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24h DU MANS EN SOLO

Rêve réalisée...


par : Christine


Mes 24h du Mans en solo

Ada Gadomska/P’tit Planet raconte ses 24H du Mans 2006 en solo
15ème sur 33 présents sur la ligne du départ
avec 67 tours, soit 280 km, et 2ème femme.

Ada :
C’est le compte-rendu de Thibaut et surtout celui d’Alain(*) qui m’ont donné envie de faire les 24 Heures du Mans en solo.
Pourtant, je venais à peine de commencer le roller de vitesse, j’avais juste une paire de patins de fitness à ce moment-là
et je venais de découvrir la piste du Mans dans une course par équipe.
J’étais frustrée d’avoir patiné si peu et de n’avoir pratiquement vu que les stands et le camping.
Sur la piste j’avais été la tête dans le guidon pour faire le meilleur temps possible
. Je l’ai vraiment découverte sur les photos une fois rentrée chez moi !!!

De toute façon mon idée première c’était de faire de grandes randonnées.
J’ai commencé tout de suite par celles organisées par Planet Roller en Ile-de-France en plus de marathons de la FIC que je venais de découvrir.
J’ai investi dans une paire de Radical K2 4x90 mais mon entraînement s’est interrompu en hiver à cause d’une grave blessure à l’épaule m’interdisant toute activité sportive.

J’ai rechaussé les rollers fin février. J’ai eu la chance de rencontrer Fil-hip pendant une randonnée dans le Vexin.
Nous avons discuté préparation physique, boissons énergétiques et nourriture.
Et petit à petit, les choses se sont accélérées : j’ai vraiment recommencé à m’entraîner sérieusement.
Après les interminables tours sur la piste cycliste à Vincennes, j’ai décidé de varier les plaisirs et j’ai essayé les bords de Marne.
J’y ai rencontré Olivier de Planet, qui s’entraînait seul également. Nous avons commencé à faire de longues randonnées chaque week-end en nous conseillant mutuellement.
Et puis, j’ai rencontré Lidia et Chouchou avec qui j’ai commencé à m’entraîner à Longchamp tout en profitant de leurs conseils techniques.
J’ai pu aussi parler avec Thibaut de vive voix de sa préparation en 2005.

J’avais envisagé de courir l’épreuve sans assistance.
J’ai juste demandé à Christine si elle pouvait garder mes affaires sur le stand des quadeurs mais elle a pris les choses très à coeur !
Son dévouement, son énergie et sa bonne humeur m’ont rendu cette expérience infiniment plus facile et agréable.

Je n’avais guère d’expérience en matière de nutrition pour l’ultra endurance mais grâce au conseils d’Xsfred,
qui avait assisté Thibaut, Alain et Jean-Paul l’année dernière
et qui nous a fait un briefing extraordinaire la semaine avant, aussi bien que ceux de Christine, qui a une grande expérience de l’assistance de grands périples
(Paris-Milllau, Giens-Paris, etc.)
j’ai réajusté mon ravitaillement au dernier moment.

J’avais confié à Christine une partie de mes bagages, afin d’être le plus à l’aise possible le samedi matin, et le soin de retirer mon dossard.
D’après l’expérience d’Alain j’avais décidé de prendre le TGV à midi.
Mais alors, catastrophe ! je rate mon train, et finalement j’arrive sur le circuit juste à 15h15 le temps de me changer.
Je me fraye le chemin vers la ligne de départ, je devais partir à la toute fin n’ayant pas fait de qualification. J’entends le coup de départ en essayant de trouver un endroit pour enjamber le muret.
Je pars sans étirements parmi les derniers et sans mon cardio sur lequel je devais me baser pour bien gérer le début de la course et durer sans dormir.
« La cata totale ! » me dis-je, toutefois heureuse d’être là.

J’avais envisagé plusieurs possibilités de planning pour la course sur les différents conseils : des arrêts, pas d’arrêts...
Finalement je décide d’improviser : courir en continu tant qu’un arrêt ne serait pas nécessaire.

Je pars sur un rythme cool, pour des tours de chauffe.
Je rencontre Fil-hip dans la deuxième heure et on va dans un bon rythme (environ 12’ au tour). Je l’observe gérer son effort car moi-même je n’ai aucun repère, et ça m’aide.
Mais au bout de deux heures en roulant près des stands pour prendre le ravitaillement,
je suis percutée par un débutant qui se rabat comme une cruche et qui me tord une cheville.
Je m’arrête mais rien ne semble bien grave, donc je repars.
Pourtant, le mal est fait : à partir de là j’aurai des problèmes de douleurs croissants.
Le chausson me serre de plus en plus, la cheville enfle énormément, la douleur devient difficilement supportable.
J’essaie de corriger en pensant « technique » mais ça devient de plus en plus pénible.

Christine : je suis restée le plus possible au bord de la piste pour être au contact en permanence
je passais boissons et nourriture à Ada sur demande, qu’il s’agisse d’eau, des boissons spécifiques que je préparais sur place,
ou de la nourriture sous forme de barres ou de sachets.
A chaque arrêt, je vérifiais qu’elle ne se rapprochait pas d’une défaillance.
Je me suis occupée de toute la logistique, afin qu’elle n’ait rien d’autre à faire qu’à patiner pendant la course.
En cas d’urgence, nous étions en contact par téléphone portable.


Ada : Je m’arrête quelques fois pendant la nuit, me confiant aux mains de Christine pour le ravitaillement
et les massages et pour m’étirer le dos, mais juste avant 8h du matin,
j’ai des fourmillements dans les muscles de tout le corps et j’ai une « absence » dans la grande descente.
Christine arrive à me convaincre qu’il est plus raisonnable d’aller m’allonger un peu
en m’assurant qu’elle me réveille une heure et demi plus tard si par chance j’arrive à m’endormir.
Malgré la fatigue je sens que l’excitation de la course est au plus haut point.

La douleur à la cheville a provoqué d’autres dégâts :
comme je poussais plus d’un côté pour soulager l’autre jambe,
j’ai fini par déséquilibrer les lombaires et avoir une sacrée couleur sciatique.
Je n’arrive pas à dormir. Après une forte dose d’antalgiques je somnole un peu et je me repose.
En me levant je n’arrive plus à marcher. On me conseillé d’aller voir un ostéopathe dans la tente de secours, et heureusement je tombe sur quelqu’un de très bien qui me remet sur pied.
Il me dit de partir pour un tour voir comment se passent les choses et prendre la décision quant à la suite des événements.

Je décide de toute façon de changer de rollers. J’avais pris mes vieux fitness au « cas où ».
Je me dis qu’il faut avant tout que je soulage la cheville. Miracle, je ne ressens aucune gène et je repars sous l’oil attentif de Christine qui n’a dormi qu’une demi-heure
. J’arrive à reprendre le rythme de la veille, mais très vite j’ai de nouvelles douleurs aux pieds : la platine des fitness n’est pas réglable et me met la plante des pieds en compote.
J’essaie d’autres solutions, je change de semelles, ça ne s’arrange pas mais à chaque arrêt je constate que la douleur s’atténue pour ne revenir que progressivement au gré des tours.
Je me dis que la solution est simple :
les arrêts plus ou moins réguliers pour les massages des plantes de pieds par les mains expertes de Christine
et le patinage le plus rapide possible.
Le forme y est, je n’ai plus à craindre une défaillance physique à ce moment de la course (il est midi)
et je suis maintenant sûre d’aller au bout, malgré la chaleur (35 °C).

Dans les derniers tours je force de plus en plus, plus besoin de m’économiser ! Le bonheur ! Je peux enfin me libérer sans calculer. Je donne tout ce qui me reste dans les muscles.

A quoi pensais-tu pendant la course ?

Après quelques tours où je scrutais la piste et j’essayais de la sentir au mieux,
j’ai pris un énorme plaisir à regarder les patineurs.
J’avais les yeux et les oreilles grand ouverts pour ne rien rater de cet événement si particulier.
Les élites fusaient par petits pelotons, les quasi débutants peinaient pour faire le meilleur temps possible pour leur équipe, les différences d’approche étaient si grandes !
J’ai aussi discuté avec d’autres solos, on se racontait par bribes notre vie et notre préparation, on s’encourageait.
J’ai évidemment beaucoup pensé à bien m’alimenter et surtout à m’hydrater !
Mais heureusement, la nuit, quand la piste est magique, les jeux des ombres des patineurs se croisent et font une impression incroyable, j’avais la tête encore plus libre pour me concentrer sur ce qui se passait autour de moi.

On t’a encouragée pendant la course ?

Beaucoup ! Je n’en revenais pas. Les gens qui me connaissent, ceux qui reconnaissaient le maillot Planet
et tous ceux qui reconnaissaient le dossard solo, tout le monde m’adressait quelques paroles.
Les « allez Ada » me faisaient bigrement plaisir !

C’était comment le dernier tour ?

C’était étrange. J’ai vu un groupe de gens arrêtés sur la côte Dunlop amassés à l’ombre puis un autre à côté du camion de ravitaillement qui venait d’arrêter son service.
J’ai compris qu’ils attendaient le passage du vainqueur sur la ligne d’arrivée pour ne pas faire un tour supplémentaire sous le soleil brûlant.
J’ai été très étonnée. Mais comme la personne devant moi au classement était trop loin,
je ne craignais pas non plus celle derrière moi, je me suis dit qu’avec les douleurs que j’avais aux pieds ç’aurait été bête de partir pour 4 km de plus.
J’ai bien ralenti dans la montée vers les stands et les vainqueurs m’ont doublée dans la ligne droite.
Beaucoup de gens criaient « Ada ! Ada ! », j’avais un immense sourire et je leur envoyais des baisers.
Quel bonheur !
Et j’ai fait le sprint final pour le fun devant les copains qui riaient avec moi en levant leur pouce
car le stand des solos derrière lequel ils m’encourageaient était juste avant la ligne d’arrivée.

Finalement, j’ai parcouru 67 tours en 24 heures, soit 280 km. Ce qui m’étonne le plus, j’ai fini 15e solo ! Je n’arrive pas à le croire.
Rendez-vous en 2007 pour une « vraie » course en solo, forte de cette expérience !

Notes :

Thibaut Dejean et Alain Decayeux sont deux patineurs qui ont couru les 24 solo en 2005.
Lidia Rainoldi est une habituée des longues distances
David Solal dit "chouchou" a participé lui aussi aux premières longues distances de Planet Roller

Christine Bernard est secrétaire général de Planet Roller.
Section Course et longues distances

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