de Saint Antoine parmi d’autres saints patrons de Cuba et un bas relief du pape Jean Paul II venu ici en 1998 http://www.leparisien.fr/internatio...

Nous repartons de ce lieu béni, et à midi passé nous nous arrêtons pour le déjeuner au « stop autoroute » puisque maintenant il y en a partout, nous y mangeons un poulet frites tout à fait acceptable et Alain me parle de la Corée du Nord où il a fait un voyage qui me passionne !

Beaucoup plus tard dans l’après midi, nous arrivons à Santa Lucia pour « la plage » !



Le vent tourne mais nous pouvons faire un peu de roller sur une petite route proche de la plage où tout le monde nous salue, un vrai moment de bonheur …mais que 8 km ! Puis un bain de mer un peu glagla car il est tard et il est vrai que Sandy a, sans doute, rafraichit les lieux car la température est bien basse par rapport à ce que nous connaissons habituellement à Cuba, je me répète ! Et ce soir on mange encore du poulet ! Une vraie cure ! Nous sommes à Camaguey chez Maruka et Carlito non loin de notre précédente résidence toujours sur Avellaneda au n°261.

Samedi matin c’est le départ pour la Historia de la Revolution ! Santa Clara, le mausolée du Che et le train de Batista déraillé suite à l’attentat du Che et de ses hommes en fin 1958. Journée historique pour l’Histoire de Cuba, tout le monde écoute, le musée du Che a été amélioré, et les objets ayant trait à sa vie et son histoire sont bien en valeur et mieux expliqués. Pour en savoir plus : http://fr.wikipedia.org/wiki/Che_Guevara et toutes littératures que vous trouverez. Nous ferons une petite bibliographie mais j’avoue en découvrir chaque jour, je flâne à la bibliothèque municipale et y trouve les ouvrages qui peu à peu m’ont mis en lumière cette histoire qui a inspirée Steven Soderbergh bien qu’il me semble que ce soit très difficile de mettre en film une histoire aussi récente et aussi vaste.

http://www.zerodeconduite.net/che/ et http://www.zerodeconduite.net/che/g...

Nous déjeunons à Santa Clara ou comment un stop d’une demi heure se transforme en un bon bout d’après midi durant lequel la telenovela « Charly et sa dulcinée » va s’envenimer même si nous ne savons pas tout à ce jour ! Mais nous avons mangé des pizzas qui ont fait plaisir à tout le monde (après tous ces poulets !)

Santa Clara n’est qu’une étape car nous arrivons à Trinidad à la nuit tombée ! Je réside avec Christine, Luce et Raymond, Lidia et Françoise, chez Zobeida que nous connaissons bien maintenant ! Elle fait une cuisine raffinée qui est appréciée après les menus « sur la route » ! Cours de salsa et petite promenade nocturne dans Trinidad et cette nuit changement d’heure comme chez nous Cuba se met à l’heure d’hiver je me demande bien pourquoi vu que sous les tropiques les journées sont égales aux nuits ! Mais si ça leur fait plaisir ! Nous partirons une heure plus tard demain mine de rien ! Une heure de plus à dormir on a un peu besoin !

Car en ce beau dimanche matin au ciel clair nous partons à cheval, les chevaux nous attendent au coin de la rue ! En ville ! Merveilleuse balade à travers la nature, oiseaux, bétail dans les près, rivières traversées à gué, grands arbres : les ceibas, ces arbres plus que centenaires et protecteurs de Cuba, merveilleux, et promenade à pied jusqu’à la cascade en forêt où nous nous baignons (mais nous ne sommes pas seuls, ce genre de tourisme nature attire maintenant bien du monde ! un groupe de Russes se baigne aussi bruyamment). Avec Alain nous continuons notre conversation sur la Corée du Nord, ce pays m’attire vraiment surtout depuis que j’ai lu « des amis » un roman écrit par un écrivain coréen du Nord http://www.actes-sud.fr/catalogue/l...

Nous déjeunons dans un « ranchon », ces petits restaurants qui servent de la cuisine typiquement cubaine au milieu de la nature par exemple : http://www.tripadvisor.fr/Restauran...

Dans la soirée nous accomplissons notre mission : offrir ces 8 valises de matériel roller à Yoelvis notre ami rencontré l’année dernière et partenaire roller à Trinidad. Il vient avec un ami qui a une Lada bleue digne du musée des vieilles voitures, mais elle est bienvenue cette Lada et transporte tout ce matos qui nous l’espérons réjouira les enfants d’ici, bien passionnés de roller et bien entourés par ce jeune professeur : Yoelvis et son amie Omeida et ses 3 enfants qui patinent. Ensuite nous ferons une petite rando avec eux jusqu’à la pista de patinaje !

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Pauvre petite piste de Trinidad, bien mal revêtue (Muriel s’y fait une belle pizza - nb : une « pizza » c’est une grosse écorchure qui ressemble à une pizza à la tomate - sur la cuisse, heureusement Françoise, les urgences de Cochin, est avec nous !) et pourtant il semble que nous verrons les futurs champions sortis de Trinidad !

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Ils ont un niveau exceptionnel surtout lorsqu’on considère avec quoi ils s’entrainent ! Planet Roller est leur « marraine » : fierté pour nous !



Pour nous remercier Yoelvis et Omeida nous offrent à chacune une belle gerbe de fleurs odorantes très artistement agencées en bouquets charmants ; nous les garderons jusqu’au dernier moment de notre voyage et nos hôtes de Cienfuegos, notre prochaine étape, trouverons ces bouquets très beaux !

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Yoelvis nous parle d’une compétition de slalom qu’il pourrait organiser à Trinidad ! Nous sommes partantes pour mobiliser SEBA lorsqu’ils seront prêts, ce qui ne saurait tarder. Christine offre le livre « béton Hurlant » qui retrace l’exposition Bmx, Roller et Skate qui a eu lieu au musée du sport à Paris cet hiver : http://betonhurlant.blogspot.fr/ Yoelvis est enchanté surtout lorsqu’il voit la photo de la rando Rollers et Coquillages ! Tous ces patineurs rassemblés à Paris ! Quelle fête si nous pouvions l’y accueillir un jour !

Ce soir nous dinons au paladar où se trouve le ceiba mon ami (j’aime les arbres !), celui-ci a 400 ans, c’est un arbre vénérable, à présent il est illuminé la nuit et le paladar porte son nom (bien qu’il soit chez le voisin !) Ce soir Charlie nous offre l’apéritif en l’honneur de son mariage …. Pourtant il bat de l’aile, la relation est nuageuse et demain nous aurons le fin mot de l’histoire : « c’est fini, elle abuse » …depuis un moment nous n’étions pas sans remarquer une certaine mauvaise humeur de China, en fait elle attendait de Charlie qu’il paie le carrelage et la salle de bain chez ses parents, et bien d’autres choses au tarif fort, trop c’est trop ! Fin de l’épisode et même du roman photo !

Lundi 5 novembre :

Nous partons à 9 h pour Iznaga avec le petit train qui n’est pas prêt et nous allons l’attendre une heure ! Mais une fois parti quel délice, la climatisation naturelle grâce aux non vitres de ces petits wagons en bois et le musicien, bon son, qui chante et joue pour les touristes ! Nous y rencontrons Stéphanie, une jeune française qui voyage seule à Cuba, elle réside en Haïti où elle travaille pour le HCR et toutes les personnes qui ont perdu ou qui n’ont pas d’identité ! Elle nous parle d’Haïti et c’est une leçon pour nous Français de métropole qui ne connaissons pas ce pays dévasté et corrompu, Stéphanie ajoute qu’il n’est pas bon s’y promener dans les rues, elle ne sort qu’en voiture ! Pour venir à Cuba elle est passée par Panama ! Arrivés à Iznaga, les vendeuses de napperons nous … assaillent littéralement ! Elles sont très nombreuses maintenant, chaque année on en a vu un peu plus et malheureusement leur procédé de vente est un peu misérable, elles mendient autant qu’elles essaient de nous faire acheter des napperons souvent fait en Chine, encore qu’il me semble cette année qu’ils sont plus authentiques. La chaleur est torride et les courbatures dues à la balade à cheval se font sentir durement ! Avant de regagner Trinidad nous nous arrêtons dans une hacienda en ruine mais qui sera restaurée bientôt, un guide cubain qui connait les lieux nous explique son histoire, la tour, les cuves pour raffiner le jus de canne à sucre, et les murs de l’hacienda sont toujours debout mais il y a du travail ! La végétation a caché ce trésor et l’a ainsi conservé en partie mais tout en « mangeant » les murs de pierre. Le classement au Patrimoine Mondial fera accélérer les travaux (en cours). Cette hacienda s’appelle Torre Companario del Ingenio San Isidro de los Destiladeros, à Trinidad, province de Sancti Spiritu

Le soir nous mangeons du bœuf, un peu gras, au paladar sous le ciel étoilé !

Mardi 6 novembre :

En route pour Cienfuegos qui est à 80 km ! La visite de la ville est prévue ce matin mais nous arrivons lorsque la matinée est bien entamée ! Et la chaleur en ville est soudain torride. Nous avons une jeune guide qui parle français, je crois que son prénom est « Lady » il y a ici des prénoms … originaux ! La visite est un peu cafouilleuse car en plus de la chaleur sur la ville la faim nous tenaille, il est midi bien sonné et pour Lady ce n’est pas une sinécure de promener une trentaine de Français qui cherchent surtout à changer de l’argent ou à poster des cartes postales ! Mais Cienfuegos est une vraie ville bien organisée et où il est difficile de se perdre, la ville est quadrillée et les magasins sont nombreux.

Après cette visite les rollers restent ensemble pour la contre-visite en roller !



Les autres partent à la plage.

Aussi j’invite notre petit groupe à déposer leurs affaires dans notre chambre qui est sur le Prado, chez Yarek et Kenia 4219 Prado car c’est là que nous dinerons tous ensemble ce soir, Yarek et Kenia ont un paladar et c’est celui où Charlie a rencontré sa dulcinée l’année dernière.
J’adore cet endroit, Christine et moi sommes dans une des deux chambres attenantes au paladar. Yarek veut faire de son paladar un endroit recherché, il se renseigne sur les capacités facebook et internet pour être plus connu et reconnu ; l’endroit me fait penser à « la Guarida », ce merveilleux paladar à la Havane où quelques scènes du film « fresa y chocolate » ont été tournées. http://www.laguarida.com/ Maintenant ils ont un site internet !!! Et ….une page facebook (cliquez lorsque vous serez sur le site !) Yarek prend des notes !! Au moment où « fresa y chocolate » a été tourné le paladar existait bel et bien mais il était clandestin, car à l’origine le paladar est un restaurant clandestin ! http://fr.wikipedia.org/wiki/Fraise...

Notre petit groupe de roller part à la conquête du Malecon très beau et au revêtement parfait pour notre rando qui nous mène invariablement à la pista de patinaje ! Et celle-ci est une vraie belle piste à laquelle Muriel succombe avec ses carbones qu’elle n’a pas emportés pour rien ! Sur cette piste des enfants s’entrainent avec leur professeur, Igor, comme à Trinidad avec Yoelvis. Jean Yves fait des photos et des vidéos de ces moments passés au club, Muriel et Jean Yves y reviendront chaque jour durant notre séjour à Cienfuegos.



Mais le groupe a dans l’idée d’aller au cimetière de la Belle au Bois Dormant en roller ; l’année dernière nous sommes venus et nous avons vu la pista de patinaje et l’année d’avant j’avais vu le cimetière où est enterrée la belle au Bois dormant, ne riez pas, vérifiez dans vos guides de voyages, elle est enterrée au cimetière de Cienfuegos. Un charmant petit cimetière au nord de la ville qui était fermé lorsque j’y suis allée, mais j’avais pu voir à travers les grilles la foule d’anges en pierre qui veillent sur les tombes sauf que nous, nous nous sommes trompé de cimetière et nous sommes partis au grand cimetière Tomas Acea sur la route de Trinidad avec les voitures et les camions à l’heure de pointe et avec le jour qui tombe en prime ! Mais nous avons ainsi fait une super rando dans des quartiers où franchement les touristes ne vont pas ! Quant au bitume c’est le rêve ! Avec ce lien quelques endroits que vous avez vu ou non à Cienfuegos : http://www.cubatourisme.fr/a-voir/c... Une anecdote révélatrice des mentalités : dans la soirée Marie France qui est Antillaise vient au paladar chercher ses affaires qu’elle a laissées comme je lui ai proposé dans notre chambre. Mais du haut de l’escalier il y a un cerbère qui lui fait « non » avec les mains. Elle comprend tout de suite pourquoi (sans doute déjà connu cette situation), elle dit « Claire » et aussitôt sésame ouvre toi, elle peut monter nous voir dans notre chambre. A Cuba le racisme est encore très vivace. Les Noirs étaient les esclaves et juste avant la Révolution, ils étaient vraiment le dernier échelon de la société, serviteurs et valets et pour les femmes prostituées et servantes. C’est donc en 1959 avec la révolution que l’égalité pour tous a été proclamée mais les esprits sont restés figés pour bien des blancs dans cette île qui n’a connu les Droits de l’homme que récemment. Je me fais toutefois cette réflexion, les choses sont loin d’être parfaites dans nos îles départements français la Martinique et la Guadeloupe, mais les « descendants des esclaves » y sont considérés comme totalement français et à ce stade il me semble qu’il y a un léger mieux. Je la remercie de m’avoir raconté ce que je n’aurais sans doute pas vu.

mercredi 7 novembre
 : Départ à 9h30, des horaires de vacances ! Nous allons à El Nicho, une cascade sublime dans un parc naturel !

http://www.azurever.com/cuba/magazi...

Promenade à pied en forêt tropicale pour arriver à la cascade, déjeuner au ranchon avec le musicien authentique et si on voulait prendre la route en roller depuis Cienfuegos c’est faisable ! L’après midi nous retournons à la pista de patinaje puis en revenant nous voyons de loin des enfants qui patinent. C’est un autre petit club sur une piste bien adaptée mais issue du mobilier urbain (une place au bon revêtement). Le professeur, Aibel Alfonso aidé de sa femme, entraine une dizaine d’enfants bien équipés. Ce qui nous semble étrange c’est que Igor de la pista de patinaje, ne nous a pas parlé d’un autre club, et pourtant Aibel Alfonso nous dit qu’il y a encore trois autres clubs sur le même modèle, donc cinq en tout à Cienfuegos ! A Cuba les très jeunes sont entrainés pour des championnats internationaux et pour l’avenir, la vitesse est une référence.



Le soir je vais me promener avec Christine car elle a dans l’idée de laisser un exemplaire de « béton hurlant » à la bibliothèque municipale de Cienfuegos. Aussi nous nous mettons à la recherche de ladite bibliothèque qui est certainement fermée à cette heure-ci. Mais la librairie populaire est ouverte jusqu’à 21h. Nous entrons pour un moment de pur bonheur avec les libraires, Lucy Gonzalez- Martinez et Yilian Val Armas qui sont de service ce soir. Dans notre espagnol approximatif nous allons rester en conversation durant plus d’une heure qui se termine par des cadeaux, je voulais acheter, mais je n’ai plus de pesos cubains or nous sommes à la librairie populaire qui ne prend pas les cuq, « la culture rastafari à Cuba » de Samuel Davis Fure (c’est en espagnol mais c’est pour mon fils) et voilà Lucy qui me l’offre et le dédicace à Sara, l’amie de mon fils et à Fabrice (mon fils) aussi ! Et pour Christine le livre qu’elle souhaite offrir à sa fille, « Fabulas morales » des fables, de La Fontaine et d’autres en espagnol, réunies dans cet ouvrage par Felix Maria Samaniego, lui est aussi dédicacé ! Ces deux femmes vont nous parler de leur vie, Lucy sera à la retraite dans deux ans, elle a 56 ans et se consacrera à son petit fils dont elle est folle ! Lorsqu’elle était adolescente, elle est partie passer trois ans en Allemagne de l’est et elle en garde un souvenir affreux ! Pauvre jeune fille si loin de son soleil ! Son récit est touchant et ainsi je vérifie que les Cubains ont eu des opportunités de voyage, ce ne sont pas les mêmes que les nôtres mais les jeunes bougeaient beaucoup vers les pays comme la Russie et Prague également. Quant à Yilian, plus jeune, en a encore pour des années à travailler mais elle habite au Parque Central de Cienfuegos c’est-à-dire à dix minutes à pied de la librairie ! Elle nous montre un livre de photos de Cienfuegos et sur l’une de ces photos on voit son appartement et même la cuisine de loin ! Il est convenu qu’elles donneront « béton Hurlant » lundi (nous, nous serons à Paris !) à la bibliothèque municipale, alors une heure plus tard Christine revient avant la fermeture lui offrir un exemplaire !

Cette nuit j’ai entendu les trains passer ! Alors….. il y a des trains !



Jeudi matin il est prévu un spectacle avec les dauphins à l’aquarium de Cienfuegos qui se trouve proche d’une plage où Christine et moi allons nous baigner alors qu’il n’y a encore personne sur la plage. Cette plage a été bien nettoyée, l’année dernière elle était encore assez banale, mais c’est en cela que le tourisme améliore certains endroits parfois ; pour faire venir les touristes on entretient, on rénove, on présente les lieux sous leur meilleur aspect ; la plage est propre pour commencer, les arbres sont entretenus, jusqu’au bout cette plage donne envie de s’attarder. Je me baigne et je suis tout de suite entourée de myriades de poissons exotiques ! Quand je dis myriade c’est pour faire joli car en fait il y en a 5 je peux les compter mais je les vois clairement et c’est charmant, ils sont à rayures jaunes et noires et il y en a d’autres plus discrets tout gris et scintillants.



Des pêcheurs reviennent avec des poulpes encore vivants, comme nous nous approchons pour regarder ils les sortent de la nasse et nous les montrent en les laissant un instant sur le sable mouillé, les tentacules se tortillent comme des reptiles en pagaille….

Nous rejoignons les autres à l’aquarium où le spectacle est terminé mais les derniers touristes parmi lesquels cinq de notre groupe, ont droit à un parcours avec les dauphins : la personne reste bien en place les jambes droites dans l’eau, les dauphins arrivent alors derrière et chacun met son museau sur un pied et pousse ainsi la personne ! Puis lève le museau hors de l’eau et ainsi la transporte en l’air pendant quelques secondes, encore que cela peut être moins car celui qui est ainsi propulsé est tellement surpris d’être soudain un véritable acrobate de cirque qu’il retombe bien vite dans l’eau, alors les dauphins arrivent chacun d’un côté et lui font un bisou !! Photo ! Je suis venue voir ça et adresser mon salut révolutionnaire à ces dauphins qui ne sont même pas syndiqués dans un pays socialiste ! Et ils sourient en plus ! Braves bêtes !

Nous allons déjeuner à midi chez les pêcheurs. C’est un rituel à Cienfuegos et auparavant nous visitons le château de Jagua ; une imposante forteresse, édifiée entre 1733 et 1745, pour protéger Cienfuegos de l’invasion des pirates et des corsaires. Cet édifice est reconnu comme la construction militaire la plus importante de Cuba. Nous devons prendre un bac pour nous rendre de l’autre côté de la baie immense de Cienfuegos. Ce château était encore en ruine il y a trois ans et à présent je suis émerveillée de l’avancée des travaux, il sera bientôt un endroit branché où on vient prendre un verre en regardant l’exposition d’un photographe à la mode…. ! Mais il ne faudra jamais oublié qu’il est hanté par la Dame Bleue !! Un fantôme vêtu d’une robe en brocart bleu. Mais nous ne l’avons pas encore vue cette année, il est vrai qu’elle ne sort que la nuit et que les soldats en garnison dans ce fort affirment l’avoir vu par les nuits de pleine lune. Si ce château est un jour transformé en hôtel ……………..

Et nous nous rendons au petit restaurant charmant des pêcheurs pour déguster des langoustes péchées de ce matin et une assiette complète de poissons et crevettes fraichissimes, même les musiciens pourtant très bons, s’arrêtent tant nous sommes absorbés par nos assiettes ! Et puis jean Louis me présente une vieille dame souriante, elle fabrique des petites sorcières qu’elle voudrait bien nous vendre 2 cuq (1,80 euros !) je fais l’article car à Cuba les sorcières sont un rite. Ce n’est pas pour rien que cette dame fabrique des petites sorcières, cela a un sens bien précis et qui bien sûr porte bonheur ! Par exemple :

http://www.cubania.com/post/religio...

Et au Cayo Santa Maria où nous irons l’année prochaine il y a un hôtel charmant qui s’appelle « las brujas » (les sorcières) ……regardez comme c’est beau ! http://www.cayosantamaria.fr/

En retournant encore voir les rollers ce soir à Cienfuegos nous apprenons que le marathon aura lieu samedi !

En rentrant Christine me montre la signature des rollers sur le mur dans un restaurant sur le Prado.



Le cuisinier de ce restaurant a travaillé à Belle île (Morbihan), à Locmaria que nous connaissons bien, Christine avait parlé avec lui un peu plus tôt ! Il nous parle et il nous parle… sans reprendre son souffle dans un français approximatif, de son séjour et de son travail à Belle île et en France mais il est tellement touchant que nous ne souhaitons qu’une chose pour lui : qu’il puisse revenir en France comme il le désire ! Il s’appelle José luis Perez Valdes

Nous dînons dans un paladar situé de l’autre côté du parque Central. Françoise a les ongles verts car à Cuba se faire faire les ongles est un must depuis bien longtemps et c’est amusant ces filles qui se font ajouter de véritables griffes et qui ne peuvent plus rien faire de leurs mains ! Comme elles portent aussi des chaussures à talons de 12 centimètres nous assistons à la victoire des machos ! Les belles plantes se font porter par les hommes car sur les pavés de Trinidad allez marcher avec des talons hauts ! Pourtant lorsque nous étions au parc El Nicho nous avons vu des concombres accrochés dans les arbres ! Végétation inconnue de moi (bien qu’elle existe dans le bassin méditerranéen me dit Afida) je demande au vieux guide chenu quels sont ces drôles de plantes ? Et il me décrit des éponges pour « que les femmes fassent la vaisselle » !… avec ces ongles ?! Mais …. Et les hommes, ils ne la font jamais ? !

En rentrant du paladar nous regardons avec Christine des photos anciennes présentées en panneaux didactiques dans un magasin, celui où Françoise s’est fait faire les ongles verts. Ces photos représentent les premiers magasins au XIXème siècle à Cienfuegos. On voit alors comme les affaires fonctionnaient à la manière de ce siècle si entreprenant, les magasins étaient des ruches bien achalandées et les articles nombreux et présentés avec soin et avec goût.

Cette vitrine est un petit musée en plein air ! « Historica de commerciales…. » Presqu’arrivées à notre résidence nous entendons la musique extrêmement forte venue du jardin public en bas de chez nous, ce qui nous incite au moins à aller voir. Encore un orchestre électrifié sans aucun charme ni talent et comment allons nous dormir alors ? …

Vendredi, un jour avant le départ ! Le trajet Cienfuegos la Havane soit 350 km dans la ouaoua (le bus en cubain) avec deux arrêts : le premier au relais que j’appelle « la petite locomotive » cet arrêt a été le premier à voir le jour le long de l’autoroute. Maintenant il est nickel ! Toilettes nombreuses et propres, beaucoup d’objets à acheter, cartes postales et même le merveilleux béret du Che que Christine achète discrètement pour moi, c’est le même que celui qu’elle avait acheté à Bayamao (moitié prix, qu’est ce que je disais, plus on approche de la Havane plus les tarifs montent !) elle me le donnera à Paris comme ça nous avons le même béret pour aller à la rando, victoire ! Pendant cet arrêt Françoise (qui est professeur de biologie) ramasse quelques gousses des arbres environnants, elle nous explique ces graines qu’elle a vu également en Thaïlande, certains en rapportent en France (dont moi) pour les planter et voir si jamais nous avions un flamboyant qui pousse à Chevilly Larue !

Pour arriver à la Havane nous ne passons pas au vieux péage désaffecté, malheureusement, ni par le tunnel construit par les Français et rénové récemment par eux aussi. Nous arrivons par un autre chemin que je ne connaissais pas ! Soudain nous sommes en centre ville ! Et nous sommes devant la petite maison rouge de Mayra et Enrique calle Jesus Peregrino e/ San Francisco, quand je pense que nous sommes chez les révolutionnaires qui ont été qualifiés de marxistes, avec tous ces noms de saints qu’on rencontre ici, faites le compte il y en a plus qu’en France ? Mayra a maigri de 20 kilos depuis l’année dernière, c’est une bonne nouvelle pour sa silhouette mais surtout pour sa santé, courage et bravo Mayra, vous voilà jeune et belle ! A peine installées, et pour nous c’est parfait nous occupons la chambre du bas et Françoise et Muriel sont dans la mezzanine, chacun part pour la visite de la Habana Vieja et Christine et moi filons à l’Alliance Française. Le directeur André de Ubeda est reparti, le nouveau directeur arrive du Honduras, et il est ravi d’être à Cuba car il semble que Port au Prince soit le frère jumeau de Tegucigalpa (capitale du Honduras) : inutile de sortir la nuit sauf pour chercher les ennuis, le Honduras est un pays très dangereux ! – Pourtant Chino laisse un drapeau du Honduras flotter à côté de celui de Cuba à l’avant de son bus, il faudra que je lui demande pourquoi l’année prochaine, car cette année il m’a juste dit « pourquoi pas », ce n’est pas une réponse depuis que je sais que le Honduras est un pays dangereux où on ne peut pas sortir à pied ! – Nous retrouvons Pauline qui vient de Montpellier et qui est maintenant directrice de la médiathèque mais l’année prochaine elle ne sera plus là, son contrat se terminera en octobre. Si vous allez à Cuba vous pouvez apporter toutes littératures, livres, revues, dvd, CD, BD… en français à la médiathèque ils sont preneurs, Christine offre « Béton Hurlant ». En venant nous avons croisé un groupe de skaters sur avenue de los presidentes.



Avec notre espagnol approximatif nous leur avons montré ce livre et nous avons même réussi à leur faire comprendre que nous allons le déposer à l’Alliance Française où ils sont bienvenus pour le consulter ! Succès ! http://www.latitudefrance.org/index... et http://www.afcuba.net/ L’année dernière nous avions fait notre exposition « Paris, capitale du roller » à l’Alliance Française ! Et puis nous allons au petit marché du Vedado acheter des dominos pour les ludothécaires de Clamart, on fait fissa car il est prévu une rando dans la Havane. Ce projet est bancal au possible avec toutes les voitures qu’il y a maintenant je ne suis pas fâchée qu’il capote car nous attendons nos rollers qui sont vraisemblablement au mojito… ! Et à 17h bien passés nous décidons de partir à pied car nous voulons saluer notre ami Guillermo et sa maman qui a maintenant 89 ans ! Guillermo habite un bel appartement sur le Prado et son frère qui a longtemps vécu à Moscou se trouve à présent avec eux et cette cohabitation n’est pas si simple. Pourtant nous passons une heure amicale avec Guillermo et sa maman dans le salon, le vent souffle car nous sommes près du Malecon, les volets battent mais cette année nous avons le plaisir de voir une belle rénovation sur cet immeuble ancien où se trouve le plus vieil ascenseur toujours en service de la Havane. Et nous rentrons en coco taxi pour le rendez vous au paladar : « los Molinos » sur l’avenue Salvador Allende, comme ça Christine n’est pas dépaysée vu qu’elle habite sur cette même avenue mais à Villejuif ! Le désert est exquis c’est du pain perdu à la cannelle ! Et comme notre résidence est au bout de cette avenue nous rentrons au dodo tandis que certains infatigables vont aller danser jusqu’au bout de leur dernière (et première) nuit à la Havane !

Samedi matin les fleurs de mariposa embaument la maison de Mayra et je me souviens qu’il y a toujours de ces fleurs fraîches et odorantes dans sa maison. Elle nous a préparé un petit déjeuner excellent avec son gâteau dont je n’ose pas demander la recette pour garder la surprise chaque année ! Dans le salon il y a déjà un sapin de Noël avec des lumières qui clignotent et les rois mages un peu plus loin au pied du sapin ! À côté, sur une table à souvenirs il y a un moulage de la main de son fils qui est pianiste virtuose mais Mayra ne l’a pas vu depuis de longues années. Ici bien des gens cachent leur tristesse d’un parent éloigné souvent à Miami, ils ne peuvent pas se voir et parfois même n’ont pas de nouvelles.

J’ai vraiment bien dormi sur mon lit de camp ce n’est pas de la politesse ! À présent replié, pour ce dernier moment, les valises de tous ont pris sa place, notre chambre est « le local à bagages » et nous sommes les bagagistes, sinon c’est le bazar ! Le groupe part visiter la Regia. Christine et moi faisons encore bande à part pour flâner dans la vieille ville. Sur le Prado les peintres et les artistes se rassemblent car beaucoup de touristes déambulent ici, c’est un peu comme à Montmartre sauf que les peintres ici travaillent devant nous alors qu’à Montmartre ce sont des Chinois qui reproduisent la tour Eiffel et l’Arc de Triomphe depuis Shanghai ou Hong Kong et ça fait peine quand on le sait, surtout que nous avons des artistes en France ! Nous passons à travers un rassemblement animé de Cubains de tous âges dont certains portent une pancarte parfois écrite sur du carton, ce sont des « permutations ». A Cuba on n’achète pas un appartement, on permute, on écrit ou on crie tout haut (mais on évite la cacophonie) ce que l’on propose et ce que l’on cherche. Et c’est étonnant comme chacun semble se rencontrer et échanger ainsi son bien ou des impressions, des idées…………coutume cubaine entre toutes. Lorsque le Cubain cherche une paire de bottes du 34, par exemple, ils disent dans le bus « je cherche une paire de botte du 34 je propose une marmite ». Il est peu probable que cela perdure encore car je suis sûre que maintenant ils se donnent beaucoup de mal pour acheter sans humanité dans des magasins et cette coutume tombe en désuétude mais je vous la raconte. Nous visitons le musée des Médailles et pièces anciennes rue Obispo. Voilà un moment que je voulais voir ce musée où le leader Massimo a rassemblé des pièces d’or anciennes récupérées dans les vaisseaux pirates ou corsaires coulés dans les eaux cubaines des siècles auparavant. Il a envoyé les plongeurs chercher cette manne qui est maintenant rassemblée dans ce musée. Je vois des pièces d’or françaises datées des XVIème, XVIIème, XVIIIème et XIXème siècle. Des billets de la banque espagnole de Cuba de 1896, des bons du Trésor, des pièces romaines usées par la mer. Des billets édités par la Banque de Cuba et Porto Rico, des assignats où sont représentées des femmes comme notre Marianne, parfois des anges, en 1904 ce sont des hommes représentés sur les billets et enfin des billets du Ministère de l’Economie du Che, signés de sa main, on nous propose encore ces billets dans la rue, les Cubains en avaient beaucoup et ceux qui restent leur permettent d’obtenir quelque monnaie d’échange de la part des touristes. Je vois même le billet de 20 pesos avec le portrait de Camilo Cienfuegos que j’avais à l’arrivée il y a 15 jours mais je n’ai pas pu acheter une bouteille d’eau à l’aéroport avec car cette pièce de musée ne doit pas se trouver dans les mains de touriste comme monnaie !

Nous sommes Plaza Vieja, cette très très belle place, à présent presqu’entièrement restaurée. L’année dernière il y avait encore un immeuble quasiment en ruine, tenant sur des madriers qui empiétaient visiblement sur l’espace public, aux fenêtres le linge sèchait, disons un bâtiment qui détonnait sur le reste de la place déjà bien rénovée. Mais il faut savoir absolument que ces rénovations sont orchestrées par l’UNESCO avec comme « architecte en chef » l’Historien de la ville, Monsieur Eusébio Leal Spengler qui depuis plus de dix ans, a rénové avec l’argent attribué, les bâtiments indiqués mais aussi une grande partie du Malecom. Cet homme de bien a introduit les classes des élèves du quartier dans les musées afin de sensibiliser les jeunes générations à la beauté de leur ville. Les travailleurs du bâtiment sont pour la plupart des hommes du quartier car il faut reloger ces familles qui s’entassent depuis trois générations dans les immeubles branlants de la vieille ville. Ce qui se fait au mieux. Les immeubles restaurés le sont à l’identique, cette année j’ai vu un immeuble qui était à terre et totalement détruit en voie de reconstruction exactement à l’identique. Cette ville au caractère unique est entrain de renaitre de ses cendres et il semble que d’ici quelques dizaines d’années la Havane retrouve ses magnifiques constructions comme auparavant.



Sur la Plaza Vieja les édifices sont occupés au rez-de-chaussée par des galeries d’art et autres organismes culturels, et certains sont totalement consacrés à des musées comme le musée de la carte à jouer que nous visitons avec Christine. La jeune femme qui est à l’entrée nous laisse regarder en silence car une conférence a lieu devant un parterre de grosses dames rassemblées ici autour du thème de Nostradamus. Mais elle part s’acheter une glace et vient la manger devant nous alors que nous cherchons à savoir le prix d’un jeu de carte, elle me fait envie avec sa glace et je lui demande où elle l’a acheté, cette question la rembrunit, elle déclare que la glace n’est pas bonne, pourtant elle semble l’apprécier. Je laisse Christine là et me mets en quête du glacier qui est juste au coin de la rue mais je suis une touriste et les glaces se paient en pesos cubains que je n’ai pas, heureusement une gentille qui attend son tour me fait comprendre qu’avec 15 cents j’aurai ma glace. Victoire, je reviens avec nos deux glaces une à la banane et l’autre à l’amande et elles sont très bonnes. Alors nous nous promenons autour de cette plazza vieja en dégustant nos glaces cubaines, je fais remarquer l’Académie de la Bière à Christine, les fûts en cuivre et les table rustiques, cet endroit est très agréable et bien sûr bondé de touristes mais les regards sont étranges envers nous soudain ! Sommes-nous des Cubaines ou des touristes ? avec nos glaces locales je vois une interrogation dans les regards, impression très très drôle !!

Un coup d’œil à la cathédrale et nous sautons dans un cocotaxi pour parcourir une dernière fois le Malecon avant d’aller à l’aéroport. En fait nous devions retrouver le bus mais après un regard total sur les bus stationnés sur le quai, nous renonçons, la ouaoua de Chino n’est pas là ! nostalgie, Bye Bye la Havane, hasta luego Cuba parfois je me trompe de programme tant je suis déjà dans celui de l’année prochaine………….l’île de la Juventud avec sa prison où Fidel Castro passa aussi quelques temps, la Marabana ce grand marathon populaire, Vinales et les plantations de tabac car Dieu est un fumeur de havanes, et les cayo Santa Maria et Coyo Romano pour changer car nous avons bien arpenté Cayo Coco auparavant ! Et toujours Trinidad et son ceiba protecteur, hasta la Victoria !

Voilà, mon récit est terminé pour cette année, il manque certainement bien des choses que vous aurez vécues et que je n’ai même pas soupçonnées et dans un groupe de plus de trente participants cela fait plus de trente versions d’un voyage pourtant partagé avec joie. Vous avez remarqué tous ces liens internet dans le texte, ils ajoutent des détails mais je vous ai promis la liste des films et livres que j’ai tant aimé.

Les films de Tomas Gutierez Alea :

- La muerte de un burocrata : http://www.veoh.com/watch/v1429723n...
- Guantanamera : déjà cite
- Lista de espera (liste d’attente) de Juan Carlos Tabio : http://jpquin.chez.com/listespe.html

Les livres :

- « Fidel, Raul, mes frères » par Juanita Castro http://www.decitre.fr/livres/fidel-...
- Un roman : « Rhapsodie cubaine » d’Eduardo Manet http://www.livres-online.com/Rhapso...

Pourquoi je ne vous donne pas plus de livres à lire ? Car dans le texte il y en a sur des liens mais surtout un livre ou un film amène à un autre et ainsi vous vous faites une idée qui doit être votre idée et non la mienne car vous n’êtes pas sans remarquer que mes lectures sont toujours issues d’une autre lecture. Alain Mabanckou auteur congolais m’a amenée à un livre incroyable sur la Havane des années de la « période spéciale » (1990 -1999) etc etc

En prenant juste ces 5 films désopilants et ces 2 livres instructifs et émouvants je ne prends pas le risque de vous faire lire quelque chose qui vous déplairait, à vous de continuer votre liste ! Voici quand même des auteurs :
- Zoé Valdès (dissidente) elle vit à Paris : « la douleur du dollar » et beaucoup d’autres romans descriptifs de Cuba très pertinents
- Ernest Hemingway : “îles à la dérive” (j’avais adoré ce livre) http://booksandfruits.over-blog.com... (Je n’aime pas la critique de ce lien, à vous de voir)

Annexe :

Un texte qui vous parlera de l’ambiance à Santiago après le cyclone Sandy par un habitant français à Santiago de Cuba
"Sandy acabó con Santiago"Sandy a donné le coup de grâce à Santiago par Alain CHAPLAISA
Santiago que les cyclones ont, en général, le bon goût d´éviter (ils passent à l´est ou à l´ouest) on parlait depuis cinquante ans du fameux cyclone Flora qui, en 1963 fit de gros dégâts et de nombreux morts (plus de mille), maintenant on va parler pendant 100 ans de Sandy….Il est donc entré à Mar Verde le jeudi 25 octobre vers une heure du matin avec la catégorie 2 presque 3 (vents soutenus de 175 km/h et rafales à la Gran Piedra (1100 m d´altitude) de 245 km/h. Mar Verde est située 14 km à vol d’ oiseau, à l’ouest de Santiago et la ville s’est trouvée exactement attaquée par la partie la plus violente du cyclone. Il a mis environ 2 h à s’éloigner. Deux heures d’épouvante pour tout le monde. Je suis seul dans l´appartement (Keiline et Nathalie sont à Dos Bocas chez les grands parents, mais je ne suis pas trop inquiet pour elles car la maison est en dur). Et surtout je n’ai absolument pas conscience à ce moment-là, de l´ampleur des dégâts mais je peux vous dire que je n’en mène pas large. Bourrasques, rugissements, vrombissements, on se croit dans une énorme soufflerie, les murs de l’immeuble vibrent, on craint à chaque instant que les persiennes explosent (ce qui est arrivé dans de nombreux appartements...) Je pense à tous ces pauvres gens qui habitent des baraques de fortune. A l’aube un spectacle de désolation, comme après les énormes tempêtes de fin 1999 chez nous. Arbres déracinés, poteaux électriques abattus, toits arrachés, les gens hébétés constatent les dégâts dans le Quartier du Salao où je vis. Mais nous n’avons pas à nous plaindre car, bien sûr, les immeubles ont résisté ce qui n’est pas le cas des maisonnettes en bois, que leurs habitants ont fui au dernier moment, et dont il ne reste plus qu’un amas de planches et tôles. En début d’après-midi, je prends un pisicorre (camionnette) qui se risque à aller à la ville (le Salao se trouve à 5 km de Santiago). Par endroits, les arbres sont restés debout mais sont comme cisaillés à la cime, ce qui indique que le cyclone a eu aussi des vents de tourbillon comme dans les tornades. A l’arrivée vers le parc de diversion et le parc zoologique (où les animaux avaient heureusement été mis à l’abri) le spectacle est incroyable, des arbres énormes obstruent toutes les avenues, pour arriver à Fereiro et à l’hôtel Santiago, il faut slalomer. L’hôtel lui-même a été touché, toutes les vitres de son escalier de secours ont explosé. Des dizaines de touristes attendent dans le hall d´être évacués par bus sur La Havane. Je passe par l’Alliance Française où le spectacle est désolant (pratiquement plus un arbre du beau quartier de Vista Alegre n’est resté debout)… La médiathèque de l’Alliance a un peu souffert, mais ce n’est rien par rapport à ce que je vais voir plus tard dans la ville et aux alentours. Le directeur de l´Alliance Jean et son épouse Martine, ont passé dans leur maison une nuit de cauchemar quand, dès le début, le cyclone a arraché entièrement le toit de leur cuisine et menaçait à tout moment de s’engouffrer dans la maison. Je passe par l’Algarrobo, la cafeteria que nous autres Français fréquentons. Algarrobos signifie caroubiers, évidement tous les arbres se sont abattus sur la terrasse, mais, incroyable, y aurait- il un Dieu pour les ivrognes ?, la cafeteria n’a pratiquement rien, elle est ouverte, dispose d’un groupe électrogène, et quelques fidèles clients sont là, je ne peux résister à l’appel d’une bière Cristal bien fraiche. Je dois rentrer à pied chez moi sous les averses intermittentes et partout le même spectacle, le parc de l´hôtel San Juan est dévasté….Le soir dans mon quartier les gens qui n’ont pas de bouteille de gaz recommencent à cuisiner dehors avec des feux de bois comme aux plus beaux temps de la période spéciale. Vendredi matin, je retourne à l’hôtel Santiago, déjà les avenues principales commencent à être dégagées par l’armée. Certains chauffeurs de camionnettes profitent de la situation en doublant le prix du passage (de 5 a 10 pesos). Internet a été rétabli à l’hôtel et des dizaines de personnes font la queue pour recharger les batteries des téléphones mobiles, car c’est un des seuls endroits où il y a du courant. Les avenues Pujol, Las Americas, Manduley sont toujours barrées par des monceaux de troncs et branches. Les Santiagais ont déjà commencé à surnommer Sandy, le leñador, le bucheron !L’après-midi, je descends par Enramadas en plein centre ville, déjà les habitants ont commencé le nettoyage, toutes les rues sont jonchées de décombres qui attendent le passage des camions. Sur le port la plupart des entrepôts (qui, il faut le reconnaitre n’étaient pas tous en très bon état) n’ont plus de toit et les Cubains qui ne perdent pas le nord, récupèrent les moindres morceaux de tôle pour réparer leurs maisons… Le super marché Ferocarribe est lui aussi sans toit. C’est l’un des cinq ou six magasins qui dès l’aube du jeudi ont été pillés. La fabrique de Rhum, la gare de Chemin de fer, la gare des Bus, sont à découvert, il y a de nombreux éboulements… Je remonte par le Paseo Marti et là, le spectacle n’est plus de tempête mais de bombardement ou de tremblement de terre. Toutes les rues adjacentes sont pleines de gravats, des maisons se sont écroulées, d’autres ont perdu des pans de murs, des toits… Et l’on me dit que toute la ville, dans ses quartiers les plus pauvres, offre le même spectacle de désolation. Je remonte vers la plaza de Marte. Ana Luz a perdu sa cuisine et la maison de sa tante à coté est totalement détruite. Prés de la place, une grande et belle demeure s’est écroulée, à l’intérieur une grand’mère et un bébé de quatre mois sont morts écrasés…Samedi, beau soleil, à bicyclette je monte vers Dos Bocas (17 km) où sont ma femme et ma fille chez les grands parents, je sais qu’elles sont saines et sauves. La Circumvalacion (périphérique) est totalement bouchée par les arbres sur sa voie de droite. A la sortie le cabaret Tropicana est dévasté. Des deux cotés de l’autoroute, à flanc de colline c’est maintenant un spectacle de désolation. Je suis passé par là des centaines de fois et je n’avais jamais vu ces cabanes que l’on ose appeler maisons à Santiago et dans lesquelles vivent des familles entières. Je réalise que dans les campagnes cubaines, 80 % de la misère est cachée par la végétation luxuriante. Aujourd´hui ces favelas ou ce qu’il en reste, sont à nu et le spectacle vous prend aux tripes. Je commence à douter que la misère soit moins pénible au soleil. A Dos Bocas, les maisons en dur des grands parents de Keiline et de sa mère ont tenu, ce sont les rares rescapées du village… Toutes les autres, en bois, sont par terre, celle de la tante Iluminada n’est plus qu’un tas de planches. Dans une maison sur pilotis, totalement éventrée, les habitants sortent ce qu’ils ont pu récupérer pour faire sécher leurs maigres biens au soleil. Dans cette maison plusieurs occupants dont des enfants ont passé le temps du cyclone dans une armoire… Ils étendent leur linge même sur les fils électriques à moitié tombés, de toutes façons ils ne s’attendent pas à ce qu’il y ait du courant avant longtemps. Je redescends par San Vicente, l’église en bois, qui était il faut l’avouer en très mauvais état, a totalement disparu…. Car après son écroulement les gens ont récupéré toutes les planches ! Je dépasse l’oncle Fernando, qui, sa maison n’ayant plus de toit, part à pied, à Santiago, avec quelques affaires dans une poussette…Dimanche toujours à vélo, direction Mar Verde (25 km de chez moi par la route). Je traverse Santiago où la phase de récupération va bon train. Sont arrivés des renforts de toutes les autres provinces cubaines, peu à peu les avenues principales sont dégagées, les électriciens travaillent sans relâche (certains qui viennent de La Havane ou de Las Tunas, et qui ont l´habitude d’intervenir après chaque cyclone dans le centre ou l’ouest de Cuba, disent qu’ils n’ont jamais vu un tel désastre). Le théâtre Heredia a déjà retrouvé un toit provisoire. Entre la raffinerie et Mar Verde, il y a bien quelques toits arrachés, quelques arbres tombés, mais dans la longue ligne droite avant d’arriver à la mer, tout est pratiquement normal, tous les poteaux électriques sont debout… Une fois l´étonnement passé, je pense que c’est normal car plus on est près de l’œil du cyclone et moins les vents sont violents. Il y a quand même des dégâts, notamment (clin d’œil pour les initiés), notre poste de bière pression de la Prison n’a pas eu la chance de l´Algarrobo, il est par terre. Mais la vraie vision apocalyptique est sur la plage, les installations du campìsmo sont très atteintes, seuls quelques bungalows ont résisté. Plus loin, la maison de François n’a plus que trois murs, celui face à la mer a explosé. François et Estrella étaient évacués à Santiago, comme tous leurs voisins, ils ont tout perdu. Ils sont relogés dans un bungalow en haut de la plage. On parle de vagues de 8 à 9 m de haut et d’un véritable tsunami. Tout le secteur est ravagé. Pour Thierry qui venait d’acheter une maison tout près, une mauvaise nouvelle et trois bonnes , la mauvaise : sa maison a terriblement souffert, la mer s’est fait un couloir du rez de chaussée ; les bonnes nouvelles : elle est cependant restée debout, il n’a plus besoin de débroussailler et… il n’a plus de voisins bruyants ni à droite, ni à gauche, ni derrière, les trois maisons ont été balayées ! On ne reconnait plus le secteur. On ne voit plus où était le paladar (petit resto), on voit maintenant les ruines du petit palace de l’éleveur de cochons autrefois caché par des hauts murs… A Punta de Sal, seule la maison de Maria a tenu le coup et a abrité tous les voisins pendant le cyclone. La raffinerie n’a plus de toits. Quand je rentre au Salao vers 16 h, incroyable, le courant est revenu. Nous sommes vraiment privilégiés par rapport à des dizaines de milliers de Santiagais, en particulier dans les campagnes qui devront attendre plusieurs semaines avant le rétablissement du courant. Plus de courant cela veut dire l’obscurité la nuit, bien sûr, mais aussi plus de frigo, plus d’eau fraiche, plus de ventilateur pour rafraichir les chambres la nuit et éloigner les moustiques, plus de télé ni radio pour s informer. Nous, nous avons de l’eau au robinet depuis jeudi, mais elle est tellement boueuse qu’on ne peut s’en servir même pour la chasse d’eau ! Mais le pire reste à venir. Mardi direction Siboney. Il ya des dégâts tout le long de la route et ils vont en augmentant au fur et à mesure que l’on approche. La Granjita Siboney (haut lieu historique et donc bien entretenue, a tenu le coup) à coté le camp des pionniers est dévasté. Sur la plage, spectacle de désolation, Siboney a subi les vagues mais aussi le vent. Tous les bungalows de la plage sont détruits. De même les installations de loisirs : piscine, cafeteria, centre de diversion… Et quand on s’enfonce dans le village de Compay Segundo en longeant la mer, alors là, oui, vraiment c’est l´horreur. Une vision lunaire : d’énormes blocs de roche volcanique ont été trainés par les flots, certains ont éventré les maisons et pénétré à l’intérieur. Les villas, pourtant toutes en maçonnerie, sont ou rasées ou très endommagées. Les murs ont cédé sous l’assaut des flots. En seconde ligne, derrière, ce n’est pas mieux, là on a vraiment impression de passer après un bombardement. Toutes les maisons, des centaines, sont affectées. Je ne retrouve plus les maisons que j’avais l´habitude de visiter pour le Routard. Siboney est sinistrée à 100 %...La maison d’Evelyne a bien résisté et elle a pu sauver la plupart de ses biens. Evelyne, refugiée dans une autre demeure de Siboney, a passé la nuit du cyclone dans un placard. Un de ses voisins s’est sauvé des vagues en s’attachant à un arbre. Des gens qui étaient en cours d’évacuation ont du leur salut à un arbre qui est tombé sur leur bus et a empêché que le véhicule ne se retourne sous l’action du vent… Je pourrai continuer pendant des heures.On me dit que les hôtels Bucanero et Los Corales auraient été détruits, entre autres…. Il semblerait que dans tous ces secteurs de Mar Verde et Siboney, Baconao, l’état cubain interdise les reconstructions trop près de la mer…Au Cayo Granma, seules quatre maisons sur 130 sont intactes… Les gens ont du se refugier dans l’église.Lundi 5. La vie reprend. Au Salao nous sommes privilégiés, nous avons du courant et de l’eau (de mauvaise qualité, mais nous la faisons bouillir avant de la consommer). Dans beaucoup de quartiers de la ville, ce n’est pas le cas. Dans les campagnes et sur les bords de mer, il faudra attendre des semaines. Nathalie a repris le chemin de l’école aujourd’hui après plus d’une semaine de vacances forcées. Les queues sont toujours longues devant les magasins aussi bien en monnaie nationale qu’en devises. Les légumes sont rares en ce moment car on craint qu’ils ne soient lavés avec de l’eau contaminée et ne propagent le choléra. Il y a déjà des cas, mais rassurez-vous il y en avait avant le cyclone ! L’aide humanitaire arrive, mais rien ne se fait à Cuba comme ailleurs, l’état la vend, même a prix modique, mais ne distribue rien gratis. Les gens doivent acheter aussi tôles et plaques de fibrociment. Dans les zones de favelas, ils ont reconstruit des abris précaires avec planches et tôles qui s’écrouleront au premier coup de vent…. On a déblayé des millions de m3 de branches et arbres mais il en reste autant… Bilan onze morts (80 dans l’ensemble des Caraïbes sans compter ensuite une centaine aux USA), 132 000 maisons affectées, dont 15 000 destructions complètes, 7 millions d’arbres arrachés, les cultures de canne à sucre, platanos, café, dévastées…. Les usines en panne… L’aéroport a été détruit à 70%. Seule la piste est restée en état de fonctionnement. Les vols d’aide humanitaires ont été acceptés les premiers mais les vols intérieurs de Cubana de Aviacion ont été rétablis dès le 30 octobre. Depuis le cyclone tout Santiago ressemble à un titanesque chantier de démolition…Comme toujours à Cuba, on ne voit pratiquement personne pleurer, même ceux qui ont tout perdu : 60 ans de communisme et de privations ont appris aux Cubains à ne pas accorder trop d’importance aux bien matériels. Et leur fatalisme les aide à garder le moral. On en voit beaucoup sur les trottoirs de leurs maisons en ruines, continuer à jouer aux dominos et à boire des traguitos (petits coups de rhum) avec leurs voisins. Dès le samedi soir mes voisins ont recommencé à parier sur la bolita (loterie de Miami) et une voisine a parcouru le secteur en criant le résultat, le gagnant était le 508 ! Dès que le courant est revenu, ils ont remis à tue tête les radios non pour écouter les infos, mais… la musique ! Et rapidement les termos (postes de bière pression) on rouvert et les queues de consommateurs se sont formées, de même que les queues aux boulangeries et autres petits super marchés. (Moins drôle, on commence à parler de bagarres dans les queues qui s’allongent au fil des jours, pour acheter à manger.)Incorrigiblement optimistes, et confiants dans la Révolution (selon le discours officiel) les Santiagais annoncent déjà que Santiago aura retrouvé son aspect d´avant Sandy pour célébrer le 500e anniversaire de la fondation de la ville… en 2015.


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