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ALBANIE 2014
par : Claire

Une semaine roller et tourisme en Albanie du 27 mai au 3 juin 2014 !

Planet Roller et ARHA ont reconduit l’activité roller en Albanie que nous avions inaugurée l’année dernière. Les participants sont issus du club Mas Roller de Massy, nous sommes huit, neuf avec Béa qui est notre partenaire sur l’Albanie, elle est accompagnée de Ilir et Griselda que nous connaissons déjà de l’année dernière. Ilir est « nouveau » en revanche, il est également étudiant en Français, il parle en outre sept ou huit langues (dont le grec ! C’est impressionnant !) Donc une sympathique équipe qui sera sans cesse en contact avec des Albanais, des jeunes, des familles bref une vraie rencontre !

Nous partons de Paris le matin à l’aube car nous devons être à 8h à Roissy, le vol fera une escale à Gênes et nous arriverons à Tirana vers 15h. Sur le vol Gênes Paris nous sommes dans un avion convivial avec un équipage adorable ! Comme nous sommes excitées de partir, nous rions beaucoup et la chef de cabine nous fait un accueil qui fait commencer ce voyage sous de bons augures et nous verrons que ce n’est qu’un début !

Nous arrivons à Tirana sous un soleil estival, une brise douce qui nous ravigote car il pleut et il fait froid à Paris depuis 15 jours !

Ilir et Béa nous accueillent avec le panneau Planet Roller. Puis nous attendons le bus régulier en buvant de l’eau gazeuse au bar de l’aéroport.



Tirana est poussiéreuse et la circulation est infiniment intense, et que des grosses voitures ! Pas une place sur la chaussée.... et Béa nous dit que tout à l’heure nous faisons une rando ? Nous nous installons à l’auberge de jeunesse qui a déménagé, ce n’est plus la maison de l’année dernière mais l’ambiance est la même, le jardin est charmant, la maison sympathique. C’est amusant comme les auberges de jeunesse sont une vraie famille quelque soit le pays où elles se trouvent, ici en Albanie nous pourrions aussi bien être en Californie ou en Hollande !

Dans l’avion nous avons eu juste une portion congrue, quelques cacahuètes et un sandwich …. donc les premiers bireks nous sont indispensables pour assurer la rando. Béa nous dit que 140 invitations facebook ont été envoyées... mais nous ne verrons pas un roller dans la capitale, juste des amis très sympathiques ; Emilie, une française qui vit à Tirana, la sœur d’Ilir, plus tard Eridion que nous avions rencontré à Berat l’année dernière se joint à nous pour une promenade sur les dalles disjointes ou en relief des trottoirs de Tirana, car sur la chaussée inutile de s’y engager sans être renversé par une de ces grosses voitures, Mercedes, BMW, Porsche cayenne... la pauvreté ne saute pas aux yeux ! Nous louvoyons en souffrant sur ces trottoirs étroits ou ensablés en tous cas très peu adaptés au roller alors que la chaussée est en revêtement du plus agréable qu’un roller puisse espérer ! Frustration !



Après une bonne douche, nous sommes dehors sur une terrasse des plus agréables autour d’un dîner typiquement albanais et délicieux, entre autres des salades, des bireks, un genre de houmous, du pain chaud et …. des frites.

Le lendemain matin après une visite succincte de la ville et du marché par le groupe qui nous rapporte des super photos, nous partons en deux groupes pour Elbasan ; Christine et Béa partent en bus régulier par la nouvelle route qui passe par le tunnel ; en une demi heure environ elles seront rendues à Elbasan, ce qui n’est pas le cas sur l’ancienne route que nous prenons avec un bus loué pour nous et pour notre plus grand plaisir. Cette route qui était encombrée l’année dernière est totalement vide, nous sommes les seuls voyageurs, et cela nous donne une impression de nature totale, de vertige, de découverte !. C’est très beau, le paysage, qu’on ne remarquait pas plus que cela du temps de la circulation, est vraiment époustouflant, la nature est présente à chaque détours de la route en lacet qui domine la vallée. Les talus sont fleuris à l’infini de fleurs des champs multicolores, cette route nous inspire un tourisme écolo qui devrait se développer à l’avenir, circuits en voitures, en vélo, à pieds... tout est à exploiter ici ! L’année dernière cette route était encombrée, poussiéreuse, poussive, bordée de panneaux et de petits commerces, et en un an la nature a déjà repris ses droits !

L’arrivée sur Elbasan commence par la vue sur l’ancienne usine qui tombe en ruine et qui s’étend sur un immense périmètre et donne alors une impression de fin du monde, un peu comme dans ces films d’anticipation où tout a été dévasté, nous contemplons cette vue depuis les hauteurs avant d’arriver en compagnie d’un troupeau de moutons !



A Elbasan nous résidons dans un appartement très propre et moderne, une amie de Béa loue son appartement pour nous. La ville est douce et calme en comparaison de Tirana, ici une rando serait mieux venue, les rues sont dégagées et le revêtement y est en général assez bon, mais pas partout. Aussi nous visitons la citadelle et je suis heureuse de voir cette ville qui m’était apparue si triste l’année dernière et qui est en fait une cité très intéressante avec une remarquable citadelle qui s’étend sur la moitié de la ville et dont l’intérieur est partout agrémentée de jasmin qui embaument délicieusement autour des portes. Nous faisons la connaissance de Klessia qui nous emmène manger des glaces inattendues : au red bull, au chewing gum, mais aussi aux noisettes, kiwi, et encore d’autres parfums plus classiques.

Et c’est une promenade très touristique dans la vieille ville, la mosquée la plus ancienne, et le musée ethnographique installé dans une maison ottomane. Ce musée conserve des objets de la vie courante, gilets en laine feutrée, ustensiles en cuivre, rouets, métiers à tisser et reconstitution des pièces d’habitation. Les plafonds, les portes, les panneaux des murs, sont en bois sculptés.



Pour accéder au musée au milieu du jardin des roses, nous traversons un petit marché où nous découvrons du tabac sous forme de grosses balles brunes enfermées dans des filets en fibres naturelles, et puis Christine félicite de vieux messieurs assis sur des bancs pour leurs chapeaux ! C’est émouvant, nous leur serrons les mains en souriants ..

Nous entrons au théâtre dans lequel a lieu une cérémonie pour récompenser les jeunes, le maire y fait un discours que nous ne pouvons pas suivre sinon deviner ! Mais dans le hall d’entrée il y a une exposition qui relate sur des panneaux didactiques des lettres diplomatiques dont une en français qui fut écrite au temps de l’occupation ottomane dans un langage tout à fait magnifique. Nous pensons que si les hommes d’état s’exprimaient encore avec autant de politesses et de tournures élégantes le monde irait peut être un peu mieux …. derrière ces panneaux, sur le mur ce sont des photos des représentations théâtrales qui ont eu lieu depuis des décennies dans ce théâtre et les pièces françaises y sont jouées et à l’honneur !

Dans le parc nous installons les malles sous les arbres autour de bancs où sont déjà installées des mamans avec bébés et jeunes enfants qui vont venir voir ce que nous préparons !



Nous sortons les rollers, chaussons les nôtres et les enfants accourent en nombre. Succès toujours pour notre animation, tous participent, ils ont des techniques pour s’arrêter qui méritent l’attention car nous ne pouvons pas accompagner tous les « essayeurs de rollers » , ils se débrouillent donc, un d’eux Johnny veut faire la course avec moi ! Il me bat dans ce parc où je ne voudrais pas renverser un enfant ou … un vieillard ! Je le présente comme mon protégé car je sais qu’il suffit d’une dizaine comme lui et la rando sera assurée dans les rues d’Elbasan certains beaux soirs ! Je voudrais qu’il conserve les patins (des K2) qu’il a aux pieds et qui lui vont bien, mais comment faire car les autres ne comprendraient pas cette faveur, pourtant s’il se débrouille si bien c’est qu’il a déjà eu des patins, mais il est tombé me fait-il comprendre ! Comment apprendre à patiner sans tomber ! ?? impossible, nous sommes tous tombés et nous tombons encore ! Cela arrive aux meilleurs, le grand frère de Johnny lui a « confisqué » ses patins ! … jalousie ou vraie preuve de protéger son petit frère d’une nouvelle chute !?



La pluie menace un brin, cet épisode est un moment agréable et une réussite pour notre mission d’essai roller auprès des enfants. Un journaliste vient comme l’année dernière nous filmer et un petit reportage sur notre action passera aux actualités locales dans la soirée. Le soir nous dînons chez Griselda, sa maman est en cuisine depuis deux jours et c’est un vrai dîner albanais chez l’habitant avec tout ce que cela comporte de joie car nous dansons avec la famille, la sœur de Griselda attend un bébé, tout le monde tourne en riant dans le salon !!

Le lendemain nous partons déjà pour Pogradec et nous prenons possession de notre bus, celui que nous garderons et dans lequel nous pourrons laisser les malles pleines de rollers que nous emportons pour les enfants. Mais un premier drame éclate . Ce n’est pas le bon bus, celui qui arrive est trop petit, surtout il n’est pas conforme à la commande que Béa a faite. En effet y ajouter le vélo pour Ilir se révèle impossible, Béa est furieuse. Nous repasserons de toutes façons à Elbasan avant de continuer notre périple vers le sud et nous pourrons alors obtenir gain de cause, repartir avec le bus commandé....

Tout cet épisode n’est pas sans conséquences, ce contre temps détériore l’ambiance, Béa qui a travaillé douze ans en Albanie n’entend pas laisser les choses aller n’importe comment, il est vrai que notre gros bus serait bienvenu et pourtant le soir même en arrivant sous une pluie battante à TUSHEMISHT, notre destination, notre petit bus pourra se faufiler dans la ruelle qui mène à notre logis alors qu’avec le gros nous aurions dû transporter nos valises sous la pluie sur une bonne distance, on peut dire que cela nous console !

Auparavant nous avons fait une halte avec Flutura, la maman de Klessia, à Prejnas ! Flutura, la maman de Klessia, est venue avec nous. Notre petit bus est bien rempli, surtout avec les rollers pour les enfants. Rigels, l’animateur local que nous connaissons aussi de l’année dernière a prévenu les autorités et l’arrivée (avec 2 heures de retard ) à Prejnas est un accueil digne du festival de Cannes !



Les enfants sont là et attendent malgré un temps plus que maussade, et à la fin de notre séance roller c’est toute la maréchaussée du pays qui est venu regarder la joie des enfants, les parents aident leurs petits à tenir sur les rollers, les jeunes font des prouesses pour ne pas tomber, nos photos témoignent de leur enthousiasme, ils bougent tellement dans leur gaîté que la moitié de mes photos sont floues !



La pluie va stopper ce moment joyeux et vraiment dans l’esprit de ce que nous venons faire en Albanie ! Flutura reste à Prenjnas et nous partons pour Pogradec.

Notre halte est la même que l’année dernière, l’accueillante maison de Lavdié est prête, la suite nuptiale pour le premier couple devant la porte, Christine et moi dans « notre » chambre avec Isa cette année et un véritable banquet est bientôt dressé sur le palier car … il pleut.

Le décor de ce petit village a servi pour un film long métrage dans lequel la vie albanaise est mise en scène et une habitante du pays est devenue actrice, sa statue a été réalisée en bronze et elle est ainsi immortalisée dans ce décor où elle tourna. Les habitants des environs ont contribué à cet hommage, j’ai trouvé ce lien qui relate cette histoire : (c’est en albanais mais on reconnaît la maison de Lavdié ! Et on voit la statue qui y est érigée maintenant)

http://www.frequency.com/video/bust...

La pluie redouble, son clapotis mêlée à la source sous nos fenêtres et nous endort bientôt .

Cette pluie compromet nettement notre programme, à savoir passer la frontière macédonienne en roller et pousser jusqu’à Ohrid, ce que nous n’avions fait qu’en partie l’année dernière à cause de …. la chaleur ! Aussi une « cellule de crise » s’organise après le dîner pour déterminer de la conduite à suivre ! Il en ressort que nous pourrions aller à Orhid en bus et ainsi vérifier cette route jusqu’à son terme et Ilir ajoute une idée qui séduit : continuer après Orhid par le nord et ainsi rentrer en Albanie en ayant fait le tour complet du lac. Alors une pièce de théâtre dont nous sommes les acteurs va avoir lieu aux frontières ! Rien de ce que nous pouvions imaginer n’est un tant soit peu ressemblant à ce qui va se passer ! Pour sortir d’Albanie première constatation le chauffeur n’est pas assuré de façon adéquate ce qui renforce la colère de Béa à l’égard de notre prestataire et elle a raison car le bureau de la douane n’ouvre qu’à 10h et ainsi nous attendons une bonne demi heure à cette frontière déserte où nous voyons tout de même passer à notre barbe un couple à pieds et dans l’autre sens un randonneur à pieds également qui entre en Albanie sans sourciller ! Des chiens gentils roupillent sur la route, ils seraient de meilleurs gardes et sans doute plus conciliants ! Enfin nous passons ! L’entre deux frontières, le no man’s land est une zone de 2km juste en friche nature que nous avions faite en roller l’année dernière, le souvenir est vivace car j’avais adoré cette route, cette année elle est déjà moins drôle et le temps grisâtre contribue à son ambiance décadente . Car en arrivant à la frontière macédonienne nous touchons le fond ! Le douanier nous fait déballer le coffre ! Enfin si coffre il y a, juste un empilement de bagages dont les 2 malles pleines de rollers usagés qui soudain constituent un … trafique ! Nos passeports passent de mains en mains, nous attendons patiemment, sans rire, une heure est déjà passée, la directrice de la frontière s’en mêle, je la reconnais, elle semble dépitée du zèle de son fonctionnaire attardé mais que faire ? Nous rebroussons chemin ! En souhaitant soudain que notre « trafique » ne soit pas un obstacle pour rentrer en Albanie ! Heureusement non, nous repassons la frontière dans l’autre sens après vérification minutieuse de nos passeports …. c’est du Beckett ! Et nous reprenons la route bien pourrie qui nous permet de sortir de Pogradec ! Pour nous retrouver à Elbasan … à déguster des bireks réconfortantes cuisinés par la maman d’Ilir, et en route pour Berat !

Il est plus tôt que prévu à l’arrivée à Berat et il fait encore grand jour ce qui nous permet de visiter le château . La vue sur la vallée et les méandre du fleuve qui s’étend si loin, la promenade dans les vieilles pierres, l’atelier d’une couturière qui brode des nappes avec une vieille machine sans pied-de-biche, toute cette découverte est un réconfort !

Notre hôtel est une maison d’hôte, chez Kriss, c’est superbe ! Un endroit recommandable ! Il contient juste assez de lits pour notre groupe, le jardin est ravissant avec ses roses et son jasmin qui embaument, et c’est dans ce lieu divin que je verrai la seule théière du voyage (oui l’Albanie ne connaît pas le thé ! ) Vilson qui nous avait accueillis l’année dernière pour une session roller avec les jeunes n’est pas là, nous faisons donc du tourisme dans cette ville que l’on vient voir du monde entier !

Nous dînons chez Angelo, des spécialités de cette région. La nuit je me cache sous ma couverture car un redoutable orage est juste sur notre tête !

Berat est une très jolie ville restée presqu’intacte après la dictature et dont les maisons anciennes sont bien restaurées. Nous nous y promenons le lendemain matin, en petits groupes éclatés pour commencer car la pluie menace, je m’achète un parapluie de deuxième main, il est bleu avec des motifs floraux copiés sur les tissus russes dont j’avais eu tant de coupons du temps où je faisais de la couture. Ils m’avaient été livrés par un ami suédois qui faisait commerce avec les Russes, il échangeait ces ballots de tissus contre des bidets suédois ! Il en avait un hangar plein !!

Nous discutons avec un vieux monsieur, plutôt, Ilir parle en albanais avec ce monsieur qui a repéré que nous étions étrangères . Je suis avec Isa, et bientôt nous apprenons que ce monsieur animait une radio libre avec l’Italie pendant la dictature. Beaucoup d’Albanais parlent italien. Son père était photographe et il avait été emmené par les Grecs qui projetaient de l’assassiner mais il comprenait le grec et avait pu leur échapper par une ruse. La meilleure des armes : l’instruction et l’apprentissage des langues ! Pendant que nous parlons dans cette petite rue déserte du vieux Berat un jeune homme sans doute touché par la polio car il marche très mal et n’arrive pas plus à parler, sa bouche encombrée de biscuits ne peut prononcer un mot, il s’approche toutefois en bafouillant et tentant un sourire, cherchant le contact, son visage est infiniment beau ! De grands yeux bleus comme des lacs, une peau d’albâtre , un doux visage encadré de boucles brunes.... pourquoi tant de beauté sont réduites à ce dommage ? Il n’a sans doute pas 20 ans ! Je ne peux l’oublier, pas plus que la belle gitane au marché qui se demandait si nous l’oublierions après l’avoir dévisagée, celle ci est âgée mais si belle ! elle porte des boucles d’oreilles en or et tient un stand de tshirts aux goûts éclectiques

Il fait chaud maintenant, le marché est animé, les paysannes présentent leurs poules et oies vivantes, un spectacle peu commun chez nous ! Ici les chèvres, les ânes, les animaux domestiques accompagnent la vie quotidienne. Je m’achète un panier en vannerie comme j’en voyais lorsque j’étais petite et Isabelle s’achète un tablier si simple qu’il en devient remarquable, beigeasse avec sa poche bleue positionnée en quart de milieu !

Nous nous retrouvons tous devant les étalages de légumes, de fruits ; les cerises sont bien avancées ici, les abricots, les fraises embaument et ont du goût, nous parcourons le marché populaire de cette ville classée par l’UNESCO !

Avant de la quitter nous montons à la chapelle St Michel. On y parvient après une marche à flanc de colline ! Colline envahie par les fleurs de toutes couleurs. Ilir est surpris par nous en flagrant délit d’essayer d’ouvrir la serrure car après cette ascension torride nous sommes tous assis autour de la grille ! Nous ne pourrons pas visiter l’intérieur malgré les efforts d’Ilir ! Et nous nous rabattons sur le déjeuner ; une pizza dans le restaurant sur la place où nous étions l’an dernier avec les enfants et Vilson.

Notre prochaine destination sera le « petit hôtel de charme avec sa plage privée » dont je rêve depuis que Béa m’en a parlé...... et c’est une longue route inédite car nous partons vers le sud du pays que nous ne connaissons pas... enfin sauf Béa qui connaît le pays. Isa aussi connaît ce trajet, elle l’a fait avec sa famille en bus local il y a des années ! Splendide lorsqu’elle me raconte. Mais alors pourquoi revenir ? Pour Orhid ! me dit-elle Ah ?...et juste ce que nous n’avons pas pu faire ! Mais c’est intéressant aussi de revoir après ces années, ça n’a pas tellement changé , juste un peu

Soudain le bus s’immobilise devant un petit café le long de la route. Nous étions vaguement entrain de somnoler en regardant le paysage. C’est une pose technique ? Pas vraiment, nous apprenons que nous sommes en panne …. d’essence ! Voilà qui n’est pas habituel lorsqu’on fait appel à une compagnie d’autobus avec chauffeur ! Déjà ce matin il a fallu courir après le chauffeur qui était introuvable, Bienvenue en Albanie ! Le chauffeur part à pied avec le gros bidon vide qui contenait l’eau que nous achetons ainsi pour la répartir dans nos petites bouteilles. En effet j’ai vu Ilir vider le bidon en buvant le restant d’eau sans penser un instant que ce bidon serait recyclé pour de l’essence ! Il y a une station visible au loin et le chauffeur y part à pied ! Pendant ce temps nous occupons les toilettes !

Je sais par le récit des autres que nous avons traversé Vlorë et que c’est affreux ! J’ai vraiment bien dormi. Pourtant les photos sur google présentent de belles couleurs : https://www.google.fr/search?q=vlor... j’en déduis que nous avons dû arriver par la zone industrielle. A partir de ce moment nous sommes proches de la mer Ionienne et de son ambiance méditerranéenne.

Le « petit hôtel de charme » a une allure années 1960 ! et une grande et belle terrasse qui domine la baie, les chambres sont assez sommaires bien que les lits soient très confortables, dotés de matelas qui ne bougent pas ! Tout y est correct à l’intérieur mais sans vraie décoration typique. Toutefois la vue sur la mer étincelante tient lieu de décor. Nous allons donc nous baigner sur la plage privée, c’est des galets ! La mer est belle et bleue et il y a des vagues mais à y regarder de plus près il y a aussi des bouteilles et des détritus dans l’eau.... et puis elle n’est pas si chaude. Nous voilà alignés sur des transats comme de vrais touristes en villégiature, ce qui nous amène à aller faire un tour au bout de la plage. C’est étrange comme ces bords de mer sont peu respectés, partout des ordures jonchent le sol. Christine et moi poursuivons la balade jusqu’à ce qu’il n’y ait plus que des rochers, la mer y est plus propre que sur notre plage, mais la plage y est plus sale ! Alors ! Aucun regret je n’ai pas envie d’y revenir. Témérairement nous empruntons un chemin de terre lassées par ces galets et cette plage défigurée. Bingo nous sommes sur la route et avec nos petites tongs ce sera plus confortable. Mais c’est sans compter les voitures ; à nouveau c’est une théorie sans fin de mercedes, la voiture unique du parti ? Et elles vont vite, ne s’attendant pas à trouver des touristes marcher sur le bord de la route !

Gilles fête sont entrée en retraite avec un verre sur la terrasse devant le soir qui tombe, la mer est musicale, on s’entend à peine parler et l’ambiance est grandiose. C’est très beau, le coucher de soleil sur ce paysage embellit tout le décor et lui donne une saveur romantique à souhait, j’adore ce moment où le vent se lève, il ne fait pas chaud mais nous sommes bien lovés les uns contre les autres en attendant le dîner, et quel dîner une splendide assiette de poisson juste pêché !

La nuit est tombée et avec la nature nous allons nous coucher. Il est prévu que nous partions à 7h30 demain matin !

Et ça marche, tout le monde est dans le bus dès potron minet. Et on a bien fait de se lever tôt car le paysage que nous traversons est spectaculaire, la montagne, les arbres, la nature la route en lacets vertigineuse, nous ne sommes pas au bout de notre émerveillement car nous traversons un parc naturel qui aboutit sur la mer bleue et l’île grecque de Corfou en face à portée de nage !

Cette région qui a été colonisée par les Grecs, les réfugiés de la guerre de Troie dont nous allons visiter le site archéologique de Butrint dans quelques heures, n’a pas été choisie au hasard par les anciens ! En attendant nous voyons quand même beaucoup de blockhaus témoins d’une période de paranoïa qui me rappelle « le désert des Tartares » de Dino Buzzati ! http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_D%C... Buzzati l’Italien, voisin ne pouvait pas ignorer l’Albanie et son histoire renfrognée.

Ce pays est vraiment unique en son genre, j’entends ce matin à la radio que les Albanaises, les Kossovares et les Monténegrines, c’est le même peuple, deviennent des hommes lorsque le frère aîné est mort ou lorsqu’on a besoin d’un homme plutôt que d’une femme dans la famille. Dans cet article on parle de coutume qui s’éteint http://akoma.neve.free.fr/article_t... pourtant ce matin Natacha Polony , dans sa revue de presse sur Europe1 en parle comme d’une coutume qui redevient à la mode ! Voilà qui me laisse coite !

Un autre « exemple » : http://echo-de-femmes.blogspot.fr/2... et l’actualité ? http://www.newspress.fr/Communique_...

Nous jouons au billard à une halte en face de la mer dans un bar très rétro comme ici bien des endroits figés dans le temps. Ilir joue bien, il est rejoint par Gilles et par Christine qu’on entend quand elle gagne.

Nous arrivons à Sarranda pour le déjeuner. Sarranda c’est une mini Monte-Carle. Partout des immeubles qui dominent la mer, et une marina qui commence à se remplir de yachts plaisance en faisant dégager les bateaux de pêches...et ici les voitures … on n’avait rien vu jusque là ! Un vrai catalogue d’un salon de l’auto en Allemagne ! Je parle avec Ilir de cette vague d’énormes voitures alors que des petites voitures de sport, cabriolet décapotable seraient tellement adaptées, même j’insiste en argumentant que pour draguer les filles une petite voiture de sport c’est idéal...non me répond Ilir, avec une grosse voiture tu peux en draguer plusieurs …. belle mentalité !

Le restaurant où nous nous arrêtons est rempli de jeunes, des adolescents albanais très modernes avec leur habillement façon jeunes de partout dans le monde, ils sont jolis, les filles sont mignonnes et souriantes, c’est bien de voir tous ces jeunes, ils sont en sortie scolaire et déjeunent en discutant joyeusement.

A nous d’en faire autant, nous sommes installés en face de la mer, protégés du vent par une vitre si propre qu’une adolescente se fracassera le front croyant pouvoir passer à l’air libre !

Butrint est un site remarquable que nous visitons avec un guide francophone ami de Béa, il aime la France ; ici les Français sont bien vus car historiquement la France a eu une attitude appréciée par les Albanais envers eux surtout sur le plan culturel. Voir ce travail de DEA ... ? http://balkanologie.revues.org/261

Nous visitons ce site remarquable où l’histoire d’Andromaque est vivace car ce décor historique fut le lieu où elle se réfugia avec son fils Astyanax, captive de Pyrrhus . Oui nous sommes soudain dans la pièce de Racine sinon dans l’Illiade ! http://fr.wikipedia.org/wiki/Andromaque Des vestiges remarquables, un théâtre antique où Andromaque a été jouée il y a peu de temps. Ce qui est extraordinaire car ces énormes pierres qui constituent les gradins s’enfoncent sur la gauche mais vraisemblablement dans un marais car entre la scène et les premiers gradins il y a un « lac » (un peu glauque c’est peu de le dire) dans lequel plongent des tortues !

Les grands arbres, le calme et le recueillement du lieu, son poids historique, toutes ces pierres magnifiquement taillées, et puis un musée dans lequel sont exposés les objets trouvés dans les fouilles. Des bijoux, des poteries, des bouteilles en verres soufflé mais surtout des sculptures en marbre qui me laissent bouche bée ! Je remarque surtout la statue d’une femme en marbre dont les détails du drapé du vêtement affirment le talent de l’artiste. Les plis y sont représentés avec soin et même les nœuds, des liens qui ferment la tunique sont si réalistes qu’ils semblent être noués du matin !

http://whc.unesco.org/fr/list/570

Pour l’histoire de ce site j’achète un livre car entre la légende et la réalité historique il faut aller aux renseignements des chercheurs !

Mais notre guide nous montre un endroit, le baptistère, où l’on convertissait les adolescents pendant l’occupation italienne, il nous apprend que le site a été ouvert aux touristes en 1960 et Khroutchev voulait installer une base nautique militaire dans le lac qui longe le site ! Connaître Nikita Khroutchev : http://fr.wikipedia.org/wiki/Nikita...

C’est à cette époque, très difficile pour les Albanais que la rupture avec l’URSS a eu lieu, l’aide de de Gaulle a déterminé l’apprentissage du français 1ére langue en Albanie !

Visite aux artisans du site et en sortant nous avisons un petit bac qui fait la traversée vers l’autre partie du lac sur laquelle se trouve une forteresse vénitienne. Un système ingénieux de câbles en acier circulant à fleur des planches fait avancer et revenir cette grosse machine de bois et de fer qui supporte tout de même plusieurs voitures (enfin 2 …) il est gratuit, nous montons à bord et aussitôt de l’autre côté nous ressentons cette impression de douceur qui appartient aux îles ensoleillées. Nous arrivons sur une route lisse et calme qui nous fait aussitôt penser que nous aurions dû prendre nos rollers car la frontière grecque est à 4km (nous dit-on) et voilà une promenade qui aurait compenser la déception d’Orhid ! Mais il est trop tard, reprendre le bac (une minute mais c’est encore trop) et revenir avec nos rollers.....ce sera pour une autre fois car la suite de notre programme c’est la visite d’une source.

Après quelques kilomètres de routes champêtres nous nous engageons sur un chemin bien protégé par un droit d’entrée. Aussi le lieu est propre et respecté comme il se doit pour une de ces merveilles de la nature qu’est une source. On entend le clapotis de loin, nous suivons le chemin tracé par un ruisseau léger puis de plus en plus fougueux et … nous remontons donc à la source. Elle jaillit de très loin dans le sol, un panneau explique qu’elle est profonde de 50 mètres, c’est un tourbillon impressionnant et cristallin, d’une pureté absolue mais aussi d’une force qui incite à la prudence car pour remplir nos bouteilles ce n’est pas un robinet c’est directement dans ce tourbillon où Illir se penche tenu de l’autre main par Christine ! Le spectacle de cette source est magnifique !toute cette eau transparente, bleutée, fraîche et tellement naturelle c’est fascinant. Au dessus de nos têtes et des grands arbres, les oiseaux qui résident ici accordent leur concert au bouillonnement de l’eau.

Et nous reprenons notre route car ce soir nous dormirons à Girokaster, l’autre ville albanaise qui a su conserver son patrimoine architectural. Girokaster est aussi la ville où sont nés et où ont résidé deux personnages importants de l’histoire albanaise malgré leur immense différence. L’un Ever Hoxja fut le dictateur qui tint le pays isolé pendant environ 40 ans : http://www.communisme-bolchevisme.n... Après s’être brouillé avec le grand frère russe, ce fut le tour de Tito le yougoslave, et ainsi de suite de ses voisins, il ne restait que la lointaine Chine maoïste pour poursuivre quelques échanges culturels, comme en témoigne la mosaïque au fronton du musée de Tirana, et commerciaux comme en témoignent les vélos qui restent le long des murs à présent que les mercedes les ont remplacés ! L’autre personnage est Ismaïl Kadare l’immense écrivain qui nous plonge à travers romans et nouvelles dans l’esprit albanais le plus farouche. Son livre célèbre « le général de l’armée morte » a été adapté au cinéma http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_G%C...’arm%C3%A9e_morte Les récits de Kadare sont tellement durs dans leurs description de l’esprit et des coutumes albanaises qu’il est difficile de les lire les uns après les autres ! J’avoue pour ma part avoir lu « avril brisé » et n’avoir pu continué sur d’autres titres. http://fr.wikipedia.org/wiki/Ismail... Mais puisque nous en sommes à la littérature albanaise, elle est féconde et je viens de lire « le boléro dans la villa des vieux » de Fatos Kongoli

http://fr.wikipedia.org/wiki/Fatos_...

http://www.payot-rivages.net/livre_...

et avec ce roman qui commence et qui se termine dans un certain humour j’ai pu lire agréablement le cœur de l’ouvrage qui ne manque pas de retomber dans cet esprit qui est l’identité albanaise ! A la fin on comprend !

Le soir tombe lorsque nous parvenons à Girokaster bien niché en haut d’une colline en face d’une autre colline sur laquelle le slogan « EVER » apparaît encore... en fait c’est « NEVER » qui est inscrit en immenses lettres de pierres car « Ever » est le prénom qui date mais un petit malin a ajouté un « N » …... ces slogans de pierres ont été relatés par un autre écrivain qui était l’ambassadeur albanais en France encore l’année dernière ; Ylliet Aliçka un film récompensé à Cannes a été fait de ce livre : http://fr.wikipedia.org/wiki/Slogans

dans ce court roman l’auteur met l’accent sur une coutume qui a eu lieu dans quasiment tous les pays communistes, et il en reste souvent des traces, j’en ai vu au sud Yémen, en Tunisie... mais en Albanie le tour que cette obligation prenait s’avérait souvent cruelle : les enfants des écoles avaient pour mission d’écrire ces slogans révolutionnaires sur les pentes des collines avec de grosses pierres, et le petit chef de village qui aimait l’institutrice lui donnait des slogans courts et faciles mais donnaient à celles qu’il n’aimait pas des slogans lourds et longs et même lointains par rapport à l’emplacement de l’école et bien sûr les enfants étaient les premières victimes de ce traitement. Communiste ou pas l’arbitraire mène la danse....

Le château domine la ville au plus haut de la montagne, les rues sont tellement en pente qu’on y glisse si on a des chaussures lisses ! Ce sont des pavés luisants sur lesquels nous dérapons avec Christine lorsque, après le dîner nous tentons un tour du quartier ! La ville est silencieuse et il nous semble que c’est une ville fantôme tant les jolies fenêtres sont vides et sans rideaux ni lumières. Nous saurons le lendemain qu’ici les gens dorment tôt et sans rideaux ! Notre petit hôtel est situé sur la place centrale, de la fenêtre de notre chambre on touche presque les grands sapins montagnards qui ressemble à des cèdres, ils sont trois grands arbres, là, juste devant nous pour veiller sur notre sommeil ! Nous avons dîné dans la salle à manger de l’hôtel qui est très familial, les « patrons » nous accueillent si simplement que je croyais que nous étions dans une maison privée ! La nuit nous contemplons la multitude des lumières de la ville disséminées comme une crèche ! Les maisons sont bâties les unes sur les autres, on a l’impression que le rez-de-chaussée de l’une est sur le toit de celle qui est dessous ! Le matin, nous visitons cette très belle ville en flânant à pied car faire du roller ici c’est comme faire du golf sur la mer ! Du château on domine le pays, une carcasse d’avion est restée sur une grande terrasse souvenir d’un accident dont l’histoire est assez floue... les enfants des écoles viennent sous un kiosque détruit datant de 2009, c’est écrit dessus, au centre du château pour répéter des chants de fin d’année.

Le soleil devient chaud, nous visitons le musée ethnographique de la ville. En fait c’est la maison natale et familiale d’Ever Hoxja, transformée en musée. Comme à Elbasan, ce sont des reconstitutions des pièces, même des conservations dans le détail . Des divans recouverts de velours sombres et de dentelles entourent la pièce, le berceau du bébé à côté des couvertures qui servaient de lit au jeunes mariés, les plateaux de cuivre au centre de la pièce, le salon des femmes, celui des hommes … des mannequins qui portent les costumes traditionnels, de très belles broderies de fils d’or sur des tabliers et des guimpes en mousseline, et puis sur le mur une de ces tapisseries qui représentent le cerf au fond des bois se désaltérant dans l’étang.....ces tapisseries sont en vogue dans les maisons de la petite bourgeoisie française, on les trouve surtout maintenant dans les magasins des quartiers populaires alors je me demande soudain si elles ne seraient pas des objets ethniques au sens profond.... mais non, c’est juste que la gardienne des lieux trouve cela beau ! Alors elle orne son décor ethnographique de ce souvenir personnel ! Mais le reste du musée est authentique ! Et particulièrement beau ! Les pièces sont un labyrinthe tournant autour d’un palier surmonté d’une mezzanine où on entassait les légumes, nous dit elle, mais les enfants y étaient parqués aussi pour jouer sans danger !

Nous marchons encore dans ces ruelles aux murs hostiles, sur l’un d’eux j’avise un tag « protect my nigga » …. ? je demande à Ilir :« nigga chez vous c’est quoi ? J’en ai vu aucun !
- ce sont les Roms me dit-il Nous déjeunons en terrasse dans une rue dont les entrées sont obstruées par deux voitures et les plats nous arrivent, mystérieux, les uns après les autres, aussi je mange le mouton de Gilles en croyant que c’est mon poulet et trop tard lorsque le poulet arrive j’ai fini !!!

Vers 14h nous reprenons le bus pour atteindre Elbasan où nous dormirons pour notre dernière nuit . En arrivant le soir un feu d’artifice est tiré dans le quartier, et pas un pétard, non un vrai très beau feu d’artifice ! Pour notre départ ? Non c’est pour un mariage dont le bal et les réjouissances vont durer un bon moment !!

Avant de quitter le pays nous formalisons une mission que j’ai à cœur, un contrat avec un monsieur que nous avions rencontré l’année dernière. Monsieur Dorian Peqini est Rom, mais lui s’occupe des enfants et entend développer notre action contrairement au service auquel il appartenait et dont il a démissionné, service social auquel nous avions confié cette tâche l’an dernier. Béa me présente donc un contrat en albanais traduit par Klessia et tamponné en bonne et due forme. Dorian et son association reçoivent nos malles de rollers et tout ce que nous avons apporté pour que les jeunes puissent en profiter, mais nous sommes au coin du boulevard pour cette transaction inédite, nous prenons toutefois la scène en photo et bientôt la camionnette de l’associé de Dorian arrive, moitié pleine de tshirts et autres objets de consommation et les malles sont embarquées manu militari et l’affaire est bouclée ! À l’année prochaine !!!

Nous dormons bien dans notre appartement, un gros orage venteux éclate au cours de la nuit. Nous devons partir à 6h du matin pour notre vol qui décolle à 10h.

Cette fois nous empruntons le tunnel pour être à Tirana en une demi heure et en effet ce tunnel parait-il financé par la Colombie, est vraiment efficace, la route est neuve et large et nous sommes à temps à l’aéroport.

Illir nous accompagne avec sa gentillesse habituelle, il reste avec nous à attendre les formalités et heureusement car Christine sera passée au scanner, tirée au sort pour un contrôle aléatoire ! Nous sommes même en avance et nous prenons le petit déjeuner, des biscuits très sympa offerts par Béa et Romu et bienvenus à cette heure. On m’apporte un thé aux fraises, en fait c’est une poudre, des granulés rosâtres, genre « Tang » à dissoudre dans une minuscule tasse d’eau chaude. Illir toujours adorable échange avec moi, il boira ce breuvage infâme et je boirais son thé vert !

C’est l’heure des adieux, Illir va maintenant travailler à l’auberge de jeunesse de Tirana comme guide, bienheureux ses participants ! Durant le premier vol nous dormons, enfin surtout moi ! Mais après notre escale à Gênes, Christine et moi avons la bonne surprise de retrouver notre chefe de cabine si sympathique du premier vol. elle nous garde derrière elle pendant que les passagers vont s’installer puis elle nous annonce qu’elle peut nous surclasser ! Oh la bonne nouvelle ! Quelle délicatesse ! Ce vol est un délice, il a même passé trop vite, nous avons eu un déjeuner délicieux et Karine (c’est notre chefe de cabine) Christine et moi sommes désolées de ne pouvoir en faire profiter tout le groupe, elle cherche quelle douceur leur apporter, mais ils sont 6, et répartis dans l’avion, elle ne connaît pas leurs visages et encore en plus comment faire vis-à-vis des autres passagers..... Nous arriverons donc rassérénées de ce voyage, je laisse nos coordonnées à Karine et nous espérons la revoir bientôt …

Mais tout cela n’empêche pas une grande fatigue tout de même, à la maison nous dormons deux heures avant de reprendre le cour de notre vie !!!



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